au cours d'un récent entretien accordé au journal "Le Monde" l'anthropologue Philippe Descola affirme : "Un virus est un parasite qui se réplique aux dépens de son hôte, parfois jusqu’à le tuer. C’est ce que le capitalisme fait avec la Terre depuis les débuts de la révolution industrielle, pendant longtemps sans le savoir. Maintenant, nous le savons, mais nous semblons avoir peur du remède, que nous connaissons aussi, à savoir un bouleversement de nos modes de vie. Sans doute les marchés traditionnels chinois contribuent-ils à la disparition du pangolin ou du rhinocéros. Mais les réseaux de contrebande d’espèces protégées qui les alimentent fonctionnent selon une logique parfaitement capitaliste. Pour ne rien dire du capitalisme sauvage des compagnies forestières chinoises ou malaises opérant en Indonésie, la main dans la main avec les plantations de palmiers à huile et les industries agroalimentaires." Ne pas être le seul à penser cela et de partager ce genre d'intuition avec des esprits éclairés dont la légitimité est reconnue, me rassure. Car pour ma part je n'en ai aucune. Je n'ai de notoriété dans aucun des domaines que j'ai effleuré, et par conséquent mon point de vue n'a guère de valeur. Mais comme le remarquait Stefan Zweig "celui qui pense librement pour lui-même honore toute liberté sur terre", ce qui somme toute n'est déjà pas si mal. Cela dit, je ne crois pas non plus que la pensée de Philippe Descola, soit d'un poids énorme. Elle a du sens, bien sûr dans le milieu universitaire, intellectuel. Mais il y a bien longtemps que les décideurs de tous poils, industriels, financiers et politiques, n'entendent plus les voix de l'intelligence et du savoir, surtout celles qui condamnent la course démente au profit et au pillage des ressources. L'aveuglement de quelques uns qui se pensent invulnérables du fait de leur puissance et de leur richesse conduit à la ruine de l'humanité. Ceux qui, comme ces militants écologistes en Amazonie, tentent de s'y opposer sur le terrain se font assassiner. Difficile donc, d'avoir le désespoir joyeux, mais bon que faire ? Il est sans doute trop tard il faut l'admettre. Il n'y aura pas d'intelligence collective pour se mettre au travail et tenter de rendre le monde meilleur. Ça ne s'arrangera pas, il n'y a plus lieu d'épiloguer là-dessus. Mais il y aura toujours, dans ce monde, du moins tant que je peux encore voir, d'étranges ou saugrenus détails pour attirer mon regard. Ainsi la surface miroitante et déformante de ces mannequins exposés dans une vitrine de l'avenue du Général Leclerc. (linked with weekend reflections)
Un blog écrit en français, avec des photos des collages des dessins, des créations digitales, des récits de rêves, des chroniques des microfictions et encore bien d'autres bizarreries... A blog written in french with photos, collages, drawings, digital paintings, dream stories, chronicles, microfictions and a few other oddities.
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Allons allons, ne désespérez pas, il nous reste la guerre. Eux ou nous et pas de quartier. Sinon je ne vois pas. Du tout.
RépondreSupprimerBonne soirée :)
Jean
Dans le livre de Youssef Seddik, que je finis de lire (le grand malentendu), où il passe entre autres en revue l'histoire des premiers temps de la chrétienté et de l'islam, il est clair que les décideurs (politiques et/ou religieux) n'ont guère entendu les voix de l'intelligence et du savoir. La course vers l'effondrement de l'espèce auquel appartient l'animal humain est inscrite depuis ses débuts dans notre patrimoine génétique. Autrement dit, les cultures que nous avons élaborées ne nous sont d'aucune utilité de ce point de vue.
RépondreSupprimerPuisqu'il nous faut vivre avec cela, il nous reste toutefois le loisir de nous consacrer à la contemplation de ce qu'il reste de beauté, sous diverses formes.
The manikin's hands suggest that she is saying, "You really want me to wear this???" As far as capitalism goes---I think it is the extremes that are dangