samedi 10 juillet 2021

Message personnel


Voilà,
Je tourne autour de ce nom qui m'échappe et fut un temps familier. Je ne l’associe à rien de physique. Un pseudonyme m’avait-il alors semblé. Une étrangeté onomastique à présent dissipée, insaisissable. Ce nom accompagnait des appréciations souvent bienveillantes, envers certains articles de ce blog, parfois même excessivement élogieuses, ce qui me déconcertait. À cette époque, j’ai même suggéré une rencontre dans le vrai monde, avec celui qui se désignait ainsi  — mais comment  ? — puisqu’il semblait que nous habitions à quelques encablures. Je sentais toutefois une vague réticence chaque fois que j'évoquais cette perspective. Celui que désignait le nom-désormais-introuvable s’était mis en relation avec moi parce que nous avions vu les trois mêmes fins nuages dont j’avais publié une photo sur une de mes publications. Il m'avait alors écrit que lui aussi les avait aperçus au même moment depuis sa voiture et avait attiré sur eux l'attention de ceux qui l'accompagnaient. Il écrivait des poèmes que je ne comprenais pas toujours. Un jour il a fermé son blog. Ses commentaires sont toujours là, mais signés "unknown". Le prénom je crois se composait de deux syllabes le nom d’une seule. Est ce parce qu’il avait une sonorité étrange que je ne puis m’en rappeler. Il est sur le bout de la langue et très profond dans l’oreille. Je le sens qui rôde dans une région limbique. C’est une sensation désagréable. L’épaisseur flottante d’une feuille de papier à cigarette dans une épaisse nuée de flou. Mais tout ça sous la voute crânienne. La densité spectrale du nom perdu se répand et pèse sur la mémoire. Le nom se tient informulé au seuil de l’oubli. Il tressaille dans l’incertain. Je guette son surgissement. Je ne sais comment fouiller ni sonder pour le tirer de ce néant ou il s’est enfoui. J’en viens a reprocher à celui que ce nom désignait, de s’être ainsi anonymisé, volatilisé de s'être réduit à cette béance. 
(…)
Husker Dü qui est un nom de groupe de hard rock s'est soudain cristallisé, prend toute la place. Je n’ai jamais écouté ce groupe, mais son nom s’est enkysté dans ma mémoire. Mais c’est autre chose que je cherche. Husker Dü est-il un brouillage ou bien le sésame pour retrouver ce qui ne veut ni se dire ni se représenter, et qui torture à présent les méninges.
(...)
Allen oui il y avait allen, ça y est. Tout à coup cela ressurgit de l’oubli. Il manque l’autre segment. Mais il y avait allen j’en suis certain. Pourquoi en nommant Husker Dü je retrouve le chemin ? Leoz ! C’était Allen Leoz. C’est revenu.
(…)
Le texte qui précède, relate brièvement les détours inconscients pour que le nom se reformule. Pourtant je n’en suis pas pour autant soulagé. À cause de l’inquiétude, du désarroi, et surtout de la sensation d’impuissance liée à l’incapacité de retrouver sur le champ ce qui s’était dérobé. Ces derniers temps je redoute le désordre mental, la confusion, l’égarement. Les mots ne viennent  plus,  les pensées se désagrègent. Je repense à Baudelaire qui à la fin de sa vie ne savait  plus que dire "Crénom". Je repense au metteur en scène Philippe Adrien devenu sénile, lui qui, lacanisé à mort, ne cessait de se passionner pour tout ce qui avait trait à l'inconscient. Qu’est devenu Allen Leoz ?
 Qui se cachait derrière ces quatre syllabes énigmatiques ? Il était prof de maths je crois.

2 commentaires:

  1. Oh, oh, je me souviens aussi de certains échanges poétiques chez moi.
    C'était du temps de G+, il fréquentait ma page et ...,
    nous en reparlerons bientôt.

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  2. What a haunting image---- I've stared at it, I've left it, I've returned to it-- each time finding something new. I saw some "V's", I saw a question mark, I saw a man's head. Then I didn't. I saw a city laid waste by some disaster. And then I didn't. I suspect I will see more tomorrow. Remarkable.

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