Sur le réseau social il y a ce message laissé par cette jeune femme très belle sur la photo avec son ventre arrondi. Elle évoque son émotion devant le mystère de sa propre maternité. Il y est question d'être à la fois homme et femme, et aussi à la fois la femme et l'enfant de quelqu'un. Elle se demande aussi qui de l'un attend l'autre. Et c'est une braise incandescente dans la gorge de Jennifer Lagrein. Comme si le monde entier soudain oubliait ce que chaque jour elle endure, comme si cela ne comptait pour rien. Elle se souvient qu'elle aussi se posait ces questions et combien elle se sentait pleine, épanouie. Remontent toutes les images qui la traversaient alors quand elle imaginait la vie à venir avec l'enfant qu'elle portait. Et soudain elle en veut à cette femme là d'étaler son bonheur et sa joie de vivre aussi complaisamment. De mauvaises pensées la traversent. Dans la chambre à côté elle entend geindre son enfant avec lequel désormais elle vit seule, car les hommes sont lâches. Jamais il ne dépassera l'âge mental de cinq ans. Son corps à elle est usé, prématurément vieilli. Son sexe où son enfant est resté trop longtemps coincé, lors de ce difficile accouchement, si bien que le sang irriguait mal son cerveau, elle y songe comme à une tombe ouverte. Elle voudrait en finir parfois, dormir, oublier cette culpabilité qui la ronge, oublier les jours où le médecin lui expliqua la situation, et les nuits fréquentes passées par la suite à l'hôpital, les alertes, l'inquiétude permanente... Elle va dans la chambre, prend l'enfant devenu lourd dans ses bras, le serre fort, lui fredonne une chanson, et lui dit qu'elle l'aime qu'elle l'aime qu'il n'y a que lui. Elle n'a que ça à lui donner, un amour qui toujours ressemblera à une excuse. Et pourtant souvent cette idée la traverse : s'il pouvait mourir.
Un blog écrit en français, avec des photos des collages des dessins, des créations digitales, des récits de rêves, des chroniques des microfictions et encore bien d'autres bizarreries... A blog written in french with photos, collages, drawings, digital paintings, dream stories, chronicles, microfictions and a few other oddities.
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Voilà, "si les abeilles disparaissaient de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre". Cette citation, ...
peut-on seulement imaginer à quel point c'est difficile, mais crois-tu
RépondreSupprimerqu'une mère puisse avoir cette idée là ?
Assurément oui.
SupprimerOui, je crois aussi et je suis mère deux fois.
SupprimerCe blog pourrait peut être vous intéresser : http://l-oeil-bande.blogspot.fr/
RépondreSupprimerMerci beaucoup. J'y passe régulièrement depuis quelques années. J'aime l'écriture poétique âpre et parfois rugueuse de Murièle Modely. J'ai une grande admiration pour son travail. C'est souvent très perturbant. Mais quelle maîtrise...
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