mardi 15 octobre 2013

L'Aveu


Voilà,
me dit-il
"je n'ai su ni être autrement ni vraiment moi-même, toujours un peu au bord du cadre, comme si je n'avais jamais osé entrer tout à fait dans la vie"

9 commentaires:

  1. Ce qu'il t'a dit me fait terriblement penser à la poésie d' Alejandra Pizarnik, dans l’arbre de Diane.
    À ceci par exemple:
    "expliquer avec des mots de ce monde
    qu’une barque s’est détachée de moi et m’emporte"

    ou "C’est fermer les yeux et jurer de ne pas les ouvrir. Tandis que dehors on s’alimente d’horloges et de fleurs nées de la ruse. Mais, les yeux fermés, dans une souffrance en vérité démesurée, nous grattons les miroirs jusqu’à ce que les paroles oubliées sonnent magiquement."

    mais aussi à tant d'autres couplets de ce long poème. ( http://notules.net/tag/alejandra-pizarnik/)

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    1. C'est bien que cette personne ait pu, ait su DIRE cette phrase. C'est bien de le faire au temps de sa jeunesse, afin d'être délivré d'elle. Mais c'est bien aussi de rester au bord du cadre. Vos citations sont magnifiques. Bien à vous et à kwarkito.

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    2. merci Colo pour la découvert du blog Notules, ce que j'y ai lu (picoré ce jour :) est passionnant

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    3. moi aussi je te remercie pour ce lien. (en fait je ne sais pas si mes réponses te parviennent lorsque je les mets sur mon blog). Je trouve ces textes très beaux et intéressants. J'admire et envie cette disposition et cette aptitude à fabriquer des images rien qu'avec des mots. (Comme Murièle par exemple)

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    4. Oui, oui, je lis tes réponses, je viens régulièrement te rendre visite.
      Quand je clique sur le nom de Murièle, je n'arrive nulle part....dommage, j'aime tant les mots.

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  2. Il n'est pas le seul. Le mal du siècle peut-être ?

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  3. Est-la confiance que l’on n’a pas eue dans l’enfance qui rend vulnérable pour entrer dans la vie ?

    Un jour en voyant un enfant jouer et hésitait, j’ai écrit :
    « La vie est un jeu de quilles dont tu voudrais t’accaparer
    Tu comprends déjà qu’il faudra te battre pour en garder la direction
    Tu comprends que l’on t’appelle pour t’empêcher de mener seul ta propre trajectoire
    Tu restes sans bouger en attendant que l’on t’emporte
    Vers des destins déjà programmés pour toi »

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  4. Oui, Savarati," c'est la confiance que l'on n'a pas eue dans l'enfance qui rend vulnérable pour entrer dans la vie". Cette phrase, eh bien voilà je pleure. Je parle pour moi à l'aube de mes soixante ans. De loin je m'oblige à envisager ceux et celles qu'on a inondés de confiance et qui se sont fracassés quelque part. Je les ai connus aussi, je je parviens pas à pleurer, mais je les pleure. Tout cela dit entre nous tous car je crois sentir la longueur d'ondes, la manière d'entrer dans la vie est une chose, la vie en est une autre, osons nos larmes (ça manque), osons nos joies et même nos bêtises (ça manque aussi). Et je me retire de ce fil magnifique car je commence à pontifier. Tous, je vous salue avec chaleur.

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  5. Ils sont beaux ces mots...Je pense aussi à d'autres mots, à ceux de Paul Auster dans "L'invention de la solitude":
    "toute sa vie il a été ailleurs, entre ici et là.Jamais vraiment ici.Et jamais vraiment là"...Moi, j'aime bien l'idée de sortir du cadre, de vivre en périphérie de ce monde, de s'en éloigner pour mieux savoir le contempler...Enfin, peut-être...

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