Rue de Grancey, Paris 2012 |
depuis longtemps il sait ce qu'être perdu veut dire et que signifie ne trouver ni sa place ni son chemin. Et quoique il sache désormais que tout cela ne se prolongera guère - car de ce qui le tourmente et le ronge, on ne guérit pas - Benjamin Chelois s'obstine encore cependant à essayer de faire bonne figure, comme si de rien n'était. S'agit-il, alors même que son présent n'est plus que l'attente solitaire et sans espoir des premiers signes programmés d'un inévitable délabrement, de laisser à ses proches un masque présentable ou bien est-ce manière de maquiller la honte de n'avoir produit que cela, une existence terne, médiocre, sans relief, quand autrefois l'avait gagné l'ivresse de plus hautes prétentions ? Il lui arrive encore d'errer dans les rues, de temps à autre, pour le simple plaisir de marcher. Mais il habite une ville et les murs trop souvent semblent raconter des histoires auxquelles il préfèrerait ne pas trop songer. C'est ainsi : les choses laides abîmées décrépites n'ont plus pour lui l'attrait qu'il y trouvait autrefois.
Rue de Turenne, Paris
oui...
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