Voilà,
Je me souviens que sur ce quai de gare, j'avais pensé – je ne sais plus par quelle association d'idées – à la fable de Schopenhauer sur les porc-épics. Enfin si, à vrai dire je me souviens très bien, mais il serait déraisonnable d'en faire part ici. Cela restera entre le paysage et moi. Un bref instant, j'avais retrouvé cette solitude éprouvée quand je voyageais seul dans ma jeunesse, lorsqu'on se retrouve dans des lieux improbables à attendre des bus ou des trains qui ne viennent pas. Parmi le craquètement des cigales et les stridulations des grillons, j'avais aussi repensé à la gare de Boghari où je m'étais senti bien seul lorsque j'y étais retourné, voilà bien des années, et quelque peu inquiet aussi.
Aujourd'hui, de nouveau, avec cette affaire de "distanciation sociale" recommandée par les médecins, cette histoire de porcs épics me revient. Je vous la livre : "Par une froide journée d’hiver, un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’éloigner les uns des autres. Quand le besoin de se chauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de façon qu’ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux souffrances, jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendit la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur propre intérieur, pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses qualités repoussantes et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières.”
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Aujourd'hui, de nouveau, avec cette affaire de "distanciation sociale" recommandée par les médecins, cette histoire de porcs épics me revient. Je vous la livre : "Par une froide journée d’hiver, un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’éloigner les uns des autres. Quand le besoin de se chauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de façon qu’ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux souffrances, jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendit la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur propre intérieur, pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses qualités repoussantes et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières.”
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Ta photo fait rêver, rêver....
RépondreSupprimerQu'il avait raison Shopenhauer, j'ajouterais la bienveillance à la politesse.
Cuidate amigo.
Beautiful photo and interesting story. I like the tie in to social distancing!
RépondreSupprimerElle me plaît beaucoup cette histoire de porc-épic, et la photo aussi!
RépondreSupprimeroui, tout fait, se fait, écho. Merci.
RépondreSupprimerThis beautiful photo shows peaceful solitude, just like most of us are experiencing as we keep ourselves safe and sheltered. Hoping this will all end soon just like that glorious sky over the train tracks. Thank you for sharing. Sending waves and smiles (no hugging at the moment right?) from the Philippines! Salut!
RépondreSupprimerStevenson
Beautiful pic, Thanks for the post.
RépondreSupprimerProximité d'un monde de sensations,
RépondreSupprimerle paysage, et l'infinité de
train sur une frontière regardant un
la notion d'espace et de temps.
Salutations.
ta photo est comme une échappatoire ....
RépondreSupprimerpour l'heure on peut juste souhaiter la fin du cauchemar
prends soin de toi
Yes--- pull in your quills. While the medical supplies, the tests, and even vaccines may arrive, I can't see how this will be over for a long time. Hopefully we will learn from this, but the economic recovery will be a long time coming especially for small shops and businesses. I echo Marty's words.
RépondreSupprimerLove the photo and the narrative!
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