Voilà,
En 1994 paraît le film de Wim Wenders, "Lisbon story", récemment réédité en DVD dans une version restaurée. L'histoire est celle d'un ingénieur du son qui, répondant à une lettre d'un ami réalisateur en tournage dans la capitale lusitanienne, décide de le retrouver là-bas. De ce film, très touchant au demeurant, puisqu'on y voit Lisbonne avant qu'elle ne devienne une destination touristique, j'évoquerai surtout les dix premières minutes durant lesquelles se succèdent des paysages de routes et d'autoroutes entre Francfort et le Portugal. Et, tout au long de ce trajet, l'autoradio de la voiture que conduit le personnage principal diffuse des bribes de nouvelles d'actualités dans des langues différentes. Le commentaire en off, rend compte, par le truchement de son personnage, de l'enthousiasme de Wenders pour l'abolition des frontières et pour la possibilité de traverser une partie du continent comme s'il s'agissait d'un même pays (et pourtant il n'y pas encore à ce moment là de monnaie unique). Il y évoque cette croyance répandue à l'époque que c'est le meilleur moyen de maintenir la paix dans cette région du monde. N'oublions pourtant pas que durant ces années les différentes nations de l'ex-Yougoslavie se déchiraient dans une guerre sanglante. Entendre aujourd'hui les mots d'une naïve espérance que nous fûmes nombreux à partager, celle d'une Europe sociale, d'une Europe des peuples, d'une Europe solidaire a quelque chose d'étrange, car on est bien évidemment loin de ça aujourd'hui. Les frontières intérieures se ferment momentanément en raison de l'épidémie de coronavirus, et l'Union Européenne qui n'a d'union que le nom se révèle incapable de trouver des solutions communes à ce problème comme à tant d'autres. De nouveau le spectre de la guerre rôde à nos frontières, et, fuyant les massacres qui meurtrissent leur pays, des exilés désireux de trouver refuge en Europe se voient brutalement refoulés ou internés dans des camps provisoires insalubres se heurtant au refus brutal de leur droit d'asile. Que pèse notre confinement au regard de leurs errances.
J'écris cela au petit matin. A la radio les nouvelles tournent en boucle – les Etats-Unis viennent de décider que tous les vols en provenance de l'Europe sont suspendus pour un mois, le club de foot de la capitale a gagné son match de qualification dans un stade vide, selon l''OMS l'épidémie de coronavirus accède au statut de pandémie, on parle de crise (sanitaire, financière, économique), le président va faire une déclaration solennelle –. Je n'ai pas envie de me lever. Je ne tousse pas je n'ai pas de fièvre, mais je ne me sens pas pour autant dans une forme éblouissante. Mon corps est à l'image de mon appartement. Plein de petits trucs se déglinguent. Dehors il pleut, il fait gris. Hier un grand acteur français qui fut autrefois un de mes enseignants vient de quitter ce monde. Je repense à Lisbonne. Y retournerai-je, un jour ? Allez je vais écouter Madredeus
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You think, they just want people who don't think, just do what they are told. There is no unity, there are only uniting interests.
RépondreSupprimermais oui, Lisbonne, pourquoi pas ? et d'abord, le meilleur, en rêver
RépondreSupprimerMadredeus y cette superbe chanson de Pasión Vega "Lejos de Lisboa" (loin de...)
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=daMzoRkqgWM
Tant, trop de nouvelles noires, que tu résumes ici.
I daydream of cities that I will never see-- Lisbon is one of them. As far as the President... Perhaps he'll catch it and... I'm sorry that you lost your teacher.
RépondreSupprimerOu alors, les endroits où l'on va en vacances sont toujours beaux...
RépondreSupprimerou alors Lisbonne est "vraiment" belle (sauf le mobilier urbain JC machin l'horreur)
ou alors les deux :)
Ou alors tout est beau.
Ou alors les trois :)
Thanks for your contribution to 'My Corner of the World' this week!
RépondreSupprimerMy Corner of the World
Very photogenic. - Margy
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