lundi 20 avril 2020

"En disposant mes rêves"


Voilà,
"Je ne m'indigne pas, car l'indignation est le fait des hommes forts ; je ne me résigne pas, car la résignation est le fait des hommes nobles ; je ne me tais pas non plus, car le silence est le fait des grandes âmes. Or je ne suis ni fort, ni noble, ni grand. Je souffre et je rêve. Je me plains parce que je suis faible et, comme je suis artiste, je me distrais en tissant des plaintes musicales et en disposant mes rêves de la façon qui plaît le mieux à l'idée que je me fais de leur beauté. Je regrette seulement de ne pas être un enfant (je pourrais croire à mes rêves) ni un fou (je pourrais écarter de mon âme tout ce qui m'assiège)" écrit Fernando Pessoa dans " Le Livre de l'Intranquillité".
Pourtant ces dernières semaines, il m'est difficile de m'abandonner à la fantaisie de ma propre imagination. Les idées ne viennent plus. Le désir s'absente. Informulées, des questions me peuplent, évanescentes comme des spectres mais toxiques comme un poison. Parfois, je voudrais n'être plus qu'une de ces choses rendues à une existence plus désirable, par le soin, la sollicitude, l'attention souvent facétieuse qui leur sont accordés, en ce lieu où le regard peut se laver de la médiocrité de l'ordinaire des jours.
Linking up with weekend reflections

6 commentaires:

  1. comment ne pas vouloir être fou ?

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  2. Your image reflects your words beautifully 💜

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  3. les rêves de nuit sont parfois bizarres mais les rêves de jour
    il faut les cultiver pour un après !!!

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  4. This photo makes me dream! I think you are a very creative person and you're imagination will return. :-)

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