vendredi 11 juillet 2025

Défilé nocturne

 
Voilà,
En choisissant d’offrir aux Français un "défilé nocturne" pour le 14 juillet 1982, François Mitterrand avait fait le choix de l’innovation protocolaire. De façon symbolique, c’était une manière pour ce premier président socialiste de la cinquième république élu depuis un peu plus d’un an seulement, de marquer la singularité de son septennat.


J'éprouvais alors un réel plaisir à saisir toutes ces personnes qui ne se préoccupaient absolument pas de moi tant elles étaient absorbées par le spectacle qui leur étaient offert. Ayant grandi dans l'armée, il va sans dire que je n'ai aucune appétence pour ce genre de manifestation, et j'ai toujours considéré les gens qui y trouvent quelque agrément, avec une certaine réticence.
 

L'occasion était trop tentante d'une série de clichés à la manière de Lisette Model, où les gens sont toujours plus ou moins ridicules. J'ai appris il y a peu, qu'elle déclarait photographier les choses qu'elles ne comprenait pas, et que, "appuyer sur le déclencheur était pour elle une façon de poser une question, dont la photo lui révèlerait possiblement la réponse". Je n'en crois évidemment pas un mot. J'ai plutôt tendance à considérer que dans l'Amérique puritaine, et au moment où la tendance était à la photographie humaniste, il lui était difficile d'admettre publiquement qu'on pouvait être fasciné par les tares, la laideur, les anomalies, les difformités, les comportements étranges qui se manifestaient dans une société d'abondance de loisirs et de confort.  
Pour en revenir à ces photos de défilés qu'on trouvera rassemblées sous le libellé spectateurs de ce blog, elles ne sont pas franchement généreuses, c'est sûr, mais plutôt effrontées. C'était une façon de montrer que le socialisme, dont le slogan  — pompé sur Arthur Rimbaud — était "changer la vie", ne changeait –de ce point de vue – rien du tout. Le populo quel que soit le régime en place, était comme avant, et comme il sera toujours, forcément assez con pour être au rendez-vous et regarder "défiler et complimenter" l'armée française.

mercredi 9 juillet 2025

Autrefois l'insouciance

 
Voilà,
c'était il y a dix ans. La plus grande nation occidentale n'était pas encore gouvernée par un malade mental complètement sénile. C'était même quelque chose d'inenvisageable. Elon Musk, quant à lui était encore un jeune entrepreneur "une sorte de gourou, un porteur de rêves qui aime se lancer des défis disait on de lui dans les gazettes. Les entreprises Paypal, Space X, Tesla, le projet Hyperloop... Autant de défis lancés ou relevés par celui qu'on considérait comme un entrepreneur génial bien que déjà controversé. Après un premier succès économique dans les années 2000 avec la revente de l'entreprise Paypal, Elon Musk s'était lancé dans le challenge technologique en pariant sur la voiture électrique avec la firme Tesla : «Je veux démontrer que la voiture électrique est la voiture la plus prometteuse de monde !», confiait-il alors. À l'époque, son projet c'était Hyperloop. Lancé en 2013, il rêvait au voyage ferroviaire à très grande vitesse avec une ligne reliant Los Angeles à San Francisco en moins de trente minutes. C'est à cette époque aussi qu'il lançait Open AI dont l'Objectif affiché était de développer des technologies d’intelligence artificielle et de les mettre à disposition de tous, pour qu'elle bénéficie à l'humanité « En tant qu’organisation à but non lucratif, notre but et de créer de la valeur pour tout le monde, plutôt que pour des actionnaires », pouvait-on lire dans le texte de présentation, sans réaliser à quel point cette nouvelle technologie serait gourmande en énergie.
Dix ans à peine, depuis cette photo sous le ciel bleu de Madère ; cela me paraît si loin, presque irréel. Ce n'est pas que les choses allaient particulièrement bien à l'époque, mais comparées à maintenant, c'est sans mesure. Ce qui est stupéfiant, c'est l'impression d'une inéluctable accélération vers le pire, dont on ne connaît pour le moment pas la nature exacte. 
On est désormais dans le temps de la force désinhibée, comme jamais peut-être auparavant. Au regard de la puissance de destruction dont l'humanité dispose, on ne peut que s’en inquiéter. Surtout quand la bêtise est à ce point plébiscitée. C’est quand même une sorte d’Amin Dada qui a été démocratiquement élu dans ce qui, voilà peu de temps encore, passait pour la première puissance mondiale. Si, pour l'humanité ce n'est pas encore la fin des temps, il est cependant possible que, comme l'écrit Pierre-Henri Castel dans son ouvrage "Le mal qui vient", ce soit déjà le temps de la fin. De toute façon, cela prendra une forme autre que ce que nous sommes en mesure d'imaginer.
 
 
Mais tout de même, à défaut d'être joyeux, apprécions — puisque de toute façon il ne nous reste guère d'autre alternative —,  le plaisir de pouvoir encore, sous un ciel radieux flâner en paix dans la splendeur d'une sainte et moyenâgeuse cité.

mardi 8 juillet 2025

Paisible campagne


 
Voilà, 
j'ai le souvenir de paysages de campagne, paisibles, mais de plus en plus incertains dans ma mémoire, comme si je les avais rêvés. Les oiseaux y brodaient leurs trilles. On y voyait des papillons. Des fleurs multicolores égayaient certaines prairies.
Aujourd'hui 8 juillet, Le parlement français risque d'adopter une des lois les plus dangereuses contre la biodiversité,. Les députés qui s’apprêtent à la voter sont supposés défendre l'intérêt général et le bien commun. Pourtant cette loi, initiée pas le député Duplomb, un ancien syndicaliste de la FNSEA, le syndicat agricole des grands producteurs, se propose de lever les "contraintes" concernant l'usage des pesticides ou le stockage de l'eau. Elle réintroduit un pesticide extrêmement dangereux de la famille des néonicotinoïdes : l’acétamipride, substance interdite en France depuis 2018 en raison de ses effets sur les pollinisateurs et du danger qu’elle représente pour la santé humaine.
Plus globalement la loi Duplomb si elle est votée définitivement à l'Assemblée nationale, contribuera à favoriser l’apparition de cancers et de maladies chroniques à échelle industrielle. 
Véritable bombe sanitaire, elle constitue un recul majeur pour la santé publique et témoigne d'une vision court-termiste de l'agriculture. Le choix du profit immédiat plutôt que celui de la vie.
Les députés approuvant cette loi  acceptent de protéger les intérêts de l'agriculture productiviste au détriment de notre santé et de l'intérêt général. Et tout cela en parfaite conscience de la catastrophe sanitaire et environnementale à venir. La surveillance de la qualité des cours d'eau et des nappes phréatiques montre que les pesticides y sont présents et qu'ils se retrouvent souvent dans l'eau du robinet et certaines eaux de sources. Des études estiment que nombre d'aliments vendus en France contiennent des pesticides. Jusqu'à présent l'usage de ces derniers était conditionné à l'avis de l'ANSAES (agence nationale pour la sécurité sanitaire de l’alimentation et de l'environnement). La loi prévoit une autre instance (probablement noyautée par le lobby de l’agroalimentaire) qui informera directement le ministre ayant autorité en matière de pesticides, contournant ainsi les préconisations des scientifiques. 

dimanche 6 juillet 2025

Pêle-mêle avignonnais

 
Voilà,
ces jours-ci dans une rue d'Avignon, j'ai vu ce rideau de fer. Je l'ai trouvé, pour un commerce de bouche, assez peu engageant. L'image d'un bousier, dont l'encyclopédie nous dit que c'est un insecte coléoptère coprophage qui se nourrit presque exclusivement d'excréments et de résidus de parturitions, n'est peut-être pas la plus adaptée.
 
 
Je réalise que, voilà un an, suite à la stupide dissolution de l'assemblée nationale par notre crétin de président, tombait le résultat du deuxième tour. Depuis l'environnement international n'a cessé d'empirer, devenant de plus en plus anxiogène et délétère. Quant au contexte de politique intérieure il est toujours aussi inextricable. Sans parler de la situation budgétaire lamentable. Mais bon, ici c'est toujours le même cirque. Les années se suivent et se ressemblent. On vit dans une bulle. Je fais aussi partie de cette faune. Difficile de s'en extraire quand on est là. Avec le début du festival, les affiches ont submergé la ville. Devant ce nombre effroyable de spectacles, on se demande que faire de cette terrible frénésie à vouloir à tout prix signifier, à la fois pour le monde et en dehors du monde. C'est parfois du grand n'importe quoi. "Tchekhov en commedia dell’arte" par exemple. Pendant ce temps-là, les États-Unis où un autocrate idiot et sa bande de gangsters se sont emparés de tous les rouages du pouvoir, deviennent une nation policière. Le moyen-Orient ressemble à un feu de tourbe. Même quand on ne le voit pas ça continue de brûler. Poutine détruit l'Ukraine sans que plus personne s'en émeuve. L'Europe ne réalise pas encore qu'elle n'a plus aucune influence sur le monde. La situation climatique ne cesse de s'aggraver partout sur la planète à une vitesse qui surprend même les spécialistes. Mais ici, la seule obsession est d'attirer le potentiel spectateur en le harcelant dans la rue et en lui distribuant force tracts. 
Peut-être certains regretteront-ils l'année prochaine ce folklore. Ici aussi les temps vont devenir plus difficiles. Peut-être la plupart des festivaliers auront-ils d'autres préoccupations que le théâtre à pareille époque.


Quoi qu'il en soit, je continue de me promener, vaquant dans l'Incertitude qui est au principe de la condition humaine prise entre l'inéluctabilité de la mort et le mystère du moment où elle nous saisira. Ici, je ne peux m'empêcher de penser à des gens que j'ai aimés. et qui ne sont plus. Ils m'ont fait découvrir ce festival, il y a fort longtemps. Pour moi, les rues sont surtout peuplées de fantômes. 
Parfois, je m'attarde devant la beauté des pierres.

vendredi 4 juillet 2025

Mais il y a toujours quelque chose qui m'échappe (19)

 
Voilà,
ça me revient 
j'étais au stade Charléty pour voir sur grand écran la demi finale de la coupe du monde 1998 opposant la France à la Croatie durant laquelle Lilian Thuram a marqué les deux seuls buts de sa carrière internationale. Je me souviens de la joie des guadeloupéens et guadeloupéennes présents. Et de cet inexplicable moment de grâce qui tenait du miracle
 
ça me revient ,
Une anecdote rapportée il y a longtemps par Philippe Tiry. Une compagnie bordelaise « Fartov et Belcher » du nom de deux personnages de Beckett avait du changer de nom, pour la programmation d’une tournée aux USA, parce que l’intitulé de la compagnie signifiait Pêteur et Roteur, et certains théâtres américains menaçaient de refuser d’accueillir une compagnie ainsi nommée 
 
ça me revient
dans les années 70 au théâtre, il y avait une imagerie récurrente dans bien des spectacles, celles d'hommes vêtus de noir avec des chapeaux melons et des parapluies
 
ça me revient 
Patrick Busignies, un jeune homme qui perdait progressivement la vue et qui venait souvent manger chez Philippe et Dominique vers 1974-75. Il était associé avec un groupe de gens et ils avaient créé le théâtre Essaïon dans une cave, située rue du Renard
 
ça me revient
enfin non, ça ne me revient pas, j'y pense souvent, à la gentillesse de Michel Jacquelin qui s'était mis en relation avec ma fille, parce qu'il avait eu la même maladie qu'elle, et qui l'appelait après chaque période critique de son traitement pour prendre de ses nouvelles.
 
ça me revient 
la sidération éprouvée à la lecture du livre de Jean Rouaud, "Les champs d'honneur" lorsque je suis arrivé à ces quelques pages de description de toutes les variétés de pluies qui peuvent tomber en pays nantais
 
ça me revient 
je possédais "L'astronomie populaire" de Camille Flammarion vers l'âge de 13 ans. Je crois que j'avais demandé à ma mère de me l'acheter à Arcachon, après une visite chez le médecin. C'était une de ces fois où j'avais simulé un terrible mal de ventre pour échapper à quelque composition de math
 
ça me revient
"Miroir du cyclisme" et "Miroir du football" des revues sportives dans le courant des années soixante. Plus tard j'ai appris que ces revues appartenaient à un groupe de presse proche du parti communiste, et qu'on y faisait des analyses marxistes du jeu. Ainsi considérait-on que la défense en ligne constituait l'acte progressiste alors que le catenaccio symbolisait "le fric pour ne pas perdre, soit le capitalisme le plus ordurier".
 
ça me revient  
Le Villars ce café en face du lycée Victor Duruy qui a depuis été remplacé par un "Monceau fleurs"

ça me revient
j'ai découvert l'existence du papier d'Arménie à 17 ans parce qu' Agnès en avait dans sa chambre
 
ça me revient 
une finale du championnat de France de rugby à l’époque où c’était encore un sport amateur que les joueurs du Racing avaient joué avec des nœuds papillons sur leur maillot et s'étaient fait servir du champagne à la mi-temps. Je crois que dans l'équipe il y avait Franck Mesnel et Jean-Baptiste Lafont (un joueur qui fut d'abord sélectionné chez les barbarians anglais, avant de l'être en équipe de France). Par contre je ne me souviens plus de l'année.

Ça me revient, 
la première fois où j’ai tiré directement de l’argent en devise locale avec une carte bleue. C’était à Hong Kong en 1989

ça me revient,
les réveils le matin à Londres lorsque nous étions venus avec Agnès passer des vacances dans la maison que sa sœur partageait avec des copains, au 41 Westbere road, dans le quartier de Kilburn. Quelqu'un posait le disque des doors sur la chaine et l’intro de "L’america" nous réveillait

Ça me revient 
lors de mon séjour en Guadeloupe à Gosier, j’achetai souvent de la boisson à l’Aloé vera à la boutique du chinois

Ça me revient 
comme c’était bon d’avoir seize ans et d’écouter "Exile on main street" des Stones, la fenêtre de ma chambre, au loin on pouvait apercevoir le rocher des singes du zoo de Vincennes
 
ça me revient
il y avait un monsieur dans les années 80 et 90 qui venait voir les acteurs à la fin des spectacles pour qu'on lui signe des programmes, il connaissait le nom des acteurs ce qu'ils avaient fait il nous déclinait notre carrière
 
ça me revient 
le souvenir de Philippe Tiry chantant "l'alouette" pour nous faire rire
 
ça me revient
les noms bizarres entendus dans l'enfance, des collègues de régiments de mon père, et qui surgissent parfois comme cela Strapazon surnommé strapa, Lolivrel, Slivenski surnommé Sli, le capitaine Pompée en Algérie, le colonel Trébel
 
ça me revient 
ce prof de musique en troisième pour nous convaincre d'aimer autre chose que le rock nous fisant écouter pacific 231 d'Arthur Honneger, ou variation pour une porte et un soupir de Pierre Henry, alors que messe pour le temps présent aurait autrement suscité sinon notre adhésion du moins notre intérêt
 
ça me revient
dans la bibliothèque de Lestiou, il y avait un livre intitulé "Dieu est il français", publié dans les années trente. J'ai fait des recherches. Son auteur était allemand et s'appelait Friedrick Sieburg. Sous ce titre provocant l'auteur dresse un tableau pertinent de l'état moral et culturel des Français. Des études légères côtoient des réflexions sur le catholicisme ou le face-à-face France-Allemagne.
 
ça me revient 
il n'y a pas si longtemps j'ai vu un documentaire sur Pierre Boulez. C'est le seul homme qui en vieillissant a eu de plus en plus de cheveux sur la tête
 
ça me revient
dans la bibliothèque de mes partents les douze césars de Suétone et les pages concernant Caligula
 
ça me revient
la première fois — c'était au début des années 80, sur France-musique ou France-Culture — où j'ai entendu un enregistrement de musique javanaise du pays sunda, le début de ce disque précisément, de la collection "ocora musique du monde produit par Radio France". J'en fus saisi, et cela m'arrive encore souvent de le réécouter et cela me met dans un état de suspension tout à fait salutaire, cela touche une part de moi que je ne sais nommer,
 
ça me revient 
l’odeur du buis dans les jardins de la cité universitaire  en juin 1996 lorsque nous y répétions « la cerisaie de Tchekhov avec les metteurs en scène Margarta Mladenova et Ivan Dobchev pour les festival d’Avignon
 
ça me revient 
les camemberts de chez Barthélémy, un fromager situé au début de la rue de Varenne que Philippe ramenait de temps à autre rue de Vaugirard
 
ça me revient
c'est sous la halle du marché de Pau, à la fin des années 90 que j'ai découvert les pêches plates (paraguayo)  que j'adore et qu'on ne trouvait pas encore à Paris. 
 
ça me revient 
"locomotive d'or" de Claude Nougaro,  en 1973 un long morceau sur des rythmes africains, un truc complètement insensé qui durait 9 mn et qui constituait un tournant dans la discographie du chanteur, et que j'écoutais le soir sur mon magnétophne , c'était l'année de l'amour, l'année de la vie enfin, l'apprentissage de la liberté et de l'émancipation intellectuelle
 
ça me revient 
la fête pour les 19 ans de Laurence qui est née avec l'été. De la sangria avait été servie dans des pastèques. Le jour même j'avais passé l'oral de mon bac français au lycée Camille Sée.
 
 
ça me revient 
la boutique "Crabtree & Evelyn" boulevard St Germain, non loin de chez Lipp, avec une vasque pour pouvoir se laver mains et poignets après avoir testé crèmes et parfums. J'ai appris il y a peu que le nom de l’enseigne  désignait deux botanistes anglais du XVIIIe siècle (George Crabtree et John Evelyn) Rien que de voir une ancienne bouteille, cela me procure la même senstion que lorsque je vois une boîte de Dinky-toys 
 
ça me revient, mais il y a toujours quelque chose qui m'échappe

jeudi 3 juillet 2025

Possible

 Voilà,
en juin 2024
Aperçue à travers la vitre musée d'Art moderne 
du Centre Georges Pompidou 
cette scène m'avait furtivement semblé
une possible image du bonheur.
Aujourd'hui ce lieu où je me suis si souvent réfugié
pour y trouver dans le foisonnement des œuvres
une joie paisible et muette
où j’ai même travaillé 
(cela me semble désormais une autre vie)
va 
– car on doit le rénover –
fermer pour plusieurs années.
Vivrai-je assez longtemps
pour remettre un jour les pieds dans cet endroit ?

lundi 30 juin 2025

Canicule

 
Voilà,
il y eu des temps où je quittais mes bases, avec légèreté. Le monde ne me semblait pas si hostile que ça. Je n'étais guère encombré. La vie était facile parce que je ne possédais pas grand chose. La jeunesse me donnait l'illusion d'invulnérabilité. Le futur devenu le présent où je me trouve me semblait alors une hypothèse lointaine, sinon improbable. Je ne pensais pas que cela me concernerait. Maintenant la moindre douleur me paraît suspecte. Une trop forte chaleur m'inquiète. Je deviens l'ombre de qui je fus.

 
 
Mais il n'y a pas que moi qui ai changé. Le monde aussi.
Il y a des chiffres, des données statistiques. Les chiffres ne mentent pas. Il suffit de chercher un peu sur le web. C'est facile, tout est là. 
Donc nous fonçons droit vers un épisode météorologique historique. Cette fois-ci, les 40°C ne seront pas des pics isolés, mais concerneront des régions entières. Les seuils de vigilance rouge pourraient même être atteints. Cela fait maintenant neuf jours que les critères de vague de chaleur sont dépassés en France. 
Il est désormais certain que cette canicule durera au moins 14 jours, ce qui en fait la plus longue canicule pour un mois de juin. 
Celle de 1976 s’était étalée du 23 juin au 6 juillet (14 jours), mais avec une intensité bien moindre. 
Celle de juin 2005 avait duré 11 jours. Des températures minimales incroyables sont attendues en Méditerranée, entre 25 et 29°C à l’aube, en lien direct avec une mer qui bat actuellement tous ses records de chaleur pour une fin juin. Le 22 juin 2025, la température de la Méditerranée occidentale avait augmenté de 5°C par rapport à l'année dernière. Si les températures de surface peuvent rapidement redescendre, localement avec les vents du nord, la température moyenne de la mer, elle, continuera d'augmenter comme c'est le cas depuis des années. Cette canicule durable, surtout si elle se prolonge en Juillet risque d'être dévastatrice car elle menace la biodiversité des océans.
On craint des après-midi qui pourraient dépasser les 41°C-42°C. 
Nos végétaux sont à bout de souffle. L’indice hydrique des sols s’est effondré. Cultures comme forêts sont désormais dans un état de vulnérabilité extrême, avant même de subir deux journées qui s’annoncent parmi les plus chaudes jamais observées en France.
Pendant ce temps là, dans divers parlements du monde, on rogne sur les budgets consacrés à l'écologie.

jeudi 26 juin 2025

Cristo Rei


Voilà,
est-ce parce qu'elle me manque terriblement ce soir ? Je repense à ce dimanche paisible où après une longue marche sur l'autre rive du Tage, et comme il nous semblait disposer d'un peu de temps, ma fille a eu envie de pousser la promenade jusqu'au monument du Christ-Roi. Le chemin était plus long que je ne l'avais supposé, et j'ai craint un moment que nous ne soyons en retard pour le match de football opposant le Sporting Portugal au club de Gil Vicente FC de Barcelos, auquel elle se faisait une joie d'assister (c'est comme ça elle aime le foot). Je me souviens avoir photographié ces touristes au pied du monument dans une certaine précipitation et avec un léger sentiment d'inquiétude. Mais finalement par la suite tout s'est bien passé : arrivés dans les temps, il fut très facile d'obtenir des billets et la soirée se révéla très agréable (il y eut des buts). Cette journée reste imprimée dans ma mémoire comme un moment d'enchantement de complicité et d'échange. Je m'étonne toujours d'être père, et je m'étonne aussi de cet amour-là. première publication 17/8/2015 à 00:04

mercredi 25 juin 2025

Antiquité sonores

 
 
Voilà,
au début de la rue de Vaugirard, se trouve le magasin Paléophonies qu'il me semble avoir toujours connu. Un endroit merveilleux pour tous les collectionneurs de vieux tourne-disques et de platines anciennes. Récemment dans la vitrine, j'ai vu un Revox. C'était le magnétophone qu'utilisait Didier Flamand lorsqu'il faisait ses spectacles. Il en possédait deux chez lui avec lesquels il réalisait ses montages sons. Cela m'a fait bizarre de constater que cela comptait désormais pour une antiquité.
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dimanche 22 juin 2025

Tourisme à Belleville (2)

 

Voilà,
début mai, lors de mon weekend dans le quartier de Belleville, dont j'ai déjà parlé j'avais remarqué ces minuscules collages muraux dont l'absurde proposition m'avait amusé. Je n'en connais malheureusement pas l'auteur. C'était il y a presque deux mois, et je n'ai aucune conscience du temps qui a passé. Est-ce en raison de la folie mondiale, de l’avalanche de nouvelles toutes plus délirantes chaque jour et de toute cette actualité chaotique qui nous bouffe plus ou moins l'attention sans qu'on ne s'en aperçoive ? Ou faut-il mettre ça sur le compte d'une disposition plus personnelle, d'un "égarement" qui me serait propre ?
 


J'ai aimé ce temps de vacances et de solitude méditative que je m'étais alors accordé. Je me souviens de cette balade solitaire matinale du côté de la butte Bergeyre et du parc des Buttes Chaumont,  — où j'ai pris cette photo qui donne l'impression qu'on n'est absolument pas dans une ville —  et cette impression de dépaysement alors que je n'étais, en métro qu'à une demi-heure de mon appartement. Ma fille y hébergeait les amies qu'elle s'était faites, il y a deux ans, lors d’un séjour Erasmus à Barcelone. J'étais heureux de lui faire ce cadeau là. 
Aujourd'hui, la solitude me pèse
Hier, je me suis retrouvé dans une fête parmi des gens que je n'avais pas vus depuis très longtemps. Personne ou presque  (car peu de mes connaissances lisent ce blog) ne savait ce qu'il m'était arrivé au cours de ces deux dernières années, la maladie de ma fille et comment j'ai du traverser ça. J'ai éprouvé une ou deux fois la nécessité de m'en ouvrir. Puisque l'on me demandait de mes nouvelles je donnais de mes nouvelles donc. Et puis à un moment j'ai senti venir l'angoisse j'ai décidé de partir très vite. Mon état intérieur ne pouvait s'accorder au côté festif. Je me suis aperçu que j'étais perdu, que je ne parvenais toujours pas à vraiment me défaire de cet état de stress lié à l'épreuve que ma fille a enduré et surmonté, grâce à la médecine, mais aussi grâce à son incroyable tempérament. 
Je devrais m'en inspirer pourtant, prendre exemple. Faire comme elle, m'enivrer de choses neuves, me frotter à des paysages inconnus, tant que je vois encore. Ne céder ni à la dépression ni à la tristesse. Tout s'est bien passé après tout. Nous avons échappé au pire. Cela seul importe. Il faudrait oublier ceux qui se sont révélés minables, quand j'aurais eu tant besoin d'eux, et cesser de m'en vouloir de mon manque de perspicacité à leur égard. 
D'autres ont été présents et secourables. C'est vers eux qu'il faut se tourner. 
Mais pour le moment, je ne parviens pas à voir beaucoup de monde. Je suis encore largué. Il faudrait que je suive une thérapie, mais je n’en ai pas les moyens. A la place je passe mon temps au cinéma grâce à un forfait qui me permet de voir autant de films que je le souhaite pour une modique somme. C’est comme une addiction pour compenser. Et pourtant je n’écris jamais rien sur les films que je vois.
Quoi qu’il en soit, ma fille et moi sommes vivants. Nous nous voyons, nous nous parlons. C’est bien le plus important. Et puis, la vie peut encore me réserver d’autres bonnes surprises, qui sait ?

vendredi 20 juin 2025

Allée Pierre Loti



Voilà,
beaucoup d'images hier, d'impressions de sensations. Je suis allé rendre visite à Astrid. Elle autrefois si joyeuse, si enthousiaste, si généreuse, cherchant toujours à créer du lien, elle est là maintenant sur sa petite chaise roulante. Elle s'efforce de sourire, mais c'est si difficile. Elle va quitter Paris, s'éloigner de son ignoble mari qui ne pense qu'au fric et l'a déjà tant spoliée. il essaie à présent de la séparer de son fils. C'est tellement injuste... J'ai repensé à d'autres histoires qui m'ont été racontées récemment. Pourquoi arrive-t-il si souvent que des hommes et des femmes qui ont vraiment cru s'aimer deviennent si féroces l'un envers l'autre ? Les hommes surtout ? Un peu maussade, je suis ensuite allé faire un tour au Champ de Mars. Il faisait soleil, mais le fond de l'air était tout de même bien frais. Je me suis souvenu du pique-nique l'année dernière (c'était sensiblement à la même époque) avec Coralie, Sneza et son mari, Adeline, et Sylvie qui se demandait ce que je pouvais bien faire là et comment je connaissais tous ces gens, alors que je passais là par hasard et que je les avais retrouvés.... Le manège se trouve Allée Pierre Loti. L'homme qui le tient le fait tourner à la force de ses bras au moyen d'une manivelle. J'ai eu la tentation de faire une photo un peu vintage, sepia, et puis non... Oui un autre manège. Ensuite je me suis remonté en vélib' vers Montparnasse. Boulevard des Invalides, j'ai fait une photo que je mettrai en ligne plus tard, une photo rude. Plus tard. Oui. Je pourrais prendre les choses un peu plus légèrement quand même. Bon il faut que je fasse ma valise. j'attends toujours le dernier moment. première publication 4/6/2013 à 00:14

jeudi 19 juin 2025

Clocher


Voilà, 
c'est le clocher de la chapelle de la congrégation des Sœurs-de Saint-Joseph-de-Cluny, tel qu'on peut l'apercevoir depuis la rue du Faubourg Saint Jacques. Cette congrégation selon wikipedia est une congrégation religieuse féminine enseignante et hospitalière de droit pontifical. Fondée par Anne-Marie Javouhey (1779-1851) le à Chalon-sur-Saône, où Fabien-Sébastien Imberties, évêque d’Autun, reçoit les vœux d’Anne, de ses trois sœurs et de cinq compagnes elle a pour but l'éducation des enfants. Elle place la chapelle sous le vocable de saint Joseph, qui devient aussi le patron de la congrégation. En 1812, les sœurs transfèrent la maison-mère à l'ancien couvent des Récollets de Cluny, ce qui donne le nom de Saint Joseph de Cluny. Elles ouvrent des maisons d’enseignement en province et à Paris, où sont appréciées leurs méthodes pédagogiques, à un tel point que le vicomte Lainé, ministre de Louis XVIII, leur confie l’enseignement des enfants dans les colonies françaises. En 1818, quelques sœurs ouvrent deux écoles dans l’île de La Réunion. L’année suivante, la congrégation prend en charge l’hospice de Saint-Louis du Sénégal. En 1828, encouragée par le gouvernement, elles ouvrent une colonie à Mana en Guyane puis vers 1840 fondent l'externat Saint-Joseph-de-Cluny à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Elles œuvrent au milieu des esclaves noirs libres. En 1835, Lamartine, dans son rapport sur l’abolition de l’esclavage, souligne le succès de leurs œuvres d’émancipation des esclaves. La maison-mère est transférée de Cluny à Paris en 1854, aujourd'hui 21, rue Méchain où se trouvent la chapelle Saint-Joseph-de-Cluny qui conserve les reliques de mère Javouhey. Je suis un mécréant mais je ne peux m'empêcher une certaines admiration pour les sœurs et les frères qui vivent ainsi en communauté. Peut-être que j'envie aussi leur capacité de croire. Mais bon, pour ma part, ayant longtemps été enfant unique, je me suis très vite lassé des amis imaginaires.
Pour passer à sujet plus léger, comme avait coutume de dire un certain Samuel, je retourne à Avignon cet été avec la même vieille bonne pièce de Laurent Gaudé au merveilleux théâtre du Girasole dont l'accueil est si généreux et si professionnel.
 
 

 
Si certains de mes lecteurs passent par là, ce sera une bonne occasion de faire connaissance et de prendre un verre (j'y ai pensé mais j'évite le jeu de mots). Il faut en profiter, c'est peut-être le dernier festival d'Avignon avant la guerre mondiale, ça serait trop con de rater une si belle occasion.

