Voilà,
une photo prise en Juin 2020, au Parc Monceau, peu après le déconfinement généralisé, succédant à la première période d'enfermement du 11 mars au 17 mai 2020. Avant cette parenthèse de l'été, si vite refermée. Puisqu'il y eut un autre confinement du 30 octobre au 15 décembre 2020. Si je me rappelle bien, l'autorisation de sortie permettait alors de se déplacer plus loin. Il y en eut ensuite un troisième du 3 Avril au 3 mai 2021, un peu plus souple, durant lequel tous les lieux de distraction étaient fermés et avec un couvre-feu à compter de 19 h, je crois. Puis il y eu la fin des attestations et le couvre feu repoussé à 21 h jusqu'au 19 mai, 2021 date à laquelle les terrasses les musées les salles de cinéma ont pu de nouveau ouvrir. Il y eut ensuite l'instauration d'un passe sanitaire à compter du 15 juillet, pour contraindre avec succès les français à se vacciner. Nous voilà en décembre 2021 confronté à une cinquième vague. Tout un système de contraintes semble de nouveau se mettre en place dans le but "d'emmerder tous les non-vaccinés", comme l'a si élégamment proclamé notre président dans une interview. Je note tout cela scrupuleusement car ma perception de cette période de pandémie, les souvenirs que j'en ai sont très confus. Pour la première fois de ma vie, je ne parviens pas à mettre les événements de ma vie dans l'ordre, à rétablir une continuité, comme si cette période avait ajouté de la confusion. Je ne crois pas être le seul dans ce cas. Nombreux, parmi mes amis ou camarades m'ont confié éprouver de semblables sensations. J'ai même lu un article dans le journal "Le Monde" où l'on explique que les jalons s'effacent dès lors que le temps n'est plus rythmé.
L'anomalie est d'essayer de rétablir l'ordonnancement du passé immédiat en tentant de dresser le catalogue de mesures de contraintes sanitaires qui en outre nous font oublier tout ce qui précéda, en France du moins : la période de répression brutales des manifestations sociales lors des deux trois années qui ont précédé la pandémie, les révoltes des gilets jaunes, les lois franchement dégueulasses restreignant les droits des travailleurs, les nouvelles dispositions à l'encontre des chômeurs, la privatisation des chemins de fer alors que l'on sait que partout en Europe c'est un fiasco au point que la plupart des pays européens qui ont tenté cela reviennent en arrière, l'appauvrissement du système de santé, la restriction des crédits de recherche, les restrictions budgétaires dans l'éducation nationale et au ministère de la justice, le peu d'empressement à combattre les lobbies de l'agroalimentaire, sans parler des scandales comme l'affaire Benalla qui ont secoué la première partie de son mandat. Mais tout cela a été submergé part la pandémie, de sorte qu'aujourd'hui seule la question des vaccins et de tout ce qui tourne autour de ce virus semble préoccuper les français. C'est sans doute sur la gestion de la crise que se jouera l'élection présidentielle où seuls des représentants de la droite ou de l'ultradroite sont en mesure de gagner l'élection. C'est paradoxal, mais c'est ainsi : beaucoup de gens sont mécontents, mais ils vont voter pour ceux qui ont pour programme de leur rendre la vie plus difficile, puisque de toute façon ceux qui sont supposés les défendre ne veulent pas en prendre la responsabilité.
Comme disait Gramcsi "Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent des monstres" en même temps que des frangipanes trop dures dans des pâtes feuilletées trop sèches. En ces molles épiphanies les galettes des rois ne sont plus ce qu'elles étaient. D'ailleurs je ne comprends même pas que les catholiques traditionalistes honorent encore la crèche. C'est quoi une crèche ? Un enfant dans une étable né d'une mère porteuse par fécondation in vitro, dont le père adoptif est juif et auquel trois métèques viennent apporter des cadeaux ⸮
Je tiens à préciser pour ceux qui l'ignorent — on n'est jamais trop prudent sur les réseaux sociaux — que cette dernière ponctuation s'appelle un point d'ironie et qu'elle appelle le second degré.
shared with little things thursday - thankful thursday - weekend reflections - sunday best - wordless wednesday -
Your photo looks like an illustration from a scene in The Ring Trilogy.
RépondreSupprimerI agree with Michele - reminds me of a Tolkein scene.
RépondreSupprimerit's magical
RépondreSupprimerAh, merci, je me faisais le même constat il y a peu, tu as été plus courageux que moi en tentant de mettre de l'ordre dans le désordre.
RépondreSupprimerWhat a beautiful spot--- and a fine capture. Without landmarks, events lose their foundation in time. I remember a lunch with my mother's two brothers. We laughed, we carried on, we were ageless. They were both well into their 80s. We were like boys. Remember it as if it were 6 months ago. But then I check my landmarks and know that it was over 15 years ago. But I try to remember events of the last two years and only things like the election and the attack on the capitol seem to be anchored. Yes-- confused.
RépondreSupprimer"le père adoptif" : quoi de plus juste ! et cette expression a bien fait rire le vrai faux juif que je suis.
RépondreSupprimerquant à l'autre dont le nom rime avec omicron (à prononcer à la française, cela devrait aller de soi), je ne me déplacerai pas au second tour, même en cas de danger.
That is a terrific reflection of that bridge. Love seeing all the rich green growth from June. It is a relief from all the ice and snow. Thank you for your kind comments on my post today. Always appreciated.
RépondreSupprimerExcellent photo, interesting post. It has been a strange couple of years.
RépondreSupprimerPretty picture and a great hiding place for kids. Thank you for sharing and have a nice week.
RépondreSupprimerTres jolie! (No accents easily available on my keyboard...)
RépondreSupprimerThank you for sharing and for your kind comment at https://image-in-ing.blogspot.com/2022/01/an-update-on-dave.html
·.
Muy buena reflexión sobre esta peste pandémica. Estoy de acuerdo en que el tiempo se diluye en ella y que los recuerdos no consiguen atarse a fechas concretas. Tal vez cuando comenzó no pensamos que pudiera ser tan targa y no nos molestamos en hacer un pequeño diario. Estamos a tiempo. En España ya estamos en la Sexta Ola.
Un abrazo K·
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LaMiradaAusente · & · CristalRasgado
A lovely, green and serene scene. A bridge is very symbolic, perhaps COVID was just the sort of thing that we had to encounter, deal with and cross, becoming better people if we managed to survive and did not fall into the dark waters of Lethe below...
RépondreSupprimerThank you for taking part in the "My Sunday Best" meme.