vendredi 28 septembre 2018

Reflets à la Fondation Vuitton


Voilà,
"on dirait que parmi les traits caractéristiques de la mélancolie, l'anéantissement représente une valeur positive, est désiré, voulu. La tendance se manifeste là, d'enlever à la propre vie de l'individu sa possibilité d'exister, d'ébranler ses points d'appui, de mettre en question les valeurs qui la justifient, pour aboutir à cet état d'esprit qui ne voit plus de justification à l'existence propre et se sent dans le vide et l'absurde (Romano Guardini "De la mélancolie") linked with weekend reflections

jeudi 27 septembre 2018

Heureuses conjonctions


Voilà,
je l'ai souvent évoqué dans ce blog, j'adore musarder dans les musées. Il s'opère parfois d'étranges rapprochements entre les visiteurs et le tableau ou la sculpture qu'ils observent, et chaque fois cela me réjouit. La dame qui se penche vers les aquatiques nymphéas porte des motifs de rames imprimés sur sa robe. Sur la deuxième image, les lignes sur la robe de la visiteuse semblent un contrepoint à l'espace où elle déambule. Quant à la photo de la jeune fille en fleurs qui se photographie devant un papier peint de Takashi Murakami, elle se passe de commentaire.

mercredi 26 septembre 2018

Opposition


Voilà,
il y a quelque temps, Châteaudouble, village cher à mon cœur, pour tous les bons souvenirs que j'en ai, a fait la une de l'actualité en raison de l'opposition de ses habitants à la visite de la cheffe du parti d'extrême-droite venue là pour contester l'installation temporaire de 72 migrants. L'occasion de revoir des visages connus dans mon adolescence et de constater avec fierté qu'il n'ont perdu ni leur humour ni leur insolence. À part ça, entendre cette femme prononcer "Châteaudouble", me choque terriblement. Autant que le le fait qu'elle ait pu tenter d'y mettre les pieds sans prévenir le maire du village pour tenter un coup médiatique. Je n'avais jamais imaginé que ces deux mondes puissent un jour se rencontrer.

lundi 24 septembre 2018

Comment ça se passe


Voilà 
comment ça se passe. Pour la photo ça va vite, il suffit de voir venir, de saisir l'apparition. On se promène et toujours l'œil guette. Quelque chose accroche le regard et l'on a une vague idée de la photo que cela fera. Après il y a tout ce bricolage qui s'apparente à ce qu'était autrefois le tirage sauf que l'outil a changé. On ne travaille plus avec de la lumière on traite de l'information. On interprète l'image. C'est comme un acteur qui donne une lecture singulière d'un texte pour en dégager certaines nuances et lui donner un relief particulier. 
Pour les images digitales qui sont des sortes de collages sans colle ni ciseaux j'opère comme je l'ai toujours fait. La plupart du temps sans idée préconçue. L'outil informatique constitue à la fois un gigantesque réservoir d'images et d'outils de traitements, une intelligence artificielle qui permet une infinie variations de possibles. Il suffit d'utiliser ce génial esclave, de le confronter à des opérations imprévues et des fonctions détournées. C'est une sorte d'élaboration qui marche par libre association comme un travail de cure qui n'aurait pas besoin du truchement des mots.
On procède par association, juxtaposition, ça s'agrège et se constitue dans la pure logique du désir
C'est un peu pareil avec la peinture, les pastels sauf que mes moyens sont plus limités, mon vocabulaire graphique beaucoup plus restreint. À présent j'arrive à obtenir une sauvagerie que j'aime avec l'outil informatique. 
Le langage avec sa grammaire ses structures sa dimension à la fois orale et écrite, ses multiples contraintes, le fait qu'il soit aussi l'outil de la pensée, qu'il serve indifféremment à tant de choses,  aura été l'insurmontable obstacle de ma vie. D'ailleurs certains commentateurs anonymes de ce blog ne se sont pas privés de me faire remarquer que j'écris mal parfois. Quoiqu'il en soit je ne serais jamais parvenu à m'exprimer selon mon désir, à trouver mon style. J'aurais éprouvé trop de difficultés à formuler clairement et avec justesse ce que je pense et ce que j'éprouve. De temps à autre je vais au plus rapide, je ne me préoccupe pas de la manière, il y a urgence. Une fois tout de même sur ce blog je me suis complètement lâché. Mais au fond c'est comme ça que je m'exprimerais le plus volontiers si je ne craignais que l'on m'enferme pour de bon, oui comme sur cette vidéo. (linked with the weekend in black and white)



samedi 22 septembre 2018

Comme au début


Voilà,
comme au début des images surgissent de l'inconnu. On ne comprend pas tout à fait comment elles adviennent. C'est comme creuser dans la terre lorsqu'on est enfant et y découvrir un caillou qui nous plaît. Rien de plus. Celle-ci, je ne l'imaginais pas. Voilà, je creuse en moi. Je suis à la fois les mains et la terre que je déblaye. Je fais mon trou en quelque sorte. Regardant cette image je pense à Kafka. 

