mercredi 18 mars 2020

Une étrange pensée



Voilà,
Cette nuit m'est venue une étrange pensée. Oh ce n'est pas une pensée qui calme ni qui rassure. Elle n'apaise pas les angoisses qu'alimentent les bulletins de radio et les réseaux sociaux, bien plus que le confinement lui-même, d'ailleurs. Oui un instant il m'est apparu que peut-être ce virus n'en était pas un. Qu'il était au contraire juste un moyen, une sorte d'anticorps que la Nature a trouvé pour se défendre de son principal prédateur, qu'elle a, en un temps lointain, elle-même généré et qui, depuis qu'il existe, n'a cessé de bouleverser son ordre, s'érigeant perpétuellement contre elle. Car, à bien y réfléchir l'espèce humaine toujours désireuse de transformer à son seul profit tout ce qui vit autour d'elle (jusqu'à provoquer des désastres irréversibles) n'aurait elle pas précisément le comportement d'un dangereux virus mutant dont devrait impérativement se défendre la Nature ? Car rien n'exclut d'envisager que cette dernière constitue un organisme en soi, très complexe possédant une forme d'intelligence à laquelle nous n'avons pas accès, qui lui dicte la nécessité de réduire, sinon d'éradiquer ce qu'il n'est pas déraisonnable de considérer pour elle comme une nuisance insupportable — du moins depuis l'avènement de la révolution industrielle avec laquelle on fait coïncider l'ère de l'Anthropocène —.
Pandémie bien sûr, mais n'oublions pas le reste qui est au moins tout aussi inquiétant : aux iles Marshall sur l'île de Runit, le grand dôme en béton construit pour contenir les déchets radio actifs liés aux essais nucléaires est en train de se fissurer. La fonte du permafrost va libérer de non seulement du méthane mais aussi de vieux virus qui étaient congelés depuis des siècles. Les bombes chimiques des guerres précédentes jetées à la mer et corrodées par le sel vont tôt ou tard lâcher leurs poisons. La raréfaction de l'eau potable à la surface du globe, l'élévation du niveau des mer liée à la fonte des banquises, sans compter les périls que nous font courir les dirigeants populistes tous plus tarés les uns que les autres, les motifs d'inquiétude sont nombreux et d'ailleurs non exclusifs les uns des autres. Cette crise majeure ne fait que mettre en lumière cet aveuglement au désastre qui caractérise nos sociétés dites évoluées, même s'il n'est guère probable que cela suscitera un quelconque sursaut de lucidité parmi ceux qui dirigent les destinées de nos nations.
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8 commentaires:

  1. You realize? With all the technology, people are afraid of a microscopic virus. They deny God, they say evolution "created". How? Over "millions" years? There have been hundreds of viruses so far.(I do not believe in any religion, just in God. Religion is only used by the name of God to mislead people and make huge profits).

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  2. Elle devrait plutôt viser la poignée de crétins qui a fait le monde d'aujourd'hui...

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  3. If one thinks about it too deeply Kwarkito there are many conspiracy theories that could arise 😉

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  4. la nature. et non pas la Nature. façon de dire qu'il ne s'agit pas de lui accorder plus d'importance qu'elle n'en a. regarder les programmes consacrés à la recherche astronomique, à notre connaissance de l'univers, est un bon moyen, me semble-t-il, de nous remettre à notre juste place. dans l'univers, l'animal humain ne vaut pas plus qu'un virus. et c'est très bien comme ça. si j'ai peur de quelque chose, c'est de souffrir trop. mais que valent mes souffrances ? elles ne valent que pour moi. encore une fois : euthanasie libre et gratuite !
    et pour finir avec un sourire : je me suis réveillé avec la chanson "confiné, confiné..." sur l'air du "motivé, motivé..." de zebda. allez courage, Arnaud, ça va passer. avec ou sans nous.

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    1. j'ai un peu réfléchi sur cette majuscule, et j'ai hésité. Mais quand même, quand même je prête à la nature un peu plus d'importance que tu ne lui que tu ne lui en accordes. Je pense vraiment que c'est la Terre qui est l'organisme vivant et que nous n'en sommes qu'une infime partie. Sinon, oui moi aussi j'ai peur de souffrir. mais personne n'a envie de souffrir... quoique... mais c'est une autre histoire

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  5. There is too much to worry about--- In the early 50's, when I was 7 or 8, I was afraid of the inevitability of nuclear war. It didn't help that I watched them blow up those islands in the pacific. The present situation reminds me of the phrase (I may not have it exactly right) "And so it ends, not with a bang, but with a whimper."

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  6. Je voulais juste dire que je suis entièrement d'accord avec ton idée.
    C'est toujours aussi bon de te lire.
    :-) lidia

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