mardi 29 janvier 2019

Saisies d'effroi


Voilà,
quoique d'un autre temps, ces grotesques figures aperçues il y a peu, non loin du théâtre de l'Odéon, dans une boutique de jeux et de jouets anciens semblent saisies d'effroi avec leur bouches grand ouvertes qui devaient servir de cibles aux balles de chiffons qu'on lançait dans leur direction. Comme si elles voyaient l'Avenir. (Linked with our world tuesday)

dimanche 27 janvier 2019

New York, il y a très longtemps


Voilà,
en triant quelques photos, j'ai retrouvé celle-ci prise en 1985 lors de mon premier séjour à New-York lorsque nous étions aller y jouer le spectacle "Rêves de Kafka" au Pepsico Summerfare Festival, grâce à Philippe Tiry. J'avais prolongé mon séjour, habitant avec Agnès qui m'avait accompagné chez Philipa Wheale upper East Side puis chez Yoshiko Shuma lower East Side, qui dirigeait une compagnie de danse dont le nom me plaisait beaucoup "the school of hard knocks". C'était le New York du film "Desperetely seeking Susan" avec Madonna, effervescent et inspiré. J'ai beaucoup photographié au hasard des rues, et je ne me rappelle plus l'emplacement de ce mural. J'ai mis du temps à retrouver que c'est une œuvre conjointe de Kenny Scharf et Stefano Castronovo. Ce dernier peignait beaucoup de jocondes dans Manhattan qu'il signait Stefano.
C'était aussi l'époque des premières victimes du Sida. Christopher street, la principale rue gay du Village avait été surnommée le canyon de la mort, mais ça je l'ai déjà écrit. Cette expression m'avait, à l'époque, littéralement stupéfait. 
(Linked with Monday Mural)

jeudi 24 janvier 2019

Sans amertume ni regrets


Voilà,
ne lui reste plus qu'à suivre son chemin entre les reflets et les ombres, errer de souvenirs en réminiscences, mettre ses pas dans les pas d'autrefois, sans certitude de bien reconnaître ce qui fut. Admettre que ce présent n'est qu'une illusoire survivance du passé et, de plus en plus péniblement marcher, tel un fantôme, dans ce monde qui déjà ne lui appartient plus et qu'il lui faudra bientôt quitter sans amertume ni regret. (Linked with weekend reflections)

lundi 21 janvier 2019

Photos de famille


Voilà,
"Oui, les images sont les portes ouvertes sur l'éternité. Mais la photographie ne dit rien de l'éternité. Elle se complaît dans l'éphémère, atteste de l'irréversible et renvoie tout au néant." (Jérôme Ferrari in "A son image" Éditions Actes sud) Linked with our world tuesday

dimanche 20 janvier 2019

Tintin aux Comores


Voilà,
il y a quelques moi du côté de Nanterre, j'avais repéré cette fresque murale, réalisée pour  évoquer les boat-people comoriens qui essaient de gagner l'île de Mayotte, département français dans l'océan indien. Beaucoup hélas meurent noyés en tentant la traversée. On se souvient d'ailleurs que la première erreur de communication de not'président concernait le drame de ces populations avec une blague de très mauvais goût. (Linked with Monday mural)

vendredi 18 janvier 2019

Une Installation de Soto


Voilà,
les œuvres d'art optique (optical art) très en vogue dans la première moitié des années soixante, et jusqu'au milieu des années soixante dix, peu avant d'être supplantées par les peintres hyperréalistes, étaient exposées en grand nombre à la galerie Denise René, à Paris située dans la partie la moins attractive du Boulevard St Germain, dans ce tronçon qui va de l'angle rue des Saint-Pères, jusqu'à l'Assemblée Nationale. Je me souviens que j'y passais souvent quand j'avais seize dis-sept ans alors que j'étais très attiré par les toiles de Vasarely. Je crois qu'une exposition consacrée à ce peintre est programmée prochainement au centre Pompidou où j'ai photographié ce reflet dans une installation de Jesus-Rafael Soto. Ces œuvres, abstraites et géométriques exprimaient une vision d'un futur où l'environnement serait froid, aseptisé, clinique, et totalement maîtrisé par l'homme et ses techniques.  C'était avant le rapport Meadows. Aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait le cas. Le présent est un peu bancal, vaguement radioactif, plutôt glyphosaté, avec des alertes quotidiennes à la pollution. De toute façon ni les pire ni le meilleur n'adviennent comme on se l'était imaginé, et d'une certaine manière ce que l'on vit est tout aussi illusoire que ce que l'on était en mesure d'imaginer. Et dans ce reflet d'une œuvre passée, se dessine ma silhouette, sans que je sois pour autant capable de la reconnaître avec certitude.
(linked with weekend reflection)