mercredi 19 septembre 2018

Bisous bisous


Voilà,
sur le boulevard deux jeunes gens. Ils s'embrassent s'éloignent l'un de l'autre et tout en se regardant encore chacun dit à l'autre "bisous". C'est une nouvelle manie qui se répand depuis quelques temps. Au lieu de se dire au revoir on se dit "bisous". Avec la bouche en cul de poule. C'est aussi absurde que ridicule. Comme si l'acte n'avait pas eu lieu et qu'il importait à tout prix le renommer. A moins que l'acte soit si dénué de sens ou de conviction qu'il s'avère absolument nécessaire de le confirmer. C'est peut-être un signe des temps où pour les "digital natives" hyperconnectés la virtualité semble plus consistante que le réel. D'ailleurs, l'un des grands entrepreneurs de ce monde, Elon Musk, fondateur et président de SpaceX, PDG de Tesla va même plus loin. Pour lui la réalité n'est qu'un monde simulé, où nous sommes l'incarnation imaginaire de la réalité virtuelle d'un tiers, à savoir une autre civilisation qui nous dépasserait. Cette réactualisation d'une hypothèse borgésienne a quelque chose de fascinant. Mais ne vivons nous pas déjà dans le rêve d'un autre ou de quelques autres. Ceux qui ont rêvé ces machines d'où j'écris, ont transformé la réalité, nos comportements, nos postures. Parce que quelques humains ont inventé le smartphone, la plupart des citoyens des pays riches se promènent désormais courbés l'œil rivé (comme ces deux-là aperçus dans un train de banlieue il y a quelques mois) sur un minuscule écran, dans l'attente de connections de messages d'informations de nouvelles, d'alertes qui stimulent leur sentiment d'appartenance, tout du moins son illusion.

dimanche 16 septembre 2018

Conversations privées


Voilà,
je suis revenu sur mes pas pour photographier cette fille, juste parce qu'en passant je l'avais entendue dire au téléphone "je n'ai pas de secret pour ma mère, je dis tout à maman".
La multiplication des portables conduit inévitablement à la prolifération croissante, dans les espaces publics de conversations téléphoniques. Et cela amène aussi à entendre parfois des choses absurdes,  qui de toutes façon ne nous concernent pas mais nous sont tout de même imposées. En la circonstance, j'étais moi aussi dans la confidence. Évidemment je tairai toutes les questions saugrenues, les pensées caustiques et vaguement obscènes que ce "je dis tout à maman" n'a pas manqué de susciter dans mon esprit. Je souhaite ne pas choquer le bigot ou la bigote qui vient de temps à autre polluer ce blog de ses commentaires.
Il arrive aussi, quel que soit le moment de la journée, qu'on ne puisse échapper à des échanges désagréables, parfois tendus, souvent même chargés de rancœur et de frustration. La revendication récriminante, l'exigence de reconnaissance voire d'amour se manifestent alors avec une intensité la plupart du temps, envahissante et désordonnée. Outre le désagrément sonore qu'elles suscitent, ces misérables manifestations de la nature humaine éveillent un profond sentiment de malaise et d'abattement.
Car, le bonheur semble souvent manquer, et dans les rapports entre les gens, la mesquinerie et la bêtise tiennent apparemment une part considérable. Ce n'est certes pas nouveau et autrefois déjà on pouvait s'en douter. Mais aujourd'hui il est quasiment impossible de ne pas le voir ni de l'entendre. Cette zone d'incertitude qui permettait de croire son semblable meilleur qu'il n'y paraissait, a désormais disparu. Comment dès lors ne pas céder à la misanthropie et l'envisager comme une forme d'hygiène, sinon de salut.

