mardi 31 décembre 2013

C'était bien

Détail d'un vitrail de Maurice Denis à Notre-Dame du Raincy

Voilà,
je ne t'oublierai pas deux-mille-treize
merci pour la lumière et la douceur
et la surprise au cœur de l'hiver

jeudi 26 décembre 2013

L'Ami américain


Voilà,
il y a quelques nuits, alors que je n'arrivais pas à me rendormir j'ai entendu sur France Culture une rediffusion d'un entretien de Michel Boujut (ah la voix de Michel Boujut). Il y évoquait sa découverte des films de Wim Wenders et le choc qu'il avait alors éprouvé. Wim Wenders je n'y pense pas si souvent. Pas consciemment en tout cas. Pourtant ce blog, dans son principe, doit beaucoup à son livre "Une fois". J'aime ses photographies commentées. Ses films aussi, bien sûr. Pendant des années dans mon salon j'avais l'affiche de "l'ami américain" de Guy Pellaert avec son générique impressionnant. Je me demandais alors pourquoi le nom de Lou Castel était le seul à y être encadré. Il y a quelques jours j'en ai acheté le dvd, et je l'ai regardé le soir de Noël. Comme quoi ce n'est pas si grave la solitude. Cela peut même être fort profitable. Je n'ai absolument pas été déçu. C'est, malgré les pantalons "patte d'éléphant" de certains personnages, un film parfait. Je me suis longtemps attardé sur ce plan dont je me souvenais mais que j'avais autrement recomposé dans mon souvenir. Dans le film le fils du personnage qu'interprète Bruno Ganz (un homme malade sachant que ses jours sont comptés comme dans cet autre film qui m'a bouleversé où il y a aussi une histoire avec un jeune garçon) possède cette lampe de chevet avec ce train qui semble avancer. Bien des années plus tard, je me suis mis à acheter moi aussi des lampes de ce type. La chambre de cet enfant est merveilleuse. Wenders restitue quelque chose de l'enfance et du lien qui unit ce père et ce fils avec une justesse incroyable par une somme de subtils petit détails qui donnent à supposer que la chambre du fils représente peut-être aussi le rêve d'une enfance que le père n'a pas eue. Le fils a un lit en mezzanine. Un jouet téléphérique le relie au bureau. L'enfant collectionne aussi des boites optiques comme un praxinoscope, ainsi que des petits objets insolites qui suscitent souvent des effets de trompe-l'œil. D'ailleurs son père lui ramène une toupie gyroscope d'un voyage et lui-même offre à l'ami américain interprété par Dennis Hopper, une petite image qui lorsqu'on la bouge change l'expression du visage qui y est représenté. On retrouve aussi cette fascination du cinéaste pour les Etats-Unis, les trains les avions, les voitures, tout ce qui transporte et déplace mentalement. Ce qui étrange aussi, ce sont les paysages disparus ou considérablement transformés des trois villes Hambourg Paris et New-York où se déroule l'action. Les détails aussi : les billets de métro parisiens étaient encore jaunes. Voyant les plans de Hambourg, il me semble reconnaître des endroits où je suis allé lors de mes séjours là-bas deux trois ans plus tard. Et puis vers la fin du film il y cette image des deux voitures sur la plage, dont cette wolkswagen qui rappelle celle du plan inaugural de "Au fil du temps" que j'aimerais bien revoir aussi.


mardi 24 décembre 2013

Ah oui quand même c'est la veille de Noël



Voilà,
c'était il y a quelques jours au marché de Noël à Luxembourg.
l'association de ces deux images m'a rappelé une blague salace
une histoire de petit jésus dans la crèche

lundi 23 décembre 2013

Vacances de Noël


Voilà,
il y a un an à la cinémathèque, j'ai vu avec ma fille ce film que je ne connaissais pas, mais qui s'imposait vu la période. J'étais à peu près sûr qu'il serait bien et je tenais beaucoup à ce qu'on le découvre ensemble. Avant la projection nous avions longuement plaisanté sur le fait qu'elle était la plus jeune dans la salle plutôt investie par un public du troisième âge. L'histoire avait semblé l'intéresser et j'étais heureux qu'ensuite, elle eut assez vite envie d'en parler. Je ne le résumerai pas, il doit y avoir des sites où l'on fait cela mieux que je ne le pourrais. D'ailleurs je ne m'en souviens plus vraiment. Mais je me rappelle avoir été saisi -  outre le fait que l'actrice principale m'a rappelé Maud, la fille de Thierrry et Mimi - par une ellipse particulièrement réussie liant deux séquences qui ne sont pas du tout dans la même temporalité. Les deux personnages principaux se sont quelques jours auparavant rencontrés par hasard à un concert de musique classique tout en haut dans les derniers balcons, aux places économiques. A a sortie l'homme invite la femme à assister à un autre, expliquant qu'un ami régisseur peut lui obtenir des sièges bon marché. On les retrouve quelques jours plus tard au parterre cette fois-ci et l'on comprend que c'est lui qui a acheté les places. Il y a aussitôt un plan d'ensemble sur l'orchestre en train de jouer l'ouverture d'une Symphonie de Beethoven, qui se resserre sur un violoniste qu'on retrouve au plan suivant mais dans un orchestre de café concert jouant "Always" que nos deux protagonistes qui font plus ample connaissance, écoutent attablés en notant que c'est leur première chanson. On comprend là qu'une idylle est en train de se nouer... 

