vendredi 30 juillet 2021

Hirondelles

Voilà,
il entend des hirondelles et ça le fait marrer
parce qu'il ne sait pas si c'est juste dans sa tête ou si c'est en vrai
il pourrait chercher bien sûr mais à quoi bon  
la vie le fuit, plus exactement fuit par tous les pores de sa peau.
de toute façon il n'y a plus personne à tromper à part soi
son nom ça fait longtemps qu'il l'a oublié mais pas son regard ni son rire
 il s'en souvient oui de cette fille 
la russe elle mentait elle volait mais quel tempérament
elle lui a cassé sa guitare un jour de colère où elle s'en tenait une bonne
c'était avant
quand il était encore comme tous ces gens qui passent 
et qu'il se grattait beaucoup moins
désormais tout est hors de portée 
et la soif 
cette inextinguible soif d'en finir 
a dévasté tous les mots
c'est comme ça
il est vraisemblable que la bataille ne sera pas très longue
il a désormais si peu de forces à y jeter
quelques semaines auront suffit pour qu'il renonce
Il arrive un moment où nous ne pouvons plus tenir le coup on se sent comme du sable
lui dit sa bouteille
on finit par lâcher en dépit des efforts, 
il faut choisir de vivre avec des remords ou accepter son sort. 
lui répond-il
le ciel vide bientôt se changera en larmes
les larmes en brume
la brume en néant 
foutaises 

mercredi 28 juillet 2021

Les vendanges de l'amour

Voilà,
j'ai par hasard réentendu cette chanson de Marie Laforêt, disparue récemment. J'ai rarement repensé à l'une ou à l'autre, au cours de ma vie. Pourtant, écoutant ce qui fut en 1964 un succès sur les ondes, je ressens la puissance que peut receler un refrain. Des images lointaines, des sensations physiques éprouvées autrefois, alors que mon corps était si différent, que j'étais si petit, et qu'il me semblait pourtant avoir alors vécu une très longue vie, sans doute parce que ma capacité à mémoriser mes sensations a été presque immédiate, et aussi en raison de l'intensité de certaines situations.  
Les vendanges de l'amour... Je me rappelle les visions que générait cette chanson mais aussi ce bonheur de vivre en lisière de l'Océan, de respirer cet air, de baigner dans ce climat si doux, et aussi le sentiment de sécurité que j'éprouvais, dans cette région. C'était l'odeur des pins, de la résine, le jaune vif des genêts, le vert de la forêt, le goût de liberté d'autonomie et d'aventure avec mon vélo rouge de chez Manufrance, mon fidèle compagnon... C'était ces jeudi, où livré à moi-même parce que mes géniteurs travaillaient je profitais de cette solitude que j'appréciais, qui m'autorisait la paresse, l'errance, le temps sans mesure, la lecture, les jeux idiots et les histoires que je m'inventais, et la délectation de n'avoir de compte à rendre à personne, le plaisir de l'indépendance. Dans ces années là, j'ai aussi entendu pour la première fois "Ma bohème" de Rimbaud à la radio scolaire — était-ce dans la classe de Monsieur Peyreigne en CM1 ou celle de Mr Despons en CM2 — récité par Jean Topart, qui avait une voix magnifique. 
Oh c'est incroyable en faisant une recherche je l'ai retrouvé JE L'AI RETROUVÉ
Et ce poème avait immédiatement suggéré à mon imagination de douces et paisibles images. Bien plus en tout cas que le "Je vous salue ma France" d'Aragon, entendu dans les mêmes circonstances. Une part de moi est restée coincée dans cet espace-temps, où je savais alors vivre sans amour. On dit que lorsque l'on devient sénile, l'esprit se perd dans l'arrière-pays du passé lointain. J'y suis de plus en plus souvent, J'y étais en tout cas, me promenant dans ce nouveau quartier,  car le monde d'aujourd'hui,  — ou peut-être s'agit-il plus simplement de ma vie présente —, n'offre guère de motif de réjouissance.  Rarement je ne me suis senti aussi vulnérable.
(Linked with skywatch friday)

vendredi 23 juillet 2021

J'aime / je n'aime pas (14)


