Voilà,
cette photo a été prise dans la vallée de la Roya, l'été 1986, lorsque, Philippe, Dominique, Gérard Agnès et moi étions en chemin vers le parc naturel du Mercantour et la vallée des Merveilles. À l'époque, mais personne ne le savait vraiment, ce fut une des régions la plus contaminée de France par le nuage de Tchernobyl. Quelques trente après c'est devenu un endroit de forte concentration policière en même temps qu'un lieu de passage pour des hommes et des femmes venus d'Asie centrale et de l'Afrique subsaharienne qui fuient la misère et les guerres qui ravagent leurs régions.
Les mirages de la mondialisation heureuse que l'on ne cessait de nous vanter au début des années 1990, sont loin derrière nous, et désormais tous les laissés-pour-compte de ce qu'on appelait autrefois le tiers-monde remontent vers les contrées où règne une paix relative et une prospérité de façade. Les lois récentes adoptées un peu partout en Europe, les résultats des élections européennes, ainsi que les dispositions prises à l'encontre de ces personnes courageuses qui ont traversé tant d'épreuves au regard desquelles les pérégrinations d'Ulysse font figure d'aimable plaisanterie, prouvent qu'ils ne sont pas les bienvenus. Un article paru début juin pointe la responsabilité des autorités européennes dans la mort de 14000 migrants sur les cinq dernières années. En France notre ministre de l'intérieur a récemment accusé les ONG qui se sont données pour missions de sauver ceux qui voyagent en mer sur des embarcation de fortune d’être “complices” des passeurs. Sur le sol français, On poursuit ceux qui accueillent et aident les migrants démunis, eux mêmes arrêtés dans des conditions qui rappellent la Police de Vichy — mais la police reste la police — au motif qu'ils contreviennent aux lois de la République. Pourtant, dans ces régions particulièrement rudes (surtout pendant l'hiver où de nombreux migrants on trouvé la mort) ils font juste preuve d'humanité et de générosité en portant secours et assistance à des hommes et des femmes en grand danger.
Le regard que l'on porte sur les paysages change en fonction de ce que l'on connaît de leur histoire. Les Alpes provençales, qui ont tant souffert de l'occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale, et où la résistance a payé un lourd tribut, nous rappellent qu'elles demeurent de vraies montagnes, hostiles à ceux qui ne les connaissent pas.
Quant à la Méditerranée si bleue, apparemment si accueillante elle ne se roucoule plus comme le faisait Tino Rossi. Elle constitue aussi un redoutable gouffre rejetant des cadavres, qui parfois font la une des journaux et que l'on oublie trop vite ensuite. Là encore, on maltraite ceux qui ne font que respecter le code de la mer, régi par des conventions internationales. Ainsi Pia Klemp. Cette jeune capitaine, avec son navire, s'est portée au
secours des exilés qui risquent de se noyer en pleine mer et a sauvé des centaines de vies dans la mer Méditerranée conformément
au droit maritime qui prévoit qu'un capitaine doit porter secours aux
personnes en détresse. Plutôt que d'être félicitée et soutenue, Pia Klemp est poursuivie par le
gouvernement italien d'extrême droite. Elle est jugée pour "aide à
l'immigration", et risque 20 ans de prison en ce moment même !
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Merci pour le texte et pour la photo.
RépondreSupprimerVery dramatic! Another way of saying it... Globalization is all well and good so long as THEY stay in their own country.
RépondreSupprimerIt is a beautiful image Kwarkito and yes beautiful locations today hide horrible memories from the past. If only more could put themselves in the shoes of an immigrant, they might learn to have some sympathy.
RépondreSupprimerI love the photo Kwarkito. And I feel very sorry for Pia Klemp and how her caring heart is being sued. Here in the Philippines, a group of fishermen were sleeping on an anchored boat by our seas and was rammed by China. The boat sank and the crew were left at see and was not saved by China. Luckily after a few hours afloat, Vietnamese fishermen saw them and helped them. The crew were very firm that they were rammed by China but our government is insisting that it may just be an accident. In the end, the president of the Philippines sent the Minister of Agriculture to talk to the fishermen in private and at once, when the fishermen went out of the meeting, they dismissed their prior complaints that they were bullied by the Chinese boat nad is now mirroring what the president kept saying that it is just an accident. I feel so sorry for the poor fishermen who's voices were stolen just to please the president who does everything he can to please China. I feel sorry for the poor Filipinos, I feel sorry for us, the Filipinos. We have a president that represents China rather than the interest of the Filipinos.
RépondreSupprimerWow....was für Dimensionen!
RépondreSupprimerLa photo rend justice à cet âpre paysage. Justice dans un monde qui n'a jamais su en distiller ne serait-ce qu'un degré susceptible de nous assurer un minimum de fraternité. Et Steven Que nous rappelle que, partout ou presque (presque pour que se niche malgré tout un brin d'espoir), cette fraternité recule probablement.
RépondreSupprimerYour photo is just a lovely scene. The history associated with it and the surrounding areas are a sad commentary on society.
RépondreSupprimerYour post rocks at 'My Corner of the World' this week!
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