Voilà,
ce
n'est pas vraiment de l'angoisse ou de l'inquiétude. C'est juste un
malaise diffus. Bien sûr il y a cette maladie nouvelle, dont on ne sait
exactement comment elle se propage, ni quel est son temps de latence et
d'incubation, ni, si une fois qu'on l'a contractée, on en est ensuite
préservé ou pas, ni dans quelle mesure elle va muter. Pour ma part,
j'ai pour le moment l'impression d'être passée à travers sans pour
autant être certain de ne pas en avoir une forme mineure. En tout cas ce
n'est rien, en comparaison des deux ou trois épisodes plus ou moins
grippaux, subis l'année dernière dont un m'a beaucoup effrayé par sa
violence sa durée et son intensité. En conséquence de quoi, cette année
dès le mois de septembre j'ai renforcé mes défenses immunitaires.
J'ignore si cela sera suffisant. De toute façon il n'y a pas de test
disponible, donc on en est réduit aux supputations
Alors
oui il y a le confinement et chacun s'en accommode comme il peut. Comme
je suis assez paresseux et contemplatif, et que par ailleurs je dispose
d'une bibliothèque plutôt conséquente et variée, d'une discothèque qui
ne l'est pas moins j'en prends mon parti sans trop d'embarras. Un
documentaire récemment diffusé sur Arte, au sujet de l'histoire de
l'Afghanistan met les choses à leur juste valeur, et ce que nous vivons
là et sans commune mesure avec les malheurs qui accablent certains
peuples depuis des générations. Rien pourtant ne dit qu'il en sera
toujours ainsi.
Cependant
cette épidémie est aussi le symptôme de quelque chose d'autre. Il y a
cette sensation imprécise, ce pressentiment flou que tout ce sur quoi
nos habitudes de vie reposaient ne vont pas pouvoir se reproduire de la
sorte. Comme si un voile d'illusion se déchirait. Un peu comme dans ce
film "the Truman show" où l'un des personnages s'aperçoit que la réalité
dans laquelle il évolue, n'est qu'une construction fictionnelle. Ainsi
notre pays qui se pensait comme une puissance économique, avec un
système de santé que le monde était supposé lui envier, prouve à quel
point il est incapable de faire face à une crise sanitaire majeure. Et
puis nous découvrons chaque jour les ravages causés par la politique
gouvernementale et le cynisme d'un pouvoir moins soucieux d'assurer le
bien-être et la sécurité de ses citoyens que de préserver les privilèges
des détenteurs de richesses ayant permis l'élection d'un président qui, à la faveur
de l'état d'urgence sanitaire, fait passer en catimini des lois
liberticides et antisociales sans précédent depuis un siècle.
Quant
à l'Europe, dont la construction laborieuse lorsqu'il ne s'agissait que
du marché commun, fut un permanent sujet d'actualité au cours de mon
enfance, elle justifie à présent les doutes qu'on pouvait entretenir à
son propos. Pas de solidarité, aucune efficacité, nul accord sur des
solutions communes. De nouveau se manifestent les replis nationalistes
frileux, une bureaucratie inefficace, une incapacité à changer de
paradigme. Il est fort à craindre qu'elle ne survive pas à cet épisode.
Le
malaise tient donc à cette incertitude devant un avenir où à l'heure
des comptes, les pauvres s'apercevront qu'ils le sont encore plus et
découvriront que les riches se seront enrichis.
Avenir d'autant
plus angoissant qu'il est difficile à envisager. Une chose paraît sûre : il risque d'être très chaotique si l'on continue avec la même
logique économique et industrielle. Car une autre crise se profile
autrement plus grave puisqu'elle n'a pas été anticipée, et au regard de
laquelle cette pandémie n'est rien. Cette transition écologique, dont on
se rend compte aujourd'hui qu'elle est nécessaire, dans quel
contexte va-t-elle s'effectuer ? Selon quelles conditions ?
L'impréparation
flagrante voire l'aveuglement et le déni de la plupart des décideurs de
cette planète, offrent là bien des motifs de tourment. Et dans cette ville où il fait enfin bon respirer, en cette
journée silencieuse, ensoleillée, où par les fenêtres ouvertes parviennent, comme une célébration de la lumière, les trilles allègres des oiseaux, c'est à des horizons plus
sombres qu'on ne peut, quoi qu'on en veuille, s'empêcher de songer.
linked with the weekend in black and white
juste un malaise diffus, oui. et aussi une interrogation diffuse. pourquoi nos gouvernements à l'échelle du monde ou presque (Bolsonaro reste dans le déni ou plus précisément dans une certaine cohérence), pourquoi nos gouvernements ont réagi à ce point à cette pandémie ? c'est incompréhensible. tout ou presque leur facilitait la suite des opérations. laisser crever les plus vieux pour aider les systèmes de retraite, par exemple. incompréhensible qu'ils n'aient pas fait comme en Equateur : laisser les cadavres s'accumuler dans les rues. une interrogation diffuse. si quelqu'un a une réponse...
RépondreSupprimerWell said. All I can hope is that, when this is all over, my family and friends will be safe.
RépondreSupprimerYour photo is excellent.
De quoi demain sera-t'il fait???
RépondreSupprimerWell said indeed. Beautiful moody photograph too to enhance your writing. Be safe!
RépondreSupprimer..a gloomy seen that unfortunately matches many people's state of mind at the moment.
RépondreSupprimerVery well said. Thinking is the enemy of sleep. Lack of sleep is the enemy of the immune system. I sneaked out for some bananas today, breaking my once a week shopping rule. I got chewed out by my keeper. Stay well.
RépondreSupprimerGreat post.
RépondreSupprimerStay safe.
It's a difficult time and even more after all that !!!
RépondreSupprimerThe photo fits bleakly ...
Stay safe
Greetings Elke
Un grand flou, oui. Toutes ces "grandes puissances" dont la France, Les États Unis, apparemment invincibles et puis...de quoi devenir humbles, mais le deviendront-ils? Doute très certain.
RépondreSupprimerTu fais bien de t'accrocher à la lumière du jour, si sûre d'elle!
Wonderful perspective in both the image and the commentary on the present state of affairs.
RépondreSupprimerHappy Easter. Stay safe.
Well said! Will we learn to do better? Will we stop ruining our planet? If we don't stop, will the planet continue to shed us like we are a pest?
RépondreSupprimerThe photo and this scenery is sad.
RépondreSupprimerBut the sun will shine again at any time!
Happy Easter dear friend.
stay healthy
My contribution
happy easter dear kwarkito and may we soon see a solution...
RépondreSupprimerI agree Kwarkito, the current situation the world finds itself in is just a slight indication of the possibilities that could follow ✨
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