Voilà
J'aime les reflets, les anamorphoses
Je n'aime pas cette manie qu'ont certaines personnes de mimer à tout bout de champ des guillemets avec leurs doigts quand ils parlent
 J'aime vraiment la possibilité que m'offre internet de trouver une réponse immédiate lorsque j'ai un doute sur quelque chose
je n'aime pas l'ingratitude
J'aime les concerti pour hautbois de Vivaldi
je n'aime pas me rendre compte que je trébuche plus souvent dans la rue, que je ne peux plus courir après le bus
 J'aime quand ma fille me téléphone pour me dire "tu veux qu'on regarde le match ensemble ?"
je n'aime pas les gens qui t'appellent seulement quand ils vont mal, le reste du temps tu peux crever la gueule ouverte ils s'en tapent
J'aime avoir une maison bien rangée mais j'ai de plus en plus en plus de mal à me consacrer au rangement
 je n'aime pas non plus ceux qui t'appellent pour soi-disant prendre de tes nouvelles et qui embrayent aussitôt pour ne parler que d'eux
J'aime la autant la pochette que le disque "Relaxin' with the Miles Davies Quintet" et j'ai un faible pour le graphisme en vogue dans les années 50
je n'aime pas devoir ressortir les vêtements chauds parce qu'il fait de nouveau froid alors que j'avais cru le printemps définitivement arrivé
 J'aime les filles qui dans la rue portent des cartons à dessins
je n'aime pas m'apercevoir dans la rue que j'ai oublié mon masque
J'aime, lorsqu'une brise légère les agite, le son des carillons à vent, qu'ils soient en bois ou en métal
je n'aime pas Napoléon Bonaparte, je ne l'ai jamais aimé et je remercie les anglais d'en avoir débarrassé l'Europe
 J'aime les pêches plates que dans le sud ouest on appelle paragayo,
je n'aime pas devoir enlever la poussière sur le haut des cadres de tableaux
J'aime travailler des images en infographie
Je n'aime pas les connards qui ne sont jamais sortis de leur cambrousse mais vont t'expliquer la vie pendant des heures
J'aime les excursions surprises
Je n'aime pas trop qu'un interlocuteur me donne du "cher ami" alors que je ne le connais pas très bien

dimanche 18 juillet 2021

Au pied de la lettre


Voilà,
aux abords du Musée d'Orsay, j'ai remarqué ces dessins collés sur des murs. Réalisés par un artiste ou un groupe d'artistes dénommé "les murs ont la parole", ils illustrent au pied de la lettre des expression typiquement françaises : "tête de nœud" (l''équivalent anglais de dickhead, ou knucklehead), "manquer de flair", ou encore "ramener sa fraise" (to stick his nose in). Je ne manquerai pas de les photographier si je rôde encore en ces parages et que j'en aperçois d'autres.
(Linked with Monday Murals)

jeudi 15 juillet 2021

Mais il y a toujours quelques chose qui m'échappe (5)

Voilà,
ça me revient,
ces vacances passées à Rome avec ma fille. Nous logions à proximité du Colisée et près du Forum, une fin d'après-midi, j'ai aperçu ces deux hommes invisibles

ça me revient, 
le grand chahut qu'il y eut après la première de la pièce "Le Triangle frappe encore" de Marc'O  à Chaillot en 1976 

ça me revient, 
Mr Peyreigne en CE1 avait projeté une diapo du pont Valentré de Cahors afin qu'on le dessine. Il fallait faire un truc avec le pouce sur son crayon pour reporter les proportions, je n'y comprenais rien. Je ne cessai de gommer et regommer ma feuille. Ce fut une abomination pour moi. J'ai compris que j'étais nul en dessin et incapable de reproduire la réalité.
 
ça me revient, 
le premier livre de Cioran que j'ai lu était "La Tentation d'exister". C'était dans la bibliothèque de Châteaudouble, un livre édité par Gallimard avec une couverture bleu pâle

ça me revient,  
les mecs qui faisaient la retape pour la scientologie dans les années 70, rue des Carmes, où ils avaient leur siège, dans un immeuble détruit depuis pour y construire un vaste commissariat moderne je leur parlais de Ron Hubbard que je connaissais parce que le géniteur était un grand lecteur de SF, j'avais 13 ans et je voyais bien qu'ils essayaient de m'entourlouper. J'ai toujours su flairer les embrouilles, ça m'a évité bien des déboires, cette méfiance naturelle.

ça me revient, 
une nuit d'insomnie, j'ai allumé la radio et entendu un vieux cabot lire le poème d'Aragon "L'affiche rouge". Je m'étais alors dit que ce n'était pas possible de dire avec tant d'emphase et de boursouflure ce poème après l'interprétation chantée de Léo Ferré. En plus les alexandrins n'étaient même pas respectés, il y avait des élisions douteuses, alors qu'Aragon est tout de même le poète du XXème siècle qui a le mieux manié l'alexandrin. Et puis, et puis.... Vous devinez la suite...
 