mardi 17 juin 2025

Les baleines pissent

 
Voilà,
c'est étrange tout de même cette obstination morbide des chaînes d'infos à vouloir nous vendre l'imminence d'une possible déflagration mondiale comme un spectacle à ne manquer à aucun prix. J'ai déjà — il y a fort longtemps — évoqué l'économie de la catastrophe, mais là c'est assez stupéfiant. 
Et puis il y a tout ce qu'on voit sur les réseaux. 
Par exemple, de brèves séquences nocturnes, prise depuis le Liban, où l'on aperçoit des gens la nuit sur une terrasse, face à la mer observant les missiles iraniens qui tombent sur Haïfa pendant qu'un D.J. s'affaire aux platines, et qu'un saxophoniste l'accompagne en jouant debout sur une table. Et bien sûr tous les convives ont leur putain de smartphone brandi vers le ciel nocturne pourenregister l'événement. 
Ou bien encore, filmés depuis l'Iran, des missile lancés en rafale depuis leur camion. 
Et aussi, des écrans géants disposés sur une place d'une ville du Yémen, pour retransmettre en direct les bombardements iraniens sur Israël, comme s'il s'agissait d'une finale de foot. 
Sur le flux d'images, on voit beaucoup moins de séquences dans les ruines de Gaza en ce moment, mais beaucoup d'arrestations de citoyens américains intimidés par des gros cons masqués en uniforme.
Et puis des drones en veux tu en voilà, des drones russes des drones ukrainiens, des immeubles éventrés par des missiles, des complexes chimiques qui brûlent, des films en infra rouge où explosent des dépôts de munitions. Le tout entrecoupé d'actions spectaculaires de joueurs rugby de l'hémisphère sud, de balades touristiques en Ousbekistan ou dans le Paris insolite, de recettes de cuisine improbables, de séquence caricaturales de Trump, de gens faisant des selfies pleins de sourires avant le décollage d'un boeing d'Air India qui va s'écraser d'ici quelques minutes. Et aussi un prêcheur évangéliste qui, au cours d’un prêche, danse en disant que Jésus fait bouger son corps, et qui plus tard dans sa vie tuera deux élus démocrates, Bref toute l'absurdité de la condition humaine en un montage sans queue ni tête, aléatoire.
Et puis dans tout ce bordel on tombe sur une information dont on ne comprend même pas d'où elle sort. 
Il paraît que chaque jour, une baleine peut rejeter jusqu'à mille litres d'urine. Un acte simple et nécessaire qui a des conséquences profondes sur l'équilibre de l'océan. Ce liquide contient de l'azote, du phosphore et du fer nous dit-on. Des substances précieuses qui servent à fertiliser les eaux de surface où vit le phytoplancton.
Et qu'on te raconte que le phytoplancton n'est pas seulement le premier maillon de la chaîne alimentaire marine. Et qu'on te précise qu'il est également responsable de plus de la moitié de l'oxygène que nous respirons sur Terre. Contrairement à de nombreux autres animaux marins, les baleines  — on apprend des choses tout de même — défèquent et urinent près de la surface. Là où la lumière arrive et où la vie se multiplie. C'est un processus appelé "pompe à baleines", une sorte de pompage écologique qui brouille les nutriments et les distribue dans les zones qui en ont le plus besoin. "Pompe à baleine", quand la réalité te semble juste une grosse pompe à merde
Lorsque les baleines migrent, elles transportent ces nutriments entre les pôles et les régions équatoriales. Ah ça me rend la vie plus légère c'est sûr. Elles créent des couloirs invisibles de fertilité. Des traces liquides invisibles qui nourrissent et soutiennent la vie d'une manière que nous commençons à peine à comprendre. Nous respirons à travers un animal qui pisse en route. Et ce n'est pas un paradoxe. C'est de l'écologie. Youpi vive l'écologie
Bref tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.   

dimanche 15 juin 2025

L'Ange géographe

 

Voilà,
donnant sur le square Taras Tcheventchko (figure notoire de l'histoire ukrainienne) le mur nu de la Société de géographie a été agrémenté d'une treillage coloré de Jean-Charles de Castelbajac intitulée l'Ange géographe. Il succède au "passeur de frontière" un collage de JR réalisé pour le bicentenaire de cette société, qui conformément au souhait de l'artiste a fondu après quelques bourrasques de pluie. Comme le fait remarquer Jean-Robert Pitte, président de la Société de Géographie, les anges eux, sont "insensibles aux intempéries. Grâce à leurs ailes déployées, ils parcourent l'univers en tous sens. Celui-ci rencontre la planète terre et la saisit comme pour l'embrasser. Il exprime pleinement l'exaltant projet qui est le nôtre : admirer les merveilles déployées à la surface terrestre, comprendre ses habitants et les aider à améliorer le cadre de leur vie." Je n'ai malheureusement pas retrouvé la photo des deux cariatides qui encadrent l'entrée de la société de géographie. 
Évidemment, cette part de merveilleux, contraste avec la dure réalité et la folie qui embrase le monde depuis quelques temps. Il est à souhaiter sues les anges soient toujours capables d’éviter bombes et missiles. Puissent-ils aussi nous en préserver.

jeudi 12 juin 2025

Mais il y a tant de choses que j'ignore


 
Voilà,
J’ai appris il y a peu que le continent australien avançait de 7cm vers le nord tous les ans en raison des mouvement de la tectonique des plaques

j'ai appris il y a peu que Schopenhauer pensait que si l’univers devait disparaître seule la musique subsisterait

J’ai appris il y a peu à quel point l’I.A révolutionne la science des matériaux en suggérant des alliages inédits et innovants et prédire les qualités et caractéristiques de ces assemblages avant même qu’ils ne soient produits

J'ai appris il y a peu, l'expression et le concept de "fenêtre d'Overton", allégorie  qui désigne l'ensemble des idées, opinions ou pratiques considérées comme plus ou moins acceptables par l'opinion publique d'une société donnée. 