dimanche 22 décembre 2013

Manifesto


Voilà,
attendre de voir sans jamais savoir s'il y a vraiment quelque chose à apercevoir. Traquer dans le présent un futur antérieur. Je ne photographie pas vraiment les choses. Souvent le désir de celles-ci, et quelquefois la peur que j'en ai. Il arrive aussi qu'à travers certaines images je puisse me percevoir, me reconnaître comme autre, comme inconnu, comme étranger. Car si le monde est fait de ce que l'on perçoit, il est encore plus constitué de ce qui nous échappe.

jeudi 19 décembre 2013

Procrastination


Voilà,
je l'aperçois abattu résigné englué dans son impuissance pris au piège d'un présent permanent où il n'a plus la force de saisir le monde tel qu'il va ou plutôt tel qu'il ne va plus. Sans rêve sans possibilité de se projeter à long terme, soumis au nouvel impératif catégorique de la communication ininterrompue tout comme à l'injonction toujours renouvelée de satisfaire les plaisirs immédiats qu'on lui impose, assujetti à la tyrannique nécessité de s'adresser en permanence à des individus, il est là qui tapote sur son smartphone. Il est mon semblable qui regarde les nouvelles : Robert a une nouvelle femme qu'il prend en photo et il est très content pour Robert là-bas très loin dans le Grand-Nord canadien. Il clique j'aime. Florence sort un recueil de poèmes où il est question de fantômes. Nina se promène en felouque et a très chaud. Il écrit un commentaire. Jean-Edouard fait le moine dans sa chaumière en écoutant des airs d'opéra en compagnie de son chat Lucrèce. Il partage cette interprétation du poème de l'amour et de la mer par Irma Kolassi, Christine suit désormais son activité musicale et a ajouté l'album "l'amour fou" de Françoise Hardy à sa bibliothèque. William dans sa Floride natale est toujours neurasthénique, boit souvent du whisky, va régulièrement à la gym, et a décidé de ne plus faire poser ses modèles canon sur le sofa de son atelier de prise de vues. Herbie se demande toujours si tout cela a un sens, dîne parfois le dimanche avec sa mère n'écrit plus sur son carnet de moleskine noir. Des posts l'informent qu'on continue de massacrer les Karen en Birmanie, que Monsanto contrôle la presse scientifique, qu'au Tricastin on ne maîtrise pas les fuites de certains produits radio actifs infiltrés dans les nappes phréatiques, que La NSA sait tout de nous, que l'administration grecque est toujours plus vampirisée par la troïka et ses agents, que dans l'indifférence générale des massacres se perpétuent à Alep et l'homme sur le banc est assailli de questions. Il y en a tant et tant. Elles sont là posées là, oh pas toutes mais beaucoup, entre sol et regard. Les connes et les plus graves, les sans-réponse et celles dont il a plus ou moins la solution. Mais c'est trop tard il n'aura pas le temps ni la force d'y répondre vraiment, de développer la pensée qu'elles exigent parce que ça, penser c'est devenu trop difficile. Et le temps manque. Pourtant il s'assied il voudrait bien faire le point, mais se laisse distraire et ne peut mieux faire que remettre tout ça à plus tard. Autant dire à jamais. Mais ça précisément c'est ce qu'il préfère ne pas se formuler. Alors il tapote, il tapote...
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mercredi 18 décembre 2013

Trolls amoureux


Voilà,
quoiqu'il en soit continuer quand même car il faut bien vivre n'est-ce-pas
c'est cela qu'il faut faire vivre en dépit de tout
déambuler dans la catastrophe ambiante comme si de rien n'était 
comme si on n'était pas au courant
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dimanche 15 décembre 2013

Féérie de Noël


Voilà
"le spectre qui hante aujourd'hui l'Europe" n'est certes plus comme disait Marx, celui du communisme, on s'en rend bien compte lorsque la nuit tombée, on se promène en cette période au Grand-Duché du Luxembourg. Ce calme agrémenté par le carillon des églises, cette illusoire impression de féérie dans un paysage qui ressemble à un calendrier de l'Avent rend plus vivace encore la sensation que tout cela est trop beau pour être vrai. Ici on abrite et blanchit l'argent des mafias de la drogue et des trafiquants d'armes, on "optimise la fiscalité", on fait transiter des fonds mal acquis en provenance d'Afrique, d'Amérique Latine. Mais le Ravage imminent que favorisent le mensonge, l'irresponsabilité, la prévarication des gouvernants des décideurs des banquiers des agents des grands lobbies industriels semble dans cet état confetti comme une fiction lointaine et improbable. Ici, plus qu'ailleurs on se croit à l'abri d'un désastre dont on s'aveugle et qu'on se plaît pourtant à entretenir. Dans le silence feutré des pantoufles, on s'accommode de toutes sortes de saletés. Les affaires sont les affaires. C'est que par ici on tient à mourir riche.

samedi 14 décembre 2013

Aube au Grand-Duché


Voilà,
juste une vague sensation d'irréalité. Comme si je marchais dans une carte de vœux de fin d'année. Hier, du grand-duché, je n'aurais vu que des paysages embrumés.

mercredi 11 décembre 2013

Ivresse de Brume


Voilà,
je ne sais pourquoi je me suis aujourd'hui attardé sur cette photo prise il y a quelques mois et à laquelle je n'avais dans un premier temps accordé qu'une attention distraite. J'aurais aimé l'associer au merveilleux titre d'une anthologie de poèmes bouddhiques "ivresse de brumes, griserie de nuages". écrits entre le XIIIème et le XVIème siècle par des moines coréens. Mais ces figures de pierres convoquent des pensées probablement moins sereines. Elles me touchent parce que la brume les rend tragiques. Le mouvement que je leur devine, suggère un possible effort mêlé d'étonnement pour interroger, saisir ce qui n'a plus ni forme ni sens et qui insidieusement se propage tout comme nous submerge la confuse rumeur de ces temps. Et tout à coup elles deviennent comme les représentations allégoriques de l'angoisse et de l'inquiétude.

mardi 10 décembre 2013

La fontaine de Takis

Le bassin de Takis, Esplanade de la Défense

Voilà
l'aurore.... Il pouvait donc y avoir une aurore encore dans cette ville. Presque oublié que ce fut possible. C'était beau. Comme cela tranchait avec la morne et affligeante sensation que la foule morose entassée à ces heures dans le métropolitain, n'était qu'un bétail humain asservi au salariat. D'un coup, juste à cause de ce jour naissant à la lumière, à cette lumière là au cœur de l'hiver, la réalité semblait tout à fait neuve et changeante. Cela existait et plus jamais ne serait semblable. Voir cela, il était possible de voir cela. Et ainsi se sentir vivant. Au monde. Malgré l'attaché-case et le costume étriqué. (Linked to weekendreflection.)

samedi 7 décembre 2013

Illuminations


Voilà,
un instant peut-être s'était-il pris à croire à l'illusion née de cette vision. Il était sans âge ou plus précisément à un âge où un tour de manège est une ivresse que l'on espère autant que l'on redoute. Cet ange de lumière voulait être son ami, il le sentait prêt à l'accueillir dans une étreinte chargée de promesses. Daniel Balochin n'était plus ce petit homme des foules errant dans le mensonge consumériste et inquiet de ses lendemains comme nombre de ceux qu'il croisait là secrètement tourmentés par les perspective d'un plan social ou d'une imminente restructuration des services ne laissant rien augurer de bon. Elles étaient réconfortantes ces illuminations sur l'esplanade que balayait sèchement un petit vent froid et cinglant comme la remarque à lui adressée le matin même par le contrôleur financier quand il avait découvert une erreur dans le décaissement. Elles suggéraient que la joie peut éclairer le monde, que l'avenir est radieux et que c'est maintenant l'avenir, que l'actualité n'est pas si sombre puisque cela va cela vient cela clignote et que tout est mouvement, oui mais son aînée lui faisait la gueule les rares fois où il la voyait et le cadet passait son temps sur sa tablette et ne foutait plus rien à l'école. Quant à sa femme devenue distante et acariâtre, il préférait ne pas y songer. Marchant vers la station de métro il réalisa qu'il ne sentait même plus sa bite. Il plongea sa main dans sa poche oui elle était bien là toute petite il avait du mal à la trouver - tiens il n'avait pas mis sa clé USB dans son cartable, il devenait donc distrait -, il se tripota un peu, discrètement, de toute façon personne ne le remarquait, personne jamais ne l'avait vraiment remarqué. Il faudrait que tu te reprennes en main mon bonhomme songea-t-il, et cette pensée le fit tristement sourire. C'était le week-end, il pourrait souffler un peu, oui mais voilà il avait emporté des dossiers à la maison. Ça n'en finirait donc jamais ? "Courage" sembla lui dire l'ange de lumière vers lequel il se tourna encore un fois," allez à Lundi". "Pas sûr" répondit Daniel Balochin. Et il s'engouffra dans la station de métro. 

jeudi 5 décembre 2013

Caoutchouc


Voilà,
un jour sans trop savoir pourquoi on trouve intéressant quelque chose auquel on n'avait jamais prêté la moindre attention. S'attardant sur un détail on réalise tout à coup à quel point notre univers quotidien est assailli de visons laides et de mesquines apparitions. Combien aussi tout cela, pour peu que l'on manque de vigilance, contribue à salir la pensée autant que le regard. Voyager dans les petites choses peut parfois susciter la curiosité mais pas nécessairement l'exaltation. A trop passer de temps sous terre, l'horizon vient à manquer.

mercredi 4 décembre 2013

Ces arbres cette église


Voilà,
c'est inexplicable, mais dans ces parages quelque chose de moi m'a précédé. Je veux dire que j'étais déjà là avant que d'y venir pour ce qui me semblait n'être pas tout-à-fait la première fois. M'y suis-je auparavant égaré ou aventuré en songe, où bien les moments passés alentours confèrent-ils à ces lieux la vague et troublante densité d'un rêve ?