ça me revient,
vers 1975 ou 1976, j'écoutais assez souvent l'album de Lewis Furey, contenant la chanson "Hustler's tango". Il plaisait particulièrement à Agnès, et c'est l'ami Jean-Marie Verdi qui me l'avait fait connaître.
 
ça me revient
j'écoutais sans cesse "Isn'it a pity" qui était la B-Side de "My sweet Lord". C'était un peu avant Noël 1970

ça me revient 
le 21 Avril 2002, on avait invité à manger, les Héliodore et les Verrier. Nous étions tous atterrés que Le Pen soit au second tour. Quand j'ai couché ma fille qui n'avait pas six mois, j'ai pleuré près de son lit.

ça me revient,
j'ai dû écouter durant un an, presque tous les jours et cela dès sa parution, l'album de Quincy Jones "Back on the block". Je l'ai eu d'abord en cassette et après avoir fait, l'acquisition d'un lecteur de CD à l'aéroport de Hong Kong, j'ai acheté le disque
 
ça me revient
toutes ces chansons de Charles Trénet, de Brassens, Gainsbourg que j'apprenais pour les chanter le soir à ma fille lorsqu'elle était petite
 
ça me revient
en sixième, le prof de musique s'appelait Mr Visquet. Il portait bien son nom, un petit homme grassouillet et autoritaire assez malsain. Les extrémités de sa bouche tiraient asymétriquement vers le bas, et souvent son regard vicieux abrité par d'épaisses lunettes à monture écaillée, vous fixaient longuement, et lorsqu'il souriait parfois sans raison, ou pour une raison qui m'échappait alors, on songeait plutôt à une grimace. Il y avait dans la classe un élève qui jouait très bien de la flûte, avec lequel il entretenait un rapport privilégié, parce que c'était sans doute son élève au conservatoire municipal où il exerçait aussi.

ça me revient
à une époque, au début des années quatre-vingts, je collectionnais les images de boîtes de camembert, et il m'est même arrivé d'en concevoir

ça me revient 
le plaisir, enfant, éprouvé lors de l'acquisition d'un plumier
 
ça me revient
pour que ma fille s'endorme paisiblement, lorsqu'elle était petite, je lui mettais un CD d'œuvres chorales de Palestrina, par le Hilliard Ensemble. Je ne pense pas pas qu'elle s'en souvient.
 
ça me revient
Au 41 Westbere Road, Kilburn, London, on écoutait beaucoup les demoiselles du canyon, on fumait du shit dans les théières, l’intro de l’America  des Doors était notre réveil matin, 

ça me revient, 
c'est à une terrasse de café à Marseille que j'ai assisté à la victoire de l'équipe de rugby des Fidji contre les gallois, retransmise à la télévision lors de la coupe du monde 2007.
 
ça me revient 
le nom de Lucien Rosengart, un des musiciens collaborateurs d’Adrien, qui avait pourtant des oreilles en bois. Lucien avait enregistré avec Antony Braxton, ans une église
 
ça me revient 
que le géniteur, lors du massacre de My Lai, perpétré par des soldats américains n’avait rien trouvé de mieux à dire devant sa télévision que "on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs". Il avait aussi laissé entendre, qu'il avait lui aussi participé à ce genre d'expéditions punitives. En fait, je suis persuadé qu'il a beaucoup moins combattu là-bas qu'il ne le prétend, puisque lorsqu'il est arrivé en Indochine, les troupes ont commencé à être rapatriées après la défaite de Dien Bien Phu

ça me revient
ce film avec les basques et les indiens dont j'ai retrouvé le titre dans un livre de Modiano (Thunder in the sun de Russel Rouse caravane vers le soleil en français) ce film je l'avais vu à la télévision un dimanche après-midi vers 1966 ou 1967,
 
ça me revient, 
le sourire et la gentillesse d'Ariel Goldenberg, qui vient de disparaître. Il avait dirigé avec flair et intelligence La MC93 à Bobigny, et le Théâtre national de Chaillot. Il nous avait aussi accueillis à Madrid en 1981, lorsqu'il y dirigeait le festival d'automne madrilène.

