Si
cette frénésie suicidaire bien évidemment se manifeste dans toutes les
zones de conflits par des catastrophes humanitaires, d'autres désastres
l'exacerbent : le désastre nucléaire rampant de Fukushima dont on ne
parle plus mais qui n’est en rien résorbé (tiens à ce propos on a
rejeté des eaux radioactives dans le Pacifique mais il paraît que ce
n'est pas dangereux), les sols contaminés un peu partout sur la planète,
les océans et les fleuves pollués, l’air devenu irrespirable en
certaines régions, et bien sûr le bouleversement climatique et
écologique impossible désormais de passer sous silence. Les nombreux
fléaux qui en résultent (méga-incendies, canicules, violentes
précipitations, inondations, glissements de terrains, disparitions des
espèces etc) ont encore alimenté les nouvelles des derniers mois, sans
pour autant susciter de décisions collective d'envergure.
Tout laisse à penser que face à cette adversité
l’humanité ne semble plus disposer de l’intelligence adéquate pour
réaliser — c'est à dire rendre tangible à son esprit — l’ampleur du
désastre généré. Cette dissonance cognitive amène les hommes — enfin
ceux qui ont le pouvoir de décider du sort du reste de leurs semblables
— à continuer d’inventer de super-moyens et de super-slogans pour
perdurer dans l’illusion que l'on peut continuer comme avant. Et
nombreux sont ceux qui les croient et doutent encore de l'ampleur de ce
lent cataclysme. Sans doute sont-ils persuadés que la providence divine
les sauvera.
Bref,
tout se passe comme si la connaissance s’était dissociée de la
conscience. C'était quoi déjà cette maxime si souvent rebattue pendant
les années de philo ? Science sans conscience etc... Eh bien oui, la
ruine de l'âme on y est. Un peu plus vite et plus intensément que prévu.
D'ailleurs, y a jamais-t-il eu d’âme collective ?
L’humanité se trouve à présent dans l'incapacité de gérer les informations qu’elle a collectées et les transformations qui en ont résulté. Comme si sa propre science, qui l’avait jusque-là guidée sur le chemin de son devenir, s'avérait désormais l’agent principal de destruction de l’intelligence collective. Comme si dépérissait aussi son principal organe.
On a déjà vu cela chez certaines espèces. Ces oiseaux par exemple dont les ailes sont devenues inutiles et ne leur permettent plus de voler. Et bien peut-être qu’on en est là, que le cerveau ne permet plus a l’humain de penser les conditions de sa survie.
"Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve" proclamait Holderlin. Foutaises…
Et si autrefois on pouvait penser "Il n’y a pas moins de vertu à fuir le danger qu’à l’affronter". Il est désormais impossible de fuir le danger. Car il est en nous. Il est le fruit de notre propre activité qui a détruit tout possibilité de refuge.
Certes, la rosée brille encore sur cette terre meurtrie, mais notre ciel est sans dieu.
Et il est fort à craindre que ni la dévotion ni la piété ni la prière ne nous sauveront.
This is a surreal B+W
RépondreSupprimerJe ne peux qu'être d'accord avec ta lucidité, mème si on aimerait qu'il en soit autrement...
RépondreSupprimerOn se dirige tout droit vers l’autodestruction violente, si nous ne changeons pas
RépondreSupprimerWonderful silhouettes!
RépondreSupprimerGood reflections.
RépondreSupprimer...enjoy a walk on the beach if you can.
RépondreSupprimerMore crimes than blessings in the name of Christ... Absolutely. Most wars are caused by people wanting someone else's stuff, or people forcing religion on others.
RépondreSupprimerWow! Beautiful graphic rendering!
RépondreSupprimerWonderful high contrast photo of this crowd of people walking on the wet sand.
RépondreSupprimerThe metaphoric pessimism of poets and other thinkers has become too real. Religion never seemed to me to be a good response, and it's getting less effective as we spiral downwards.
RépondreSupprimerMan committing hara-kiri using religion as the tool.
RépondreSupprimerBeautiful click
RépondreSupprimerUn peu triste mais tellement intéressant.
RépondreSupprimerComme l'a dit un philosophe, Je paraphrase: Sans Dieu, le ciel, la terre, et meme l'univers résultent, en effet, d'un accident cosmique, d'une explosion due au hasard. Il n’y a aucune raison attachée à son existence. Tout comme l'homme, ils sont de simples caprices de la nature ; les produits aveugles de la matière, du temps et du hasard. L'homme n'est qu'un tas de boue qui a développé de la rationalité.
Ce qui est vrai de l'univers et de la race humaine l'est également de nous en tant qu'individus. Si Dieu n'existe pas, vous n'êtes qu'une erreur de la nature ; jeté dans un univers vide de sens, et voué à vivre une vie sans but.
Donc, si Dieu n’existe pas, cela signifie que l’existence de l’homme et de l’univers n’a aucun but puisque la fin de tout est la mort. Tous deux sont venus à l’existence sans qu’un but quelconque leur ait été assigné, car ils ne sont que les produits d’un hasard aveugle. En bref, la vie est résolument sans but.
Au fait, hier, J'ai pensé a toi en regardant "Grizzly Man". Tu me l'as recommandé. Wow, Quel homme bizarre!
J'espère que tout va bien pour toi.
Ohhh schön, fast wie ein Scherenschnitt.
RépondreSupprimerSuper!
Unfortunately it's called free will which God gave all of us. Doesn't help that each person views religion differently either.
RépondreSupprimerLove the photo with its dark silhouettes and powerful sea. It goes well with your words
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