mardi 3 décembre 2013

Sans plus figure humaine


Voilà,
ce n'était même plus une silhouette, tout juste une forme indistincte. Abandonnée là comme un tas de vieux vêtements jetés au pied d'une poubelle grisâtre, elle en devenait presque abstraite à force de s'effacer ainsi peu à peu du monde. Sur les réseaux sociaux ses amis d'hier continuaient de s'insurger contre les dernières nominations décidées par le Ministère pour renouveler la direction des grandes institutions culturelles. Certains dans la chaleur douillette d'un appartement hérité, déploraient que l'on ai attribué tel musée ou tel théâtre à l'un plutôt qu'à l'autre.... mais lui n'était plus au courant de ces choses là. Il se souvenait à peine s'y être intéressé. Depuis quelques mois déjà il n'était plus tout à fait de ce monde. Juste une épave. Il n'était jamais parvenu à s'aimer. Il avait appris ce que choir veut dire. Et comme il est facile de disparaître de se faire oublier et que cela va vite. Ses proches avaient perdu sa trace. Sans papiers sans identité il allait comme une bête traquée sans même avoir la force d'être un meurtrier. Autrefois il l'avait eue cette envie de tuer. A présent il glissait sans force vers son abîme. On le retrouverait mort de froid un soir, on le ramasserait on le dissèquerait dans un amphithéâtre, puis on le jetterait à la fosse commune au carré des indigents. De toute façon il était déjà sorti de l'humanité...

vendredi 29 novembre 2013

La vérité sur Sancho Pança


Voilà,
"Sancho Pança, qui ne s'en est d'ailleurs jamais vanté, réussit au cours des années, en dévorant des histoires de brigands et des romans de chevalerie pendant les nuits et les veillées, à détourner entièrement de soi son démon. Il fit si bien que celui-ci - qu'il appela plus tard Don Quichotte - se jeta désormais sans frein dans les plus folles aventures : elles ne nuisaient à personne faute d'un objet prédestiné qui aurait dû être précisément Sancho Pança.
Sancho Pança, peut-être mû par un certain sentiment de responsabilité, Sancho Pança, qui était un homme indépendant, suivit calmement Don Quichotte dans ses équipées et en tira jusqu'à son dernier jour une grande et utile distraction" Franz Kafka

mercredi 27 novembre 2013

Händl Klaus

 

Voilà,
celui, qui est en train de chercher dans ses affaires une lettre qu'il a égarée, c'est Händl Klaus photographié hier soir, un être d'une exquise gentillesse et un merveilleux artiste. Ce dramaturge autrichien a écrit des pièces très étranges sombres cruelles et drôles et pour cela très réjouissantes. Depuis trois ans dans le cadre des Journées du Théâtre autrichien à Paris organisées par Heinz Schwarzinger, c'est un plaisir que de lire au Goethe Institut en compagnie d'autres camarades ses pièces traduites par Henri Christophe. Hier soir c'était "(Sauvages) Homme aux yeux tristes", une sorte de cauchemar kafkaïen dans une petite ville déserte et en travaux au cœur de l'été autrichien. Ma réplique préférée (c'est un chirurgien qui parle) : "Tout est décalé, je rate tout, toujours. Tout ce qui se trouve devant moi, est à côté, mon regard est désynchronisé. Les doigts, s'ankylosent. J'attrape encore, et toujours, le vide, et un jour, en pleine bourre, je me suis, entaillé, moi-même. J'aurais aimé me vider de mon sang, mais on m'a, sur place, recousu, un confrère." On en lit deux autres ce soir et demain.

mardi 26 novembre 2013

Baguette et béret


Voilà,
je vais encore évoquer un événement qui est arrivé il y a longtemps, même si comme l'écrit Céline Malraux, l'art et l'ego forment un mariage malheureux. Bon je me sens un peu concerné par son propos (sinon je n'en parlerai pas) même si pour ma part je ne contribue que très modestement et de façon mineure à l'art : je tiens juste une chronique avec des photos légendées. Une chronique qui commence par "voilà" et qui dit juste que ce que je vois là, n'est pas toujours conforme à ce que j'aperçois, et que ce que je constate "ici et maintenant" me renvoie souvent à "ailleurs et autrefois". Je tente simplement de faire en sorte que les photos ne soient pas trop moches, ni les textes trop quelconques. Bref j'essaie de bricoler une forme ayant un peu de tenue et de cohérence et qui me ressemble à peu près. En cela je crois adopter une démarche artistique, même si j'admets qu'une démarche ne fait pas forcément un artiste. Donc il y a longtemps, j'étais au CE1 de l'école primaire de la rue Emile Schmidt à Châlons-sur-Marne, ville de garnison qui ne s'appelait pas encore Châlons-en-Champagne. J'avais eu, en cours de travaux manuels, à réaliser dans un moule en latex de la marque Mako moulages, une reproduction en plâtre d'un pingouin. Lorsqu'il s'était agi de le peindre, plutôt qu'un ventre blanc et des ailes noires, j'avais choisi pour mon pingouin un ventre jaune et des ailes vertes. On m'avait alors demandé pourquoi j'avais préféré ces couleurs et j'avais donc répondu que je trouvais mon pingouin plus gai et plus joli comme ça et qu'en plus je serais sûr de le reconnaître de loin si jamais on venait à l'égarer dans la classe. Bien sûr, cela n'avait pas manqué de susciter quelques moqueries. Eh bien mes photos, je les développe comme j'ai peint mon pingouin. Bien sûr qu'il est en réalité plus terne, ce pan de mur de Vitry-sur-Seine, avec sa réinterprétation amusante de l'image traditionnelle du français portant sa baguette et son béret. Mais ce n'est pas ça le sujet. Ce que j'ai envie d'interpréter et de traduire c'est le moment où de bon matin dans cette rue froide déserte je l'ai aperçu et où il s'est imprimé dans mon cerveau. S'il n'est pas tel que je l'ai vu, c'est pourtant ainsi que je l'ai ressenti. C'est ça que je veux partager : la transformation, et m'en tenir à cette si merveilleuse si juste et si poétique formule de Robert Doisneau à propos de la photographie : "l'imparfait du subjectif"
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lundi 25 novembre 2013

Reflets sur la tour Kupka


Voilà,
confronté à cette absurde géométrie de lieux sans âmes, les mots qui viennent sont comme une poignée de cendre qu'éparpille un vent rude et froid. On se prend à rêver de grappes juteuses accrochées à la treille d'un jour baigné de soleil et l'on continue de voyager en soi porté par le flot ample et tendre des rêves anciens où l'air frémit encore du vol espiègle d'une libellule.

dimanche 24 novembre 2013

Paysage ferroviaire à Vitry


Voilà,
du fait de l'essor industriel qui en 150 ans a généré plus de dégâts contre la nature qu'il ne s'en était produit dans les siècles passés, certains scientifiques en sont venus à considérer que c'était là une nouvelle époque géologique qui était apparue que l'on pouvait désigner soit sous le nom d'Anthropocène, soit sous celui de Molysmocène (âge de la pollution). Je n'ai pour ma part aucune compétence pour juger de ces affaires là, même s'il me paraît probable que, dans sa volonté de domestiquer son milieu l'espèce humaine est devenue totalement prédatrice. Quoiqu'il soit, je ne peux m'empêcher d'être fasciné par les friches industrielles, par ces paysages abandonnés, en ce qu'ils constituent ce qui est en soi à la fois un paradoxe et une aberration :  des espaces obsolètes.  

vendredi 22 novembre 2013

En cherchant mon chemin

Quai d'Ivry, 75013 Paris 
Voilà,
parfois la nuit cherchant des raccourcis je m'égare dans des impasses. Je vertige alors et il peut même arriver que dépossédé comme glacé d'effroi, je me fracture et fantôme aussitôt à trois pas de moi. Des lieux où jamais encore je n'étais venu se révèlent dès lors familiers. Sous cette lumière électrique, leur laideur hypnotise. Mais je finis par m'accommoder de ces menues fantaisies. Elles donnent du relief à des instants qui sinon seraient bien fades.

mercredi 20 novembre 2013

Loyers trop chers

Voilà,
sortant du métro, place de la République nouvellement aménagée, cette banderole qui saute aux yeux, et les tentes perchées dans les arbres, devenues le symbole des sans-abri. Sous les bâches des familles qui n'ont pas de toits alors que tant d'appartements parisiens sont vides ont trouvé assistance et réconfort auprès des bénévoles de l'association "Droit au logement". Ce qui est est effrayant, c'est que peu à peu l'œil s'habitue à ce camping urbain, et la pensée s'accommode de ces agrégations de tentes de plus en plus fréquentes et nombreuses.  

mardi 19 novembre 2013

Tout en flânant

Quai Malaquais Paris 7ème arrondissement
Voilà,
je marchais paisible, dans la ville froide et ensoleillée songeant néanmoins à tout ce qui m'avait été raconté la veille. A ces années d'angoisse de fatigue qu'ensemble ils avaient traversées. Aux moments de découragements qu'ils avaient sûrement connus. Aux ressources qu'au fond d'eux-mêmes il leur avait fallu puiser pour faire face juste pour faire face, et trouver les solutions adéquates, afin de s'organiser, de vivre à peu près normalement quand tout est chaotique. Et puis je me suis laissé distraire par la statue et les grandes femmes. J'ai cadré. Regarder c'est à peu près tout ce dont je suis capable. Et flâner. J'ai aussi appris à passer inaperçu et à faire semblant. On ne sait jamais, ça peut servir. Bon il est possible sinon probable que je ne sois pas totalement dénué de qualités, et même vraisemblable que j'en possède de très singulières, mais je ne sais si comme eux j'aurais été capable d'être à la hauteur de la situation. 

dimanche 17 novembre 2013

Vin chaud gaufres

Champs Elysées 2011
Voilà,
j'ai une tendresse pour cette photo prise il y a deux ans vers la fin du mois de Novembre. Je me suis souvent demandé ce qui liait cette religieuse et cette fille au blouson que j'avais vues arriver ensemble en se parlant. Enfin à cet instant précis, je veux dire celui de la photo, je peux le supposer : quelque chose comme la possibilité du péché - gourmandise ou tentation -. Mais sinon ?