ça me revient mais il y a toujours quelque chose qui m'échappe

lundi 12 juillet 2021

Les gars de Ménilmontant


Voilà, 
ces silhouettes  étaient assez repérables sur les murs de Paris, à la fin du siècle dernier. En fait Jérôme Mesnager, leur auteur, compte parmi les pionniers des arts de la rue. Son premier pochoir, date de 1983. J'ignorais l'existence de cette grande fresque réalisée en 1995 rue de Ménilmontant, quartier où je me rends assez rarement mais dont le nom évoque irrésistiblement une de des plus belles chansons de Trénet et aussi Maurice Chevalier qui en fut originaire . (Linked with Monday murals - July in Paris)
 

samedi 10 juillet 2021

Message personnel


Voilà,
Je tourne autour de ce nom qui m'échappe et fut un temps familier. Je ne l’associe à rien de physique. Un pseudonyme m’avait-il alors semblé. Une étrangeté onomastique à présent dissipée, insaisissable. Ce nom accompagnait des appréciations souvent bienveillantes, envers certains articles de ce blog, parfois même excessivement élogieuses, ce qui me déconcertait. À cette époque, j’ai même suggéré une rencontre dans le vrai monde, avec celui qui se désignait ainsi  — mais comment  ? — puisqu’il semblait que nous habitions à quelques encablures. Je sentais toutefois une vague réticence chaque fois que j'évoquais cette perspective. Celui que désignait le nom-désormais-introuvable s’était mis en relation avec moi parce que nous avions vu les trois mêmes fins nuages dont j’avais publié une photo sur une de mes publications. Il m'avait alors écrit que lui aussi les avait aperçus au même moment depuis sa voiture et avait attiré sur eux l'attention de ceux qui l'accompagnaient. Il écrivait des poèmes que je ne comprenais pas toujours. Un jour il a fermé son blog. Ses commentaires sont toujours là, mais signés "unknown". Le prénom je crois se composait de deux syllabes le nom d’une seule. Est ce parce qu’il avait une sonorité étrange que je ne puis m’en rappeler. Il est sur le bout de la langue et très profond dans l’oreille. Je le sens qui rôde dans une région limbique. C’est une sensation désagréable. L’épaisseur flottante d’une feuille de papier à cigarette dans une épaisse nuée de flou. Mais tout ça sous la voute crânienne. La densité spectrale du nom perdu se répand et pèse sur la mémoire. Le nom se tient informulé au seuil de l’oubli. Il tressaille dans l’incertain. Je guette son surgissement. Je ne sais comment fouiller ni sonder pour le tirer de ce néant ou il s’est enfoui. J’en viens a reprocher à celui que ce nom désignait, de s’être ainsi anonymisé, volatilisé de s'être réduit à cette béance. 
(…)
Husker Dü qui est un nom de groupe de hard rock s'est soudain cristallisé, prend toute la place. Je n’ai jamais écouté ce groupe, mais son nom s’est enkysté dans ma mémoire. Mais c’est autre chose que je cherche. Husker Dü est-il un brouillage ou bien le sésame pour retrouver ce qui ne veut ni se dire ni se représenter, et qui torture à présent les méninges.
(...)
Allen oui il y avait allen, ça y est. Tout à coup cela ressurgit de l’oubli. Il manque l’autre segment. Mais il y avait allen j’en suis certain. Pourquoi en nommant Husker Dü je retrouve le chemin ? Leoz ! C’était Allen Leoz. C’est revenu.
(…)
Le texte qui précède, relate brièvement les détours inconscients pour que le nom se reformule. Pourtant je n’en suis pas pour autant soulagé. À cause de l’inquiétude, du désarroi, et surtout de la sensation d’impuissance liée à l’incapacité de retrouver sur le champ ce qui s’était dérobé. Ces derniers temps je redoute le désordre mental, la confusion, l’égarement. Les mots ne viennent  plus,  les pensées se désagrègent. Je repense à Baudelaire qui à la fin de sa vie ne savait  plus que dire "Crénom". Je repense au metteur en scène Philippe Adrien devenu sénile, lui qui, lacanisé à mort, ne cessait de se passionner pour tout ce qui avait trait à l'inconscient. Qu’est devenu Allen Leoz ?
 Qui se cachait derrière ces quatre syllabes énigmatiques ? Il était prof de maths je crois.