J’ai appris il y a peu, que nombre de ciels impressionnistes sont liés à l’explosion du krakatoa en 1883 

J'ai découvert il y a peu dans un entretien avec Michel Sadelain, dont les recherches ont permis de développer une nouvelle forme de thérapie, appelée CAR-T, très efficace contre certains cancers du sang cette citation du philosophe Friedrich Engels (oui oui le pote de Karl Marx), "le savoir est la réduction progressive de l'erreur"’

J'ai appris il y a peu que les archives de Schönberg avaient brûlé lors des incendies de Los Angeles ainsi qu’un célèbre tableau de Francis Bacon qui se trouvait dans la propriété de l’acteur Anthony Hopkins

J'ai appris il y a peu qu'un transfert génétique entre un champignon et une plante serait à l’origine des écosystèmes terrestres il y a un demi milliard d’années. C’est très énigmatique mais très poétique

J'ai appris il y a peu que tous les ans, le 21 janvier, certains républicains organisent un repas où l'on sert de la tête de veau à la sauce gribiche. Cette tradition tombée en désuétude vise à célébrer la décapitation de Louis XVI en 1793 sur la place de la révolution. 

J'ai appris il y a peu de la bouche d'une connaissance qu'un de ses confrères psychanalyste avait donné à chacun de ses enfants des prénoms palindromes. Bien qu'elle le connaisse depuis longtemps, cela continue de la révolter y décelant là une forme de perversité.

J'ai appris il y a peu que des scientifiques coréens ont mis au point des "panneaux solaires invisibles" qui peuvent être intégrés aux fenêtres - ce qui leur permet de produire de l'électricité sans bloquer la lumière ! Cette innovation qui change la donne signifie que les maisons, les bureaux et même les gratte-ciel pourraient un jour devenir leurs propres sources d'énergie propre - sans compromettre le design ou la visibilité. Imaginez un bâtiment entier alimenté par ses propres fenêtres

 

J'ai appris il y a peu l'existence de cette double anagramme à la fois en chiffre et en anglais : twelve + one = eleven + two et aussi  12 +1 = 11+2. Cela ne me sert strictement à rien de savoir ça, mais cela m'intrigue tout de même.


J'ai appris il y a peu La quantité de terres brûlées au cours de cette saison des feux de forêt au Canada a dépassé la moyenne annuelle des terres brûlées, même si l'on tient compte des deux dernières grandes saisons des feux.

 

J'ai appris il y a peu que la bactérie "pseudomonas aeruginosa", particulièrement redoutée à l'hopital, car elle s'attaque aux patients dont le système immunitaire est dégradé, suscite néanmoins un intérêt car elle est capable de dégrader les plastiques pour s'en nourrir  et mieux persister sur les surfaces qu'elles colonise


J'ai appris il y a peu que des composés anticoronavirus ont été découverts dans l'argousier un arbuste épineux assez fréquents dans nos régions. D'ailleurs à ce sujet quelqu'un m'a rappelé qu'en France 180 000 deuils ont été liés au covid, et que rien n'a été fait pour commémorer toutes ces morts, qui furent la plupart du temps solitaires, du fait des mesures de confinement, qu'aucune célébration nationale n'a été faite pour célébrer l'effort de solidarité nationale de la population qui a accepté toutes ces contraintes pour le bien public, et que la fin de la pandémie n'a jamais été officiellement déclarée

 

J'ai appris il y a peu qu'une Intelligence artificielle vient de découvrir une nouvelle loi de la physique sans qu'on lui ait dit ce qu'est la physique. On a construit un réseau neuronal et on l'a nourri de séquences vidéos brutes de pendules oscillants, de balles roulantes et d' objets rebondissants. L'IA n'a reçu aucune équation. Pas de Newton, pas d'Einstein, pas de contexte. Cependant, après avoir analysé des modèles pendant des heures, elle a produit ce que les chercheurs appellent des "nouvelles coordonnées de compréhension", c'est-à-dire des variables totalement originales.


J'ai appris il y a peu qu'aux USA, tous les nouveaux employés fédéraux doivent désormais rédiger des rapports faisant l'éloge de Trump, et doivent s'engager à faire avancer ses objectifs. Je ne sais pas si c'est vrai mais c'est tout à fait vraisemblable


J'ai appris il y a peu que le port de l'Arsenal que l'on voit sur cette photo qui relie le canal Saint-Martin à la Seine, entre le quai de la Rapée et la place de la Bastille était autrefois un port de marchandises et qu'il n'est devenu un port de plaisance que depuis 1983. 

 

J'ai appris il y a peu, mais toutefois en même temps que bien des gens que Sly le chanteur de Sly et family Stone, et Brian Wilson viennent de mourir. J'ai réalisé combien cela avait été doux d'avoir eux dix ans, en vivant au bord de l'océan, et que cette chanson illumine le monde de sa radieuse beauté. Je ne peux à présent m'empêcher de penser au saisissant contraste entre le titre de cette chanson qui fut longtemps un hymne californien, et ce qui se passe aujourd'hui dans cet État.

 

mais il y a cependant tant de choses que j'ignore. 
Je remercie toutefois la nature  de me permettre encore d'être curieux

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