mardi 12 novembre 2013

Impression nuit tombante

Avenue de France, Paris 13
Voilà,
je ne parviens pas à me souvenir de la raison pour laquelle vers l'âge de quatorze quinze ans je me suis pris de passion pour les impressionnistes. Ça reste un mystère. Rien dans mon environnement familial ne pouvait me guider vers eux. J'ai grandi dans des casernes. Les militaires tiennent les artistes pour des parasites inutiles. Ils ont tendance à penser qu'un peu de plomb dans la tête ne leur ferait pas de mal. Mon géniteur adorait citer cette formule : "Quand j'entends le mot culture je sors mon révolver" qu'il faisait suivre d'un rire sonore exprimant la satisfaction d'énoncer sa propre bêtise. Je n'ai appris que bien plus tard d'où sortait cette maxime. Je crois que c'est le mot, juste le mot qui m'a entraîné vers cette peinture.  Ai-je lu quelque chose dans un journal ? Suis-je allé voir seul une exposition ? Ai-je découvert ces peintres à la galerie du Jeu de Paume où ils étaient alors rassemblés avant l'ouverture du Musée d'Orsay ? Je sais que j'ai acheté quelques numéros de cette revue intitulée "Connaissance des arts" dont le format fort malcommode pour le rangement offrait cependant de larges reproductions. J'aimais par dessus tout Sisley Monet et Pissarro. Oui peut être cela n'a-t-il tenu qu'à un mot. Ne manifestant aucune disposition pour la logique, je me méfiais de la pensée raisonnante. Je le regrette encore aujourd'hui. Je n'ai que des intuitions. Il fallait que je me construise contre ce qui me faisait défaut. Je n'avais à l'époque aucune aptitude pour le dessin, aucun pratique de la photo ni d'aucun art. Ce domaine me semblait interdit. Mais j'aimais cette façon qu'ils avaient de rendre compte de ce qu'ils voyaient, de restituer leur perception. Et puis leurs images témoignaient d'un monde qui renvoyait a ce dix-neuvième siècle de Rimbaud de Verlaine dans lequel mes rêveries m'exilaient parfois. J'avais tant de mal a me sentir de ce monde d'où sans doute je voulais m'absenter. Évidemment j'étais alors trop naïf et ignare pour réaliser qu'il y avait beaucoup de travail pour parvenir à cette technique. Je pense encore à eux parfois, à ce désir qu'ils ont eu de transformer le réel, de l'interpréter d'une façon radicale à l'époque où apparaissent précisément les premières plaques d'impressions photographiques. Et parfois dans certaines images, il m'arrive de leur adresser un salut discret. 

lundi 11 novembre 2013

Comme un vagabond abîmé dans la nuit

Esplanade Bibliothèque François Mitterrand
Voilà,
l'instant suggérait un décor autrefois imaginé en d'autres lieux d'autres temps. Mais la nuit froide et humide de Novembre rendait aussi ses contours à une absence devenue encombrante. Bien que n'ayant désormais guère plus de consistance qu'un spectre, elle conservait cependant son pouvoir de nuisance. Il en va ainsi de certains disparus dont l'image parfois s'insinue dans le paysage et hante les pensées qu'il suscite. Puis il y eut la soudaine et furtive réminiscence d'un feu crépitant dans l'âtre, d'une odeur de soupe et de fleurs coupées, un rêve de chaleur et de chaumière, tout cela dans un bref tressaillement qui aussitôt chassa le fantôme. Sensation de solitude, d'être sans racine. La pluie recommençait à tomber. Il fallait songer à trouver un abri.

dimanche 10 novembre 2013

Coup de blues


Voilà,
d'un coup il y eut une grande angoisse et une grande envie de pleurer 
sans trop comprendre pourquoi
peut-être à cause de toute cette laideur autour insupportable soudain

vendredi 8 novembre 2013

Prendre la pose

Jardin des Tuileries, Novembre 2013
Voilà,
jardin des Tuileries au pied de la statue dédiée à Jules Ferry et aux bienfaits de l'éducation, un photographe japonais (celui à la casquette et aux jambes nues) et ses assistants pendant une séance de prises de vue. Tout ces gens l'air heureux semblaient bien contents d'être là travaillant dans la joie et la bonne humeur. Une image futile donc pour fêter les quatre ans de ce blog. Dire que l'année dernière à la même époque je songeais à ralentir la cadence. Pas vraiment le cas.

jeudi 7 novembre 2013

La fugitive


Voilà,
de passage incertaine effacée à peine apparue sans visage pas même silhouette ombre déjà comme tant d'autres retourne à son oubli n'aura laissé qu'une vague impression

mercredi 6 novembre 2013

Téléphone public


Voilà,
elle m'apparait soudain avec un relief étrange cette borne de téléphones publics. Il me semble ne jamais en avoir vu de telle, et je ne me rappelle pas l'avoir aperçue auparavant, en cet endroit quoique il m'arrive de moins en moins souvent de traîner dans les parages. Les époques se mélangent dans ma tête. Autrefois, j'achetais mes chaussures dans le coin, souvent de belles chaussures blanches de marine, avec une semelle de crêpe rose qu'on ne trouvait qu'ici, peut-être même à l'emplacement de ce restaurant. Je n'imaginais pas alors qu'il me restait plus d'années à vivre que je n'en avais déjà vécues. Je me souviens aussi être passé par là le jour où j'ai acheté trois bon vynils  au forum des halles qui venait tout juste d'être inauguré, trois premiers disques : ceux des B52's, de Madness et des Specials. C'était la période des collages, du journal Actuel nouvelle formule (nouveau et intéressant) et des xérographies. J'étais déjà un touche-à-tout, un peu dillettante. Je me cherchais. Je ne me suis jamais trouvé et beaucoup éparpillé depuis.