mercredi 7 juillet 2021

Oz Café


Voilà,
hier, j'ai assisté à la cinémathèque à la projection du film "Wake in fright" de Ted Kotcheff. Réalisé en 1970, le film raconte l'histoire d'un jeune instituteur qui fait escale dans une petite ville minière avant de partir en vacances à Sydney. Le soir, il joue son argent et se saoule. Son séjour se prolonge alors, au beau milieu de l'enfer. 
Le film est ainsi présenté dans le programme :"Une des bombes de l’Ozploitation, Wake in Fright dresse un portrait terrifiant de l’Outback australien, arrière-pays dominé par une communauté machiste, abreuvée de bière et de sang. Entre documentaire ethnographique et fiction ahurissante, le film de Ted Kotcheff – futur réalisateur de Rambo – montre une masculinité toxique qui trouve son apogée dans une effroyable chasse au kangourou. Des scènes filmées par des chasseurs professionnels agréés et fortement alcoolisés. Après des heures d’une traque cruelle, l’équipe du film, épuisée et au bord du malaise, met fin au massacre, prétextant une panne technique. Perdu pendant près de quarante ans, miraculeusement retrouvé dans un laboratoire de Pittsburgh en 2002, Wake in Fright, "le film le plus terrifiant jamais réalisé sur l’Australie", selon Nick Cave, est devenu un classique underground des années soixante-dix. Celui qui laissa "sans voix " Martin Scorsese. Une pépite de sueur et de poussière, à l’origine du cinéma moderne australien.".  
C'est en effet un film assez rude et par moment très éprouvant en raison du climat malsain qui parcourt le film. Il inaugure cycle "Ozploitation" qui se déroule jusqu'à fin Juillet, en attendant une rétrospecticve à la rentrée, consacrée à Philipp Noyce, l'auteur de l'effrayant "Calme blanc", que je me souviens avoir vu à sa sortie, au cinéma l'Entrepôt. D'autre part, il a été annoncé une année australienne à Paris dont je me réjouis, mais je ne connais pas encore le détail des manifestations prévues. J'espère de tout cœur qu'une quatrième vague de Covid ne viendra pas contrarier cette perspective. Quoi qu'il en soit, l'Oz café qui jouxte la gare de Denfert-Rochereau a quant à lui réouvert. Et pour ce qui me concerne, je vais regarder à la télévision le premier test match opposant les jeunes rugbymen français aux australiens.
(Linked with Signs2)

dimanche 4 juillet 2021

Du côté de Belleville

Voilà,
aux grandes fresques commandées par des municipalités, je préfère ces tentatives clandestines, souvent étranges, au graphisme parfois déconcertant. J'ai remarqué celle-ci du côté de Belleville, en Avril dernier, un jour où j'étais venu chez ma camarade AdC (dont je ne comprends jamais les projets mais ce n'est pas grave) enregistrer des textes de Chris Marker, l'auteur d'un des films qui m'a le plus marqué, "La jetée". Je me rappelle que vers midi, nous étions allés pique-niquer au parc de Belleville avec Hélène, une de ses amies qui habite dans le voisinage. Un timide soleil, ne parvenait à réchauffer ce jour un peu trop frisquet.
(Linked with Monday murals)

samedi 3 juillet 2021

Il y a cinquante ans

 
Voilà
cinquante ans, jour pour jour, qu'au 17 rue Beautreillis, à Paris, on retrouvait dans une baignoire le corps inanimé de Jim Morrison. Il y a une dizaine d'années, Sam Bernett a révélé que, la nuit précédant l'annonce officielle du décès, il avait découvert le chanteur des Doors, sans vie, dans les toilettes du "Rock'roll Circus", l’établissement qu’il dirigeait alors, et que le corps avait ensuite été transporté par deux personnes qui accompagnaient le chanteur — vraisemblablement des acolytes du dealeur Jean de Breteuil. Au début des années 1970, ce dernier écoulait des stupéfiants dans le milieu de l'industrie du spectacle et vendait de l'héroïne aux musiciens de rock anglais et américains faisant étape à Paris. C'est lui qui à la même époque approvisionnait aussi Keith Richards, un bon client, quand il vivait à Villefranche-sur-mer, villa Nellcôte, où fut enregistré l'album "Exile on main street".

