Voilà,
j'ai retrouvé ça par hasard, en cherchant tout autre chose. Je me suis dit que cela ferait une bonne image pour Monday murals. J'avais pris cette photo sur le port, juste avant de quitter Marie-Galante, où j'étais venu passer la journée. J'avais loué un scooter, moyennement sécurisé et je m'étais baladé sur l'île, m'arrêtant sur des plages, dans une mangrove aussi, que j'avais visitée en canoé. Je m'étais promené à l'intérieur des terres, et c'était bon de rouler comme ça, de renouer avec des sensations adolescentes, de découvrir les paysages variés de cette île, fredonnant cette mélodie de Laurent Voulzy qui évoque avec douceur le sentiment de solitude et de séparation. Et puis, quand même, tout ce soleil en plein mois de février, c'était vraiment bon.
À l'époque, en 2010, ce blog avec lequel j'entretiens un rapport de plus en plus ambigu, n'en était qu'à ses balbutiements. C'était un dérivatif, une vague tentative encore confuse. Je m'étais lancé là-dedans sur les conseils de Coralie, qui en tenait un qu'elle a depuis fermé, mais je n'en avais parlé à personne. C'est elle d'ailleurs, qui écrivit le premier commentaire, lorsqu'elle découvrit par hasard son existence. Au cours de ce voyage aux Antilles, je n'y songeai pas trop. Ce n'est qu'au retour que je me suis peu à peu investi dans cette entreprise. Je n'imaginais pas alors, que cela finirait par prendre tant de place dans mon existence. Cela me rappelle un peu cette tranche de vie entre 1984 et le début des années 2000 durant laquelle j'ai noté mes rêves. J'ai cessé de le faire un peu par lassitude, par angoisse aussi, car je faisais beaucoup de cauchemars où la vie de ma fille encore bébé était en danger si bien que j'ai renoncé à les noter, et peu à peu j'ai fini par me désintéresser de mes rêves. Je me demande si je ne parviens pas, avec ce blog au même point de lassitude et d'angoisse. La seule différence tient au fait que j'ai des lecteurs. Un lien de connivence s'est établi avec eux puisque j'éprouve de l'intérêt pour leurs publications, et qu'il arrive que nous correspondions.
Je m'en suis déjà expliqué quelquefois, il s'agissait, lorsque j'ai commencé, d'oser écrire en admettant la possibilité d'être lu. D'autre part je tenais absolument à ce qu'il y ait des images, souhaitant établir un lien entre texte et images. Disons que la plupart du temps, ces dernières ont constitué un prétexte. D'ailleurs l'ordonnancement de la page le montre bien : c'est, à de rares exceptions, l'image qui apparaît en premier, et la plupart des libellés sont en relation avec l'image.
Pourtant, au cours des années, le fait d'écrire a pris une place de plus en plus importante. Aujourd'hui, de
nombreux billets bien que rédigés depuis longtemps, sont programmés pour être publiés ultérieurement. Ce qui est totalement absurde. D'autant qu'en les relisant je me demande s'il est bien nécessaire de les porter à la connaissance du public. L'humeur qui les a générés n'est plus la mienne. Ou bien
l'actualité à laquelle ils font référence se trouve à présent ensevelie
sous l'avalanche d'autres nouvelles à leur tour devenues anciennes. Désormais me voici encombré de mots et de pensées dont l'intérêt me semble douteux. Encombré aussi de cette entreprise qui peu à peu s'est dévoyée en une sorte de journal extime, plutôt qu'une entreprise esthétique.
Your words are as important as your images Kwarkito. Often more important. Please do not stop writing your thoughts and feelings, we are here listening 💙
RépondreSupprimerfaire... écrire, lire, regarder, photographier... et tâcher de faire fi de cette question de légitimité qui taraude, vivre en somme
RépondreSupprimerEt puis tu ne serais pas le premier à superposer (magistralement) journal et entreprise esthétique... aucune incompatibilité apriori...
RépondreSupprimergood one.
RépondreSupprimerI think it's important to put down our thoughts and fears even if they don't get published, but it helps us heal.
RépondreSupprimerI like your mural Kwarkito, very vibrant and colourful, thanks for contributing.
Yes--- Your words are not always easy. But they are worth the effort. Your images likewise! Pass the wine....
RépondreSupprimer...you often find the best things by chance. A great combination.
RépondreSupprimerplease carry on... :))
RépondreSupprimerExcellente combinaison de photographie et de texte.
RépondreSupprimerSuper !
Des câlins.