Voilà,
ce n'était même plus une silhouette, tout juste une forme indistincte. Abandonnée là comme un tas de vieux vêtements jetés au pied d'une poubelle grisâtre, elle en devenait presque abstraite à force de s'effacer ainsi peu à peu du monde. Sur les réseaux sociaux ses amis d'hier continuaient de s'insurger contre les dernières nominations décidées par le Ministère pour renouveler la direction des grandes institutions culturelles. Certains dans la chaleur douillette d'un appartement hérité, déploraient que l'on ai attribué tel musée ou tel théâtre à l'un plutôt qu'à l'autre.... mais lui n'était plus au courant de ces choses là. Il se souvenait à peine s'y être intéressé. Depuis quelques mois déjà il n'était plus tout à fait de ce monde. Juste une épave. Il n'était jamais parvenu à s'aimer. Il avait appris ce que choir veut dire. Et comme il est facile de disparaître de se faire oublier et que cela va vite. Ses proches avaient perdu sa trace. Sans papiers sans identité il allait comme une bête traquée sans même avoir la force d'être un meurtrier. Autrefois il l'avait eue cette envie de tuer. A présent il glissait sans force vers son abîme. On le retrouverait mort de froid un soir, on le ramasserait on le dissèquerait dans un amphithéâtre, puis on le jetterait à la fosse commune au carré des indigents. De toute façon il était déjà sorti de l'humanité...
Ambiance grise et noire pour photo et texte. Oui les êtres disparaissent à force de ne plus les voir.
RépondreSupprimerL'humanité, autrefois, j'en ai entendu parler ... C'était il y a bien longtemps me semble-t-il ? On l'a étouffée dans l'indifférence et la cupidité ...