vendredi 2 juillet 2021

Trois grâces



Voilà,
dans l’histoire, chaque fois qu’il y a eu une déstabilisation des écosystèmes, des perturbations dans les comportements des populations s'en sont suivies, faisant la part belle à la récrimination et à la violence. La période de relative stabilité écosystémique et de stabilité sociale qu’on a connues ces trente dernières années en occident, malgré l’accroissement des écarts entre riches et pauvres et les ravages de l’ultralibéralisme est en train de s’achever. Le Covid-19 n’est pas simplement une épidémie, c’est aussi le symptôme d’une déstabilisation en cours. Cet événement a aussi agi comme un révélateur. Il n’y aura pas d’après, mais plutôt un rappel permanent de la fragilité et du caractère non durable du système dans lequel on vit. Il n'y aura plus de retour aux normes précédant cette crise sanitaire, d’une part du fait que c’est une crise mondiale, mais aussi parce que ces normes se sont révélées inadaptées . On a pu assister à ce qu'il se passe dès lors qu'on a affaire à un phénomène qui change d’échelle. Les dommages changent aussi d’échelle, et nos gestions par les techniques s’effondrent. Bien sûr on a très vite trouvé des vaccins. Mais comme il est impossible de vacciner tout le monde, pour enrayer la propagation et les mutation de ce virus, la principale façon de réagir tient à nos comportements. Réduire les interactions sociales, gestes barrières, masques, et d'autres confinements locaux, comme c'est le cas de nouveau dans certains pays.  Et puis d'autres crises s'annoncent désormais, qui risquent d'être bien plus brutales, en raison du désordre climatique dont les effets longtemps supposés se font d'ores et déjà de plus en plus concrets. Il y a fort à parier que les libertés individuelles vont considérablement en pâtir au profit des nécessités collectives. 
Alors, cette image prise il y a quelques jours, paraît comme celle d'un répit, ou qui sait, témoigne peut-être de la fin d'une époque. Celle d’une certaine insouciance, ou plus exactement d’une forme d’aveuglement, entretenus depuis des années, par le capital et les médias (seulement soucieux de nous encourager à consommer) et aussi d'inconscience dont nous commençons ces temps-ci à payer le prix.

jeudi 1 juillet 2021

Pont Alexandre III

Voilà,
de nouveau les terrasses où les prix ont considérablement augmenté, les promenades sans masques sur les quais. Difficile néanmoins d'être détendu, quand une possible quatrième vague est annoncée pour la rentrée, et que se multiplient les possibilités de clusters avec les stades de l'eurofoot, les rassemblements des prochains festivals en France, les concentrations estivales. L'économie se délabre. Des chantiers et des productions restent en friche faute de matière premières disponibles. La population s'abstient de voter, parce qu'elle ne croit plus à la possibilité d'être dignement représentée. Et puis les nouvelles du monde. Tu te réveilles et entends à la radio qu'il a fait 49° au nord de Vancouver dont le nom évoque une belle chanson d'autrefois.  Tu furètes sur le réseau, tu te renseignes. Il est question  d'un « dôme de chaleur » dû aux hautes pressions qui emprisonnent l’air chaud stationnant au-dessus de la Colombie-Britannique. La ville a invité les habitants à se réfugier dans les bibliothèques publiques, car elle est sous-équipée en air conditionné puisque c'est une région ordinairement tempérée. On constate en outre que les vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses, en raison des concentrations de gaz à effet de serre entraînent non seulement une hausse des températures mondiales mais qu'elles commencent aussi plus tôt et se terminent plus tard, augmentant les dangers pour la santé humaine et les coûts pour les systèmes de santé. Il est aussi question du retour de la sécheresse, après un bref hiatus, qui exacerbe les températures, en causant plus d’évaporation sur les sols moins humides. En 2020, à l’approche de l’été, 27 % de l’Ouest américain  (9 Etats) était considéré en état de sécheresse. Cette année, c’est 76 % de la région, dont 47 % en état d’aridité sévère ou extrême ; 58 millions de personnes sont affectées. On savait que tout cela finirait par arriver, on pensait juste que ce serait un peu plus tard. Je ne parle pas de ce qui menace l'Europe. j'en ai tant parlé déjà. 
Désormais, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) estime que dépasser +1,5°C pourrait déjà entraîner «progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles». Pénurie d'eau, exode, malnutrition, extinction d'espèces... La vie sur Terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée par le dérèglement climatique quand les enfants nés en 2021 auront 30 ans, voire plus tôt, alerte un projet de rapport des experts climat de l'Onu obtenu par l'AFP. 
Quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l'humanité qui en dépend vont s'accélérer et devenir douloureusement palpables bien avant 2050. « La vie sur Terre peut se remettre d'un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes», note le résumé technique de 137 pages. «L'humanité ne le peut pas». Donc on y est. Difficile d'être léger, et futile en ayant conscience de tout ça

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