mercredi 30 octobre 2013

Juste un léger égarement


Voilà
j'espère que, mon mauvais esprit et mon sens de l'humour me sauveront de l'inévitable débilité de la vieillesse. Bien sûr désormais au delà de quatre mètres je vois flou, et construire un raisonnement  devient franchement laborieux car une sorte de distraction généralisée me gagne. La vie moderne me semble de plus en plus compliquée et tout à fait inintéressante : c'est plein de sacs en plastique débordants d'emballages cartonnés, de blisters, de papiers de toutes sortes, de prospectus remplis de carabistouilles visant à promouvoir des produits de piètre qualité. Être contemporain c'est consentir chaque jour à subir des messages d'alerte sur les écrans, à se débarrasser de spams, à refuser des sollicitations d'esclaves misérablement salariés qui vous somment plus ou moins de leur accorder cinq minutes qui n'en sont jamais cinq pour répondre à des enquêtes de consommateur. Vivre en ces temps sous ces latitudes c'est être confronté à des robots téléphoniques qui exigent avec une voix doucereuse que vous composiez des codes sur le clavier, numéro d'identifiant mot de passe etc... tout ça pour ensuite vous enjoindre de rappeler plus tard. C'est à cela qu'il a fallu que je me cogne une partie de la journée. Et puis il y a eu cette salle d'attente. J'ai constaté que lorsque les gens s'asseyent dans une salle d'attente ils préfèrent se poser a priori entre deux chaises vides plutôt que de côtoyer quelqu'un. A ma droite une femme noire ronflait en se tournant les pouces. En face, assis près de son père, un enfant d'une dizaine d'années en voie de crétinisation déjà très avancée s'acharnait tout en poussant de petits grognements répétés à tapoter sur une tablette tactile pour exterminer des monstres ou gagner des vies supplémentaires dans un de ces jeux électroniques stupides qui finira peut-être bien par le rendre prématurément épileptique. Non loin une vieille grommelait et récriminait contre je ne sais quoi, la lenteur du personnel administratif peut-être. Elle remâchait sa colère et cela lui donnait des airs de ruminant. On se serait cru dans une étable. Soudain je n'ai plus eu envie d'être là. Tant pis pour les résultats d'analyses, les bilans sanguins. Je suis sorti, j'ai marché au hasard dans la rue, jusqu'à la gare, longtemps j'ai traîné, me demandant comment échapper à tout cela. Des choses m'étaient données de voir que je n'avais pas vraiment envie de regarder. Tout me semblait sale banalement laid et chaotique en dépit de la rigueur géométrique des lieux. Tout me semblait indifférencié aussi, ramené au même niveau. Les gens et les poubelles. Ordure que tout cela, ordure et rebut. Je ne valais pas mieux.

2 commentaires:

  1. Je ne sais pas si ça servira pour t'encourager un peu, mais les ordures ont un point intéressant.
    Juges le par toi-même sur le site siuvant:

    http://depajaro.blogspot.com.es/

    Amicalement

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  2. the world can be so wearying, i feel it too sometimes....

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