jeudi 17 janvier 2019

Je ne serai plus jamais jeune


Voilà,
Que la vie est une chose sérieuse
on commence à le comprendre plus tard
– comme tous les jeunes, j’ai voulu
prendre ma vie à bras-le-corps.

Je voulais laisser une trace
et m’en aller sous les ovations
– vieillir, mourir, tenaient seulement
 aux dimensions du théâtre.

Mais le temps a passé
et la désagréable vérité surgit :
vieillir, mourir,
est l'unique argument de la pièce.

*

"no volveré a ser joven"

Que la vida iba en serio
uno lo empieza a comprender más tarde
- como todos los jóvenes, yo vine
a llevarme la vida por delante.

Dejar huella quería
y marcharme entre aplausos
-envejecer, morir, eran tan solo
las dimensiones del teatro.

Pero ha pasado el tiempo
y la verdad desagradable asoma:
envejecer, morir,
es el único argumento de la obra

mardi 15 janvier 2019

Optimiser ses potentialités


Voilà,
 vous voulez connaître et prendre conscience de vos points forts et faibles afin de mieux optimiser vos potentialités et maîtriser votre stress,
développer l’aisance face à la prise de parole pour aller plus loin dans l'expression de votre autorité et de votre charisme,
augmenter la confiance en vous qui ouvrira de nouvelles portes vers la performance,
vous exprimer de façon convaincante et vivante pour décrire, expliquer, faire valoir vos idées, faire adhérer votre auditoire, vos interlocuteurs,
réaliser des interventions sur des thèmes variés afin d'acquérir la maîtrise de la stratégie de communication interne pour éveiller l’intérêt, structurer les idées créatives, maintenir l’attention, convaincre,
maîtriser les techniques de discours appropriés qui inspirent l'action et l'initiative des femmes et des hommes,
mieux gérer les situations complexes au niveau de la communication interne et trouver des solutions là où les autres ne voient que des problèmes,
communiquer en interne pour créer l'adhésion et la collaboration par la compétence, l'éthique, la motivation et l'enthousiasme,
maîtriser les 4 stratégies de communication interne interpersonnelle qui vont guider et impliquer vos équipes dans le sens de vos objectifs,
Bref, vous vous sentez une âme de leader, de conquérant comme notre président
vous voulez trouver des accroches comme "transformer les colères en solutions"
qui témoignent de votre esprit collaboratif et de votre sens de l'assertivité même si au fond vous n' avez rien à branler de votre interlocuteur
vous désirez marcher parmi les tours de la Défense avec des rêves de gloire et de puissance....
- Non non, je voudrais juste qu'on me lâche la gra la gra grappe et pouvoir et pouvoir pécho une de ces femmes é-é-élégantes que chaque matin je croise sur l'esplananade sans bébé sans bébé sans bégayer

dimanche 13 janvier 2019

Passage du Génie


Voilà,
passage du Génie dans le douzième arrondissement de Paris, voie ouverte vers 1858 et qui se trouve classée dans la voirie parisienne par arrêté municipal du 2 juillet 1993, j'ai aperçu par hasard cette peinture murale. L'artiste a vraisemblablement dû la réaliser en pensant au lieu où il l'exécutait. Pourtant, c'est au génie qui surmonte la colonne de la Bastille que ce passage doit son nom. 
J'aime bien quand je suis capable de faire des posts très factuels. 
(Linked with Monday Mural)