lundi 4 novembre 2013

Violence conjugale


Voilà
le jour où il lui avait dit "je m'arrangerai toujours pour ne pas laisser de trace"
 elle était restée sans voix mais elle avait enfin compris 

samedi 2 novembre 2013

Métro Pernety, aujourd'hui un peu avant midi

Voilà,
il y avait ce type assis juste en face de la terrasse du café " Le métro", à proximité de la station Pernety qui lisait des textes à voix haute où il était question de charité. Mais il n'y avait rien de charitable dans son attitude. Une grande colère semblait l'habiter. Un moment je me suis demandé si ce n'était pas celui que j'avais une fois croisé dans le RER et qui était bien remonté. Quand je suis passé il récriminait contre les bourgeois qui ne pensaient qu'à eux, et puis j'ai entendu les mots islam, arabe, je me suis retourné, et là j'ai compris qu'il invectivait le type au bonnet qui semblait l'écouter avec curiosité. et dont j'aimais la pose. Je suis resté un moment, et j'ai shooté parce que la disposition des quatre silhouettes dans le cadre me plaisait ainsi que le trottoir mouillé. 

vendredi 1 novembre 2013

Où je n'étais encore jamais venu

Vue sur la Salpêtrière depuis la terrasse de la Cité de la mode et du design
Voilà,
il y a eu ça aussi hier, cette longue flânerie et la découverte de nouveaux lieux, d'architectures récentes et de perspectives qui ne m'étaient encore jamais apparues dans le paysage parisien. Le hasard m'a conduit sur le toit-terrasse végétalisé de la cité de la mode et du design ouvert en avril 2012 et qui est un des nouveaux endroits branchés de Paris, avec un bar lounge et un club ouvert toute la nuit. Il faisait soleil et j'ai vu, profitant des derniers rayons d'Octobre, ce couple allongé face au dôme de la chapelle de l'hôpital de la Salpêtrière. Sans doute ai-je alors pris cette photo en songeant à S. qui m'a récemment rapporté bien des anecdotes relatives à l'histoire de cet endroit où depuis le milieu du XVIIème siècles furent incarcérés les mendiants les folles les enfants épileptiques et les femmes que l'on considérait comme démentes juste parce qu'on voulait s'en débarrasser. A la fin du XIXème siècle Charcot y pratiquait des séances publiques d'hypnose sur des patientes hystériques. C'est aussi à la Salpêtrière que tous les ans à la mi-carême se donnait le fameux bal des folles qui attirait le Tout-Paris de la Belle-Époque. 

jeudi 31 octobre 2013

Halloween encore


Voilà,
en fin de journée, rue Boulard, déguisés en fantômes en diablotins et en sorcières des enfants d'un centre de loisirs accompagnés de leurs animateurs forment une sorte de procession pour célèbrer Halloween en réclamant, comme le veut la tradition des bonbons. L'importation, relativement récente sous nos contrées latine de cette fête anglo-saxonne me paraît toujours aussi étrange, de même que la vision de ces squelettes promenés... Des choses adviennent qui n'avaient pas cours lorsque j'étais enfant. Le monde change. Le temps aussi. J'ai hâte de rentrer, il commence à faire froid. Je ne veux pas tousser à la Toussaint.
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mercredi 30 octobre 2013

Juste un léger égarement


Voilà
j'espère que, mon mauvais esprit et mon sens de l'humour me sauveront de l'inévitable débilité de la vieillesse. Bien sûr désormais au delà de quatre mètres je vois flou, et construire un raisonnement  devient franchement laborieux car une sorte de distraction généralisée me gagne. La vie moderne me semble de plus en plus compliquée et tout à fait inintéressante : c'est plein de sacs en plastique débordants d'emballages cartonnés, de blisters, de papiers de toutes sortes, de prospectus remplis de carabistouilles visant à promouvoir des produits de piètre qualité. Être contemporain c'est consentir chaque jour à subir des messages d'alerte sur les écrans, à se débarrasser de spams, à refuser des sollicitations d'esclaves misérablement salariés qui vous somment plus ou moins de leur accorder cinq minutes qui n'en sont jamais cinq pour répondre à des enquêtes de consommateur. Vivre en ces temps sous ces latitudes c'est être confronté à des robots téléphoniques qui exigent avec une voix doucereuse que vous composiez des codes sur le clavier, numéro d'identifiant mot de passe etc... tout ça pour ensuite vous enjoindre de rappeler plus tard. C'est à cela qu'il a fallu que je me cogne une partie de la journée. Et puis il y a eu cette salle d'attente. J'ai constaté que lorsque les gens s'asseyent dans une salle d'attente ils préfèrent se poser a priori entre deux chaises vides plutôt que de côtoyer quelqu'un. A ma droite une femme noire ronflait en se tournant les pouces. En face, assis près de son père, un enfant d'une dizaine d'années en voie de crétinisation déjà très avancée s'acharnait tout en poussant de petits grognements répétés à tapoter sur une tablette tactile pour exterminer des monstres ou gagner des vies supplémentaires dans un de ces jeux électroniques stupides qui finira peut-être bien par le rendre prématurément épileptique. Non loin une vieille grommelait et récriminait contre je ne sais quoi, la lenteur du personnel administratif peut-être. Elle remâchait sa colère et cela lui donnait des airs de ruminant. On se serait cru dans une étable. Soudain je n'ai plus eu envie d'être là. Tant pis pour les résultats d'analyses, les bilans sanguins. Je suis sorti, j'ai marché au hasard dans la rue, jusqu'à la gare, longtemps j'ai traîné, me demandant comment échapper à tout cela. Des choses m'étaient données de voir que je n'avais pas vraiment envie de regarder. Tout me semblait sale banalement laid et chaotique en dépit de la rigueur géométrique des lieux. Tout me semblait indifférencié aussi, ramené au même niveau. Les gens et les poubelles. Ordure que tout cela, ordure et rebut. Je ne valais pas mieux.

