dimanche 17 juillet 2016

Panique


Voilà,
il n'est plus de lieu où je me trouve, dès lors qu'il y a du passage, de la foule, sans qu'une sensation de panique intérieure ne s'empare de moi. J'ai connu ça enfant lorsque je vivais en Algérie, pendant la guerre. Il fallait toujours être sur le qui-vive ; le danger, sans cesse présent pouvait surgir à tout instant. Vers l'âge de huit ans lorsque nous sommes arrivés dans les Landes, j'ai commencé à me détendre un peu. Même si, de façon générale, je continuais à me méfier des autres, j'ai fini par éprouver un sentiment de sécurité inconnu jusque là. Les landais étaient accueillants, généreux. La nature belle odorante et apaisante. Bien sûr parfois la violence de l'océan m'effrayait, mais il me procurait aussi tant de joies. On parlait toujours de guerre, à la radio, on la voyait à la télévision, celle du Vietnam, elle s'invitait ã l'heure des repas. Le géniteur suivait cela avec attention, lui qui, un peu plus de dix ans auparavant y était allé guerroyer quand ça s'appelait l'Indochine. Pour lui c'était encore très présent. Il vivait avec, imposait à son entourage cette proximité. D'une certaine façon, je n'ai jamais connu la paix, je veux dire la paix intérieure. Heureusement, il y avait la nature, les longues randonnées en bicyclette à travers la forêt de pins, le long du lac de Sanguinet. Aujourd'hui, je n'ai plus d'autre horizon que les murs de la ville et je sens une tension terrible dans les rues. Tout à coup la population réalise que le monde dans lequel nous vivons à généré des monstres qui sont parmi nous. Nos gouvernant sont impuissants. Ils utilisent de vieux mots, continuent à vendre des armes à des puissances qui financent des organisations qui nous sont hostiles. Ces fabricants d'armes détiennent aussi des organes de presse. L'art, la littérature ne me sont plus d'aucun secours. Je voudrais être parfum, la trille de l'oiseau, les embruns qui fouettent le visage, le chant de la cigale, l'ombre fraîche de l'église, la pierre sous le fenestron de la cuisine reposant contre le mur. Je voudrais que cette inquiétude me quitte, comme le font les idoles de mes vingt ans


5 commentaires:

  1. Cher Kwarkito, dans le chaos de ton beau collage la ligne stable se trouve dans le haut. Parfois le sol se dérobe, planons...
    Il est curieux que les montagnes, leurs sommets, nous donnent force et tranquillité. Curieux car nous sommes si minuscules et insignifiants à leurs pieds...
    Un besito

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  2. I'm with Colo.... I found some bizarre harmony in your chaos--- almost like an orchestra. Maybe I'm always looking for order. Most of us on this side of the world have forgotten Algeria and Indochina... Except that we were determined to follow in French footsteps. I hope your Sunday is good.

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  3. Addendum: And now this morning's horror in Baton Rouge. More chaos.

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  4. les séquelles du passé sont tenaces et ne manquent pas de se réveiller
    et de mettre le chaos dans nos esprits ! toutes ces horreurs barbares perpétrées
    par de gens qui n'évoluent pas et qui s'en "tirent" toujours en mourant !
    mais c'est quoi ce monde ? je ne comprends rien !
    il m'est arrivé un truc aussi il y a quelques jours ! je me suis fait doubler
    par un malade qui roulait à très grande vitesse sur une route de campagne
    et son passager a pointé sur moi un pistolet quand il était à ma hauteur
    et il a continué à me viser jusqu'à ce qu il disparaisse! non mais j'en croyais pas mes yeux !
    c'est vraiment flippant !
    mais comme dit Colo planons avant que le sol se dérobe !

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  5. Quitter Paris?
    J'y étais il y a un mois. Je me suis retrouvée en plein dans la fin de la manif bvd Montparnasse.
    Je ne sais pas comment les parisiens tiennent dans cette ville, à la fois merveilleuse mais aussi franchement flippante.
    La prochaine fois, on prend un café?

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