vendredi 11 janvier 2019

Perdre pied


Voilà,
Il y avait ce soir froid et humide après une projection à la cinémathèque d'un film de Sam Fuller intitulé "Le pouvoir de la presse" que j'avais vu moins par curiosité que par désœuvrement. Beaucoup de questions se cognaient alors dans ma tête, infiniment moins nombreuses toutefois que celles qui me hantent à présent. Je devais retrouver ma fille pour manger à la maison avec elle. Des ombres passaient dans la nuit. Faire bonne figure devenait de plus en plus pénible. Je n'avais de goût à rien, ne croyais plus en rien et recensait souvent les douleurs, petites et grandes, qui m'accablaient, celles du corps et celles de l'autre truc. Seul le sourire de ma fille, son intelligence sa fantaisie et sa beauté atténuaient ces temps où il me semblait que je commençais à perdre pied. Le lieu dénué de charme et le moment sans grâce avaient — sans doute à cause de la pluie et des néons — cependant exigé leur fétiche pour ne pas tout à fait sombrer dans l'oubli.  (linked with weekend reflections)

mardi 8 janvier 2019

Silhouettes reflétées sur l'Asphalte


Voilà,
dans ce monde inversé d'ombres et de reflets
tout a la consistance d'un songe et semble parfois d'une légèreté sans limite

dimanche 6 janvier 2019

Mur peint aux grands voisins


Voilà,
j'ai photographié ce mur il y a quelques mois sur la friche industrielle des grands voisins, où se trouvait autrefois la maternité Saint Vincent-de-Paul. Je m'y étais rendu une ou deux fois, aux urgences pédiatriques avec ma fille quand elle était petite pour une histoire de bronchiolite. Une autre vers 2009, mais je ne sais plus pourquoi, peut-être pour une entorse à la cheville. Je me souviens simplement que cette fois là,mon oncle m'avait appelé tout joyeux parce qu'il avait acheté son premier bateau, et rappelé un peu plus tard pour m'annoncer le décès de Jacques, son oncle à lui, qui était un homme merveilleux, d'humour et d'intelligence, que j'ai assez souvent visité vers la fin de sa vie et qui constituait le dernier lien avec ma famille de Marseille. 
linked with monday murals

vendredi 4 janvier 2019

Café de la Tourelle


Voilà,
c'est un de mes restaurants préférés à Paris. La carte y est simple, modeste. Le décor délicieusement rétro et élégant, avec ses vieilles affiches, ses publicités d'autrefois, ses plaques en émail évoquant des apéritifs oubliés. Il y règne une atmosphère chaleureuse et sans affèterie. J'aime m'y retrouver avec ma fille, ou en compagnie d'amis proches. C'est un endroit où, je ne sais trop pourquoi je me sens comme dans une fiction. (linked with weekend reflections)


