vendredi 30 mars 2012

Un certain fauteuil


Voilà
dans le couloir, au premier étage d'un hôtel de province, ce fauteuil. Je me demande vraiment qui, à cet emplacement peut avoir l'idée de s'y asseoir. Il est là sans doute juste pour la décoration, à cause de ses rayures qui font la joie du daltonien. C'est le genre de truc quand même qu'il ne faut pas regarder en ayant fumé un pétard ou bien sous acide. Même pour qui a juste bu un petit verre de Clancy, ce fauteuil a déjà quelque chose de toxique. C'est comme ça dans la plupart des hôtels, il y a toujours des objets qu'il ne faut pas fixer trop longtemps, qui peuvent vous déporter dans une autre dimension, ce qui n'a pas manqué de se produire. Une fois rentré dans la chambre, j'ai allumé la télévision, zappant de chaîne en chaîne avec la télécommande. Je me suis attardé sur un programme de talk-show où un homme racontait comment, pris d'un accès de violence au cours de la phase dite "clastique" de sa cure, il avait jeté contre les murs les chaises et un fauteuil qui se trouvaient dans le cabinet de son analyste. Le téléphone s'est alors mis à sonner. Décrochant le récepteur j'ai répondu en grommelant une suite de borborygmes incompréhensibles sans même me préoccuper de savoir qui était au bout du fil. Puis j'ai aussitôt débranché le récepteur, et la télévision s'est alors éteinte au même instant. C'était sans issue. Deux comprimés ont suffi. J'ai aussitôt sombré dans un sommeil lourd et sans rêve.

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