dimanche 19 mars 2017

Café Campana au Musée d'Orsay


Voilà,
"il y a toujours quelque chose d'absent qui me tourmente", c'est la phrase gravée au dessus de la porte cochère du quai Bourbon sur l'île Saint Louis où Camille Claudel avait son atelier. J'y songeais dans le cadre pourtant paisible du Café Campana situé tout en haut du musée d'Orsay. Cette phrase je pourrais la faire mienne tant il me semble être depuis longtemps dans cette disposition d'esprit. Qu'est-ce donc que cette absence pour moi ? Vraisemblablement, cette période lointaine, où sans pensée conceptuelle, alors que je n'étais qu'animal je me suis éprouvé sans aucun effort comme accompli Oui, il y eut donc un temps où je n'étais que perception pure, accord parfait avec le monde, conscience sans entrave. Le tourment tient au fait que jamais plus cela ne sera. Bien sûr, et c'est une chance, cette sensation fantôme, si lointaine, affleure en de rares moments, ou plus précisément ressurgit parfois de façon trop fugitive, dans ce corps, ce même corps pourtant si différent alors, qui ressentait ne faire qu'un avec le monde. Mais si cela revient parfois, c'est seulement comme un écho ténu, une trace ineffable pareille à un léger cirrus qui s'évanouit dans le bleu du ciel, ou à un parfum qui ne fait que passer et se dissipe aussitôt. Ce qui s'absente de nous à un moment de notre vie, et ne cesse ensuite de tourmenter les êtres doués de sensibilité, c'est l'innocence, l'innocence des bêtes que nous étions encore avant que ne viennent les mots. (Linked with weekend reflections

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