jeudi 3 janvier 2019

L'Accordéoniste du Pont Saint-Louis


Voilà,
J'ai relu hier l'avant propos du livre de Clément Rosset "Le réel et son double" : "Si le réel me gêne et si je désire m’en affranchir, je m’en débarrasserai (...) grâce à un mode de réception du regard qui se situe à mi-chemin entre l’admission et l’expulsion pure et simple : qui ne dit ni oui ni non à la chose perçue, ou plutôt lui dit à la fois oui et non. Oui à la chose perçue, non aux conséquences qui devraient normalement s’ensuivre. Cette autre manière d’en finir avec le réel ressemble à un raisonnement juste que viendrait couronner une conclusion aberrante : c’est une perception juste qui s’avère impuissante à faire embrayer sur un comportement adapté à la perception. Je ne refuse pas de voir, et ne nie en rien le réel qui m’est montré. Mais ma complaisance s’arrête là. J’ai vu, j’ai admis, mais qu’on m’en demande pas davantage. Pour le reste je maintiens mon point de vue, persiste dans mon comportement, tout comme si je n’avais rien vu. Coexistent paradoxalement ma perception présente et mon point de vue antérieur. Il s’agit là moins d’une perception erronée que d’une perception Cette perception inutile constitue semble-t-il, un des caractères les plus remarquables de l’illusion. On aurait probablement tort de considérer celle-ci principalement comme provenant d’une déficience dans le regard. L’illusionné, dit-on parfois ne voit pas : il est aveugle, aveuglé. La réalité a beau s’offrir à sa perception : il ne réussit pas à la percevoir, ou la perçoit déformée, tout attentif qu’il est aux seuls fantasmes de son imagination et de son désir. 
Cette analyse, qui vaut sans aucun doute pour les cas proprement cliniques de refus ou d’absence de perception, paraît très sommaire dans le cas de l’illusion. Moins encore que sommaire : plutôt à côté de son objet. (...) Dans l’illusion, c’est-à-dire la forme la plus courante de mise à l’écart du réel, il n’y a pas à signaler de refus de perception à proprement parler. La chose n’y est pas niée : seulement déplacée, mise ailleurs. Mais, en ce qui concerne l’aptitude à voir, l’illusionné voit, à sa manière, tout aussi clairement qu’un autre.  Cette vérité apparemment paradoxale devient sensible dès que l’on songe à ce qui se passe chez l’aveuglé (...). On peut dire que la perception de l’illusionné est comme scindée en deux : l’aspect théorique (qui désigne justement « ce qui se voit », de théorein) s’émancipe artificiellement de l’aspect pratique (« ce qui se fait »)."

Évidemment cette réflexion renvoie à l'actualité de  ce monde, à la dissonance cognitive dont nous sommes tous plus ou moins atteints. Nous essayons de vivre normalement, comme si de rien n'était, alors que précisément rien ne va plus, ce à quoi bien sûr on ne peut se résoudre. Et la période des fêtes accentue cette perception. On continue à se souhaiter une bonne année en dépit des signes convergents qui laissent augurer qu'elle ne le sera probablement pas. Mais on le fait cependant pour ne pas passer pour un mauvais coucheur. 
Ici, dans une des plus vieilles capitales d'Europe, règne un climat très malsain. Ce matin, lors d'une émission politique, je me suis aperçu que les protagonistes n'arrivaient même plus à se mettre d'accord sur le sens des mots. Même le langage, nous ne le partageons plus.
Pour ma part je continue à poster des photos d'un Paris qui n'existe pas vraiment. Celle-ci je l'ai prise en Mars 18. Je me souviens que c'était après avoir participé à une manifestation dont je m'étais dit qu'elle ne servait de toute façon pas à grand chose, sauf à faire un peu de marche à pied en compagnie. C'est sans doute parce que l'on ne tenait pas compte de leurs manifestations, que des gens en sont venus ces dernières semaines à provoquer des émeutes. 
.J'avais eu alors envie, pour oublier de me balader dans Paris comme si j'étais étranger à cette ville et de me laisser surprendre. C'est dans ces circonstances que j'ai pris ce cliché touristique, qui correspond à un rêve de Paris, celui d'une ville où il fait bon envisager l'avenir, où les clochards sont pittoresques, les policiers débonnaires, et les rapports entre les gens paisibles et bienveillants, comme dans les photos des années cinquante de Ronis, Doisneau, Brassaï, Riboud, Barbey Erwitt, Barzillet et tant d'autres, tout en sachant que tout cela est précisément une illusion
Je garde une tendresse particulière pour le cœur de Paris, pour l'île de la cité, l'île Saint Louis. C'est un endroit du temps suspendu. Et puis je ne peux jamais passer près du 1A Quai aux fleurs sans penser au philosophe Vladimir Jankelevitch qui y a vécu une grande partie de sa vie.

mardi 1 janvier 2019

Encore une de passée


Voilà,
"J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs."  Je me reconnais dans ces lignes célèbres d'Arthur Rimbaud. Alors pour l'année qui vient, que je souhaite, pour tous, pleine d'heureuses surprises, j'offre cette image désuète et innocente qui a la douceur d'un rêve d'enfance — du moins pour qui a grandi dans l'hémisphère nord.  

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