lundi 31 octobre 2022

Trick-or-treat

 
Voilà  
cette nuit j'ai rêvé que quelqu'un m'insultait presque, pour la simple raison que je n'écrivais que des choses sinistres sur mon blog et que, disait-elle, ça commençait à bien faire ces conneries. Aujourd'hui à Kiev, temps clair, vitesse du vent 11 km/h. La température était de 12°. Cette nuit le thermomètre descendra en dessous de 0. Durant la journée, du fait de frappes massives russes sur l'ensemble du territoire, plusieurs quartiers de la ville ont été privés d’électricité tout comme des centaines de localités dans les sept régions d'Ukraine. En outre, à ce jour , et pour les mêmes raisons, 80 % des habitants de la capitale ne disposaient toujours pas d' approvisionnement en eau. Ce soir, un peu partout en Europe de l'ouest et aux USA les gens fêteront Halloween. Citrouilles, toiles d'araignées, squelettes, trik-or-treat, Joker.

dimanche 30 octobre 2022

L’Escapade


Voilà,
au bord du bassin d’Arcachon, à Andernos-les-bains, station balnéaire où, en compagnie de ma grand-mère qui vivait à Bordeaux, mes parents se rendaient quand j’étais tout petit enfant, se trouve aussi le port ostréicole avec ses petites cabanes colorées où il est possible de déguster des crustacés. Hors saison, c’est un lieu paisible et beaucoup moins fréquenté qu’en été. J’aime beaucoup le graphisme de cette peinture murale où l’on reconnait une pinasse, embarcation à fond plat typique du bassin d’Arcachon fabriquée avec du bois de pin (d’où son nom) et les deux « cabanes tchanquées », montées sur pilotis qui ont été restaurées il y a quelques années. Initialement construites  pour surveiller les voleurs qui s’introduisaient dans les parcs à huîtres, elles devinrent ensuite des maisons de plaisance.
 

vendredi 28 octobre 2022

La pieuvre


Voilà,
Je me perds dans la foule, je cherche une image, insolite, absurde. C’est une autre ville. Je suis un peu perdu. Je tâche, bien que je ne suscite aucune attention particulière, de faire bonne figure. Tout est couleur de chimère. Mes yeux brulent, ma vue baisse. Il y a ce mot, inventé dit-on par Victor Hugo, et cette silhouette détachée de son contexte. Ça fait une curieuse association. Je lis la pieuvre, je pense la guerre. Je ne comprends pas comment font tous ces gens autour de moi pour s’amuser. Il y a le sourire des jeunes filles qui ne voient rien venir, le bonheur des familles, la joie des enfants. On tire à la la carabine à plomb sur des pipes en terre, on mange de la barbe à papa et des pommes d’amour, on tient des ballons au bout d’une ficelle. Ce sont les vacances, l’air est tiède, le ciel chargé d’orages pour ailleurs et pour plus tard. Je suis là, tout me semble bizarre.

mercredi 26 octobre 2022

Devinette


Voilà 
peut-être parviendras tu, avec un peu de patience, à reconnaître la bergeronnette qui, sous la douce lumière d’un automne anormalement doux, picore dans le marais
Peut-être aussi, un bref instant, simplement parce qu’il y aura eu ce fragile paysage, en équilibre entre la nécessité d’oublier et celle de se souvenir, la rumeur du monde t’aura-t-elle paru plus lointaine, comme sur le point de s’évanouir.
Et si la bergeronnette s’est envolée pendant que tu songeais à tout cela, deviens le héron impassible qui guette au bord de l’étang
 