jeudi 13 septembre 2018

Vivre sur cette terre est devenu un problème


Voilà,
"vivre sur cette terre est devenu un problème conduisant à la folie, au suicide ou au meurtre. Et pour s’en rendre compte, il suffit de monter sur le tapis roulant de cette machinerie économique en tentant d’attraper les hochets qu’elle agite pour amuser notre simplicité d’esprit, de nous laisser emporter vers la « sortie » en traversant entre quatre murs ses paysages factices, dont la beauté clinquante écrase toute la subtilité du vrai beau, où nous pouvons éprouver les sensations virtuelles d’être bien vivants, tout en se construisant des souvenirs presque indiscernables des authentiques. Les passagers pleins d’illusions sont informés de leur arrivée à destination avec l’écroulement des décors. Et cette dernière expérience, certainement la plus authentique du spectacle, constitue un bouquet final riche d’émotion, où les passagers sont laissés à l’inventaire du factice dans ce qui constituait leur identité" (Baudoin de Bodinat in "Au fond de la couche gazeuse) Linked with the weekend in black and white)

mardi 11 septembre 2018

Une vie peut-elle tenir dans une valise ?


Voilà,
"Il se passe ainsi des choses que, plus tard, plus personne ne croit. Et ce qui vient maintenant est très important: il est nécessaire de fixer ces choses d'une façon ou d'une autre. On peut le faire en écrivant, naturellement, mais l'écriture n'est pas un document véritable. La photographie est le document véritable par excellence. Les gens se laissent convaincre par une photographie", écrit W.G. Sebald dans son livre "Austerlitz". Mais en quoi cette photo d'une valise pleine de photos abandonnées, constitue-t-elle un document véritable ? Et de quoi pourrait elle me convaincre, sinon qu'il serait pertinent de relire l'Ecclesiaste.

dimanche 9 septembre 2018

Dans le monde des hommes



Voilà
"Faire preuve de raison crée des conflits. Laisser parler son cœur mène à la dérive. Imposer sa volonté est source de fatigue. Bref il n'est pas facile de vivre dans le monde des hommes". Natsume Soseki in Oreiller d'herbes)
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jeudi 6 septembre 2018

Nouvelles des extraterrestres


Voilà
"extraterrestrials have scientifically created mankind"
est-il inscrit sur le panneau de ces étranges hommes-sandwiches.
À eux trois, ils constituent, s'il en est encore besoin, une preuve supplémentaire
 que les extra-terrestres sont vraiment très cons

mardi 4 septembre 2018

Fête de Ganesh


Voilà,
Prise en Septembre 2013 à Paris dans le quartier indien de La Chapelle, lors de la fête de Ganesh et retravaillée fin 2017 cette photo n'est certes pas d'actualité. Je l'ai mise de côté jusqu'à présent parce que je n'avais jamais réalisé un semblable tirage. Je n'ai en effet pas coutume de blanchir l'image de la sorte. Blanche, telle est paraît-il la couleur du cobalt indispensable au bon fonctionnement de nos smartphones que des enfants-esclaves trient à la main près de mines sauvages au Congo.  (Linked with Our world tuesday)

samedi 1 septembre 2018

Les Cauchemars du mois passé


Voilà,
il y aura eu ces trois cauchemars du mois d'Août, le premier où d'abord il t'avait semblé qu'une présence s'était introduite chez toi, qu'elle se tenait non loin.  Tu pensais à un cambrioleur, mais il n'y avait personne. Puis tu avais entendu un bruit dans l'escalier, tu l'avais dévalé à la poursuite du possible intrus pour te retrouver sur la coursive. Là, par la fenêtre ouverte de la chambre du voisin tu avais aperçu une sorte de chemise flotter, puis s'avancer soudain menaçante dans ta direction. Cependant tu t'étais entendu crier de ce côté du réel, ou plutôt tu avais cru crier dans ton rêve, au lieu de quoi tu avais poussé des petits couinements en gesticulant désordonnément comme un qui se noie. La main crispée sur le cœur, à moitié étouffant, tu avais au réveil, vraiment cru que tu étais en train d'y passer tout en te reprochant d'avoir trop bu durant la soirée qui avait précédé. 
Une ou deux nuits plus tard, tu marchais sur un rivage prenant des photos de ces berges fantastiques qui ne cessaient de se transformer, au gré de ton errance comme si le paysage était vivant jusqu'à ce que tu te réveilles parce que tu avais fait tomber ton appareil dans l'eau.
Le troisième cauchemar, tu égarais ton ordinateur ou tu te le faisais prendre et, parce qu'il ne restait plus rien de tout ce que tu avais pu produire, tu sanglotais, tout désemparé.

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