dimanche 27 octobre 2013

Swoop swoop oh baby rock rock


Voilà,
dans la douceur de cette nuit d'automne, il se rappelle qu'il en a beaucoup roulé des pétards, autrefois, sur les pochettes de disques de Lou Reed. "Transformer" et "Berlin" surtout. À l'époque jamais Xavier Péloursin n'aurait songé que son idole vivrait aussi longtemps. D'ailleurs lui-même s'étonne aussi d'être encore de ce monde. Il se tient là, au bord de la rivière, vêtu de son vieux pardessus. A présent il n'a guère plus d'illusions que de cheveux. Comme elle a passé cette vie comme elle a passé vite. Et les vieux refrains qui remontent et les regrets. "you're going to reap just what you sow". Quatre fois.

samedi 26 octobre 2013

Rue du Chat-qui-Pêche


Voilà,
parfois j'aime bien faire le touriste dans ma ville. La rue du Chat-qui-Pêche est, dit-on la plus étroite de Paris. Elle doit son nom à une enseigne de poissonnerie au Moyen-âge. On rapporte aussi une légende selon laquelle au XVème siècle un chanoine se livrait à l'alchimie en compagnie d'un chat noir capable de saisir d'un coup de patte habile les poissons dans la Seine toute proche. Puis on ne vit plus l'alchimiste. Persuadés que le chat et l'alchimiste n'étaient qu'une seule et même incarnation du diable, trois étudiants jetèrent le chat dans le fleuve. Mais, revenu de voyage, l'alchimiste apparut de nouveau, de même que le chat qui ne s'était pas noyé. Il existait aussi à l'époque une expression "aller voir pêcher les chats" qui signifiait se laisser berner. Peut-être cette anecdote en est elle l'illustration. Sinon, pour finir, la rue du Chat-qui-Pêche est un exemple dans les ouvrages traitant de typographie pour illustrer la règle française selon laquelle les noms adjectifs et verbes réunis par un trait d'union dans les noms de rue prennent une majuscule. Je suis repassé par là tout à l'heure, et j'ai constaté que cette peinture murale, qui je crois est l'œuvre du street artiste Nemo n'existe plus aujourd'hui. (Linked with Monday mural)

vendredi 25 octobre 2013

"Il n'y a pas de rapport sexuel" (Art Contemporain)


Voilà,
quoiqu'il en soit, on en revient toujours là,
il y a toujours cette envie d'en (sa)voir un peu plus : comment ça marche au juste ?
Qu'est-ce qu'il se passe vraiment par là ?
Pourquoi parfois ça fait tourner la tête et d'autres juste la pencher ?
C'est donc ça qu'on est c'est par ça qu'on naît...

jeudi 24 octobre 2013

Au doigt et à l'œil

  
Voilà,
me reprend l'envie de réduire la surface sensible de l'image à une forme abstraite, de l'épuiser à force de transformations. Je me souviens de cette période tourmentée où j'ai découvert cette possibilité de l'écran tactile, fin mars et début avril 2010 et comme je fus alors un peu soulagé, même si depuis je n'ai cessé de perdre pied et que ma vie a pris un cours beaucoup plus incertain. Sans doute me suis-je déconstruit en partie, sans savoir si j'ai remis quelque chose à la place et si oui quoi. Mais inutile de revenir là-dessus. Je reste encore fasciné par ces images-là qui ne sont que des formes résultant d'informations saturées et détournées de leur fonction initiale, mais qui toutefois obéissent à un geste.

mercredi 23 octobre 2013

Plastique noir encore

  

Voilà,
il y a les plis les froissements le jeu de la lumière sur le noir du plastique emballant des objets ou des produits alimentaires dans les supermarchés. Je suis intrigué par ça. Ces effets de surface sont un pur produit de notre époque, qui est la civilisation du pétrole et de ses dérivés. Et puis je trouve curieux ce noir qui devient blanc en certains endroits. Le noir quand il est photographié en noir et blanc est-il plus ou moins noir que le noir pris en couleur ? Je ne sais pas quand le noir n'est plus vraiment noir. Est ce que le gris est du "noir clair" comme dit Beckett ou du blanc foncé ? 

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