dimanche 23 octobre 2022

Il y a un loup


Voilà, 
il m'arrive encore parfois de prendre le métro. Je vais d'un point à un autre, hanté par des songeries, des images. Quelques petits projets à court terme — à long terme nous sommes tous morts disait Keysnes — m'occupent l'esprit. Des pensées me traversent encore, mais sans continuité — des flashes, des réminiscences, des associations d'idées—. Depuis six mois, je suis surtout intéressé par l'art d'accommoder les légumes. Je m'essaie à la cuisine diététique. 
Je m'attarde dans les musées. Je vais au cinéma. Je me promène, à l'affût de quelque photo. Les meilleures balades, je les fais avec ma fille. En fait, le tour que prend le monde me terrifie et si je ne peux m'empêcher d'en être affecté, je me refuse à en parler. Je l'ai déjà tant fait. À quoi bon commenter, encore et encore. Des envies plus ou moins avouables me passent par la tête. Parfois la tristesse m'accable. Je lis. Des romans, des poèmes, des blogs, des articles de journaux. Un flot de mots, d'images auxquelles je contribue puisqu'il charrie aussi mes propres alluvions. Ou bien je me replie sur mes nécessités immédiates : dormir, ranger, nettoyer, marcher, ne pas faire de gras. Prendre soin de mon corps, de ce qui lui reste de santé. Maintenir des relations de bonne intelligence et plus si affinité avec des personnes dignes d'intérêt. Je continue d'accompagner, Sophie dans son projet, qui lui est si nécessaire de mener, et de faire entendre  — à raison, car il concerne tous ceux qui, un jour ou l'autre, ont affaire à l'hôpital —. Je suis heureux et fier d'y contribuer un tant soi peu, dans la mesure de mes moyens. Je l'admire pour son acharnement, sa ténacité, son énergie ses multiples compétences. Ses talents d'écriture (comme en témoignent ses carnets) m'impressionnent autant que ses qualités d'actrice. 
Sinon, dans l'attente de cet hiver que les politiciens et les journalistes se plaisent — non sans une visible jubilation — à nous promettre rude, en raison de l’inflation combinée aux restrictions énergétiques, je goûte aussi la douceur de cet automne qui ces derniers jours et pour quelque temps encore se donne des airs de printemps. Peut-être vais-je m'autoriser un modeste voyage, histoire de m'affranchir des vicissitudes de la capitale où parfois il m'arrive cependant de voir de jolies choses sur les murs.



Comme par exemples ces papiers collés, dans le XXème arrondissement, rue Boyer, évoquant le petit chaperon rouge, œuvres d'un artiste qui s'appelle Thomas au pseudo de loup-y-es-tu

dimanche 16 octobre 2022

Spies

 
 
Voilà,
en ce moment la cinémathèque française propose une exposition intitulée Top Secret qui, je cite le programme "explore les relations imbriquées entre espionnage et cinéma". Disséminées un peu partout sur les murs du bâtiment, des silhouettes découpées évoquent des personnages de films.  Sinon, à part ça, en dépit du fait que je n'ai plus de comptes à rendre à qui que ce soit, ni d'obligations professionnelles ou si peu,  — même si demain je vais assurer une régie son pour un spectacle — j'éprouve néanmoins encore le blues du dimanche soir (sunday scaries)
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vendredi 14 octobre 2022

Migraine


Voilà,
peur de s’endormir et de ne pas se réveiller. L’essentiel qu’on n’a pas dit, aux uns et aux autres. Les mots d'amour qui se sont perdus, les excuses demeurées au bord des lèvres, les choses gentilles qu’il eût été bon de partager.
Il aura suffi d'un choc stupide, d'un accident idiot. Parce qu'il s'est cogné la tête contre une porte vitrée  — vraiment c'est trop ballot —un certaine matinée de cette funeste année, il souffre depuis de terribles migraines que chaque nouveau jour rend plus insupportables. Jamais il n'avait envisagé qu'une telle choses pût se produire ni que la souffrance le minerait à ce point. Incapable de faire quoique ce soit. Ni se concentrer ni se reposer.  Ses forces dont il a trop souvent présumé, autrefois, déclinent à présent. La réalité se dissipe dans un brouillard indistinct. Tout échappe  : la vigilance, l'à propos, le courage
Parfois les analgésique lui offrent un répit. Gisant alors sur son lit, parmi tant de pensées si difficiles à formuler, si confuses, il se sent comme une serpillère usée. Et toute cette fatigue qui pèse et l'entrave... Certitude que le temps manquera irrémédiablement... Fermer les yeux, écouter à la radio les histoires des autres, les voix des autres... A bien y réfléchir, il a si peu vécu, lui, au regard de tous les rêves qu'il formait autrefois. Trop traîné, trop paressé, trop bavardé. Sans doute n'était-il pas armé pour faire autrement. Ou bien la pente à gravir était-elle trop raide. Il revient de si loin – mais est-il seulement parti ? –. Sans doute n'a-t-il pas su s'y prendre, saisir les opportunités. Rien de lui ne subsistera. Sera vite oublié. Voudrait être à la fois ici et là, quand déjà il n'est plus vraiment quelque part.  Freddy Capolongo ne se sent pas vieux pourtant, mais passer à l'acte — ce qui n'a jamais été un truc facile pour lui — relève désormais du grand steeple-chase. Il comprend mieux maintenant pourquoi on a élevé la paresse au rang de péché capital. Pfff... N'ira pas au paradis. N'aura pas mis d'ordre dans ses affaires. À peine pris quelques dispositions. Mûrie dans l'étau la douleur, une face hideuse éclôt avec la stridence d'une mèche de perceuse vrillant dans le béton. Envie de s’endormir, de ne pas se réveiller, voilà.

mercredi 12 octobre 2022

Une nuit de pluie et de boue

 

Voilà,
"Il y a des moments où chaque détail de la vie ordinaire m'intéresse par son existence même, et où j'éprouve envers toutes les choses le souci de tout savoir dire clairement. (…)  mais il est aussi des moments – tel celui qui me prime à présent – où je me sens davantage moi-même que les choses extérieures, et où tout se change pour moi en une nuit de pluie et de boue, dans la solitude d'un quai de gare, sur quelque voie de garage entre deux trains de troisième classe.  
(Fernando Pessoa in "Le livre de l'intranquillité")

mardi 11 octobre 2022

Le bon choix


Voilà,
le problème est là. On croit ce qu'on voit et ce que l'on voit nous fait oublier ce que pourtant l'on sait. J'ai évoqué la notion de biais cognitif, dans une publication précédente. Alors qu’on est déjà, ici sous le régime de la catastrophe annoncée, on demeure ébahi par tant de beauté. Pourquoi tout cela devrait-il cesser ? C'est ainsi depuis si longtemps. Pourtant, sans que nous nous en rendions compte cela n’est déjà plus vraiment ce à quoi ça ressemble. Comme l'a écrit quelque part Woody Allen, "L'humanité se retrouve à un carrefour. Un chemin mène au désespoir et à l'impuissance absolue, l'autre chemin mène à l'extinction définitive. Prions pour avoir la sagesse de faire le bon choix".

dimanche 9 octobre 2022

Une curieuse enseigne

Voilà, 
au fond de la cour du 98 de l'avenue Denfert-Rochereau, se trouve l'entreprise Leconte, installée dans le quartier depuis 1936, année faste de l'histoire sociale française qui vit l'instauration des congés-payés. Sous le porche qui permet d'y accéder, cette sorte de bas-relief en bois, témoignant du savoir-faire de l'entreprise tient lieu d'enseigne.
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jeudi 6 octobre 2022

Bien, juste bien


Voilà, 
ce fut le terme d'une délicieuse excursion à bicyclette (électrique et confortable) le long de la côte, par une douce matinée, légèrement couverte, comme je les aime. Je n'étais encore jamais venu ici, mais sur le chemin j’avais parfois retrouvé des sensations d'enfance, lorsque j'habitais sur la côte landaise. Il y avait  là, tout le charme d'un début d'automne sous ces latitudes. Les terrasses des stations balnéaires encore ouvertes à une clientèle de retraités et de jeunes couples sans enfant, n'étaient pas surpeuplées, et il était possible de circuler sans encombrement sur les pistes cyclables. J'étais en compagnie d'un vieil ami avec lequel j'avais partagé non seulement des rêves de jeunesse, mais aussi les excès qui s'attachent à cet âge. Et puis nous étions entrés dans l'âge adulte suivant chacun notre chemin sans jamais vraiment nous perdre de vue. A présent nous étions là, ensemble et c'était bien, c'était simple, c'était le paisible et silencieux bonheur de l'amitié.

lundi 3 octobre 2022

Automne inquiet

 
  
Voilà,
c'est peu dire que le proche avenir m'inquiète. Il est évident que Poutine ne veut pas que le monde lui survive. Une fois encore il a exprimé son dégoût de l'Occident qualifié de satanique dans un discours dément où se dévoilent ses obsessions homophobes, son fantasme messianique de Russie libératrice, son inextinguible désir de revanche. De nouveau, il a brandi la menace nucléaire pour assouvir sa folie meurtrière ;  il a continué de semer la haine en encourageant les populismes, les fascismes de toute sorte à profiter du contexte de crise économique et sociale pour semer le désordre sur le vieux continent. C'est qu'il lui faut survivre au piège dans lequel il s'est embourbé tout seul, maintenant que son armée, dans un état de délabrement qu'on n'imaginait même pas, subit un revers dans les territoires qu'elle était supposée conquérir en peu de temps. Désormais il tente de propager la guerre en Europe, n'hésitant pas à saboter — au risque d'une catastrophe écologique majeure — ce qui la reliait encore à son pays. 
Je comprends le désarroi qu'éprouvait Zweig à la fin de sa vie. Mais aujourd'hui, aller se réfugier au Brésil, où là non plus la situation ne semble pas vraiment brillante, ne lui viendrait peut-être pas à l'idée. Pendant que les uns, à différents endroits de la planète, consentent au néofascisme, d'autres ailleurs essaient de soustraire au pouvoir des religieux. J’admire le courage des femmes de la jeunesse iranienne.
Pour faire écho à Lie Tseu, juste ce constat : ainsi va l'humanité ; si son aspect est multiforme tous ses peuples cependant suivent la voie du destin. 
Serais-je moins inquiet si je vivais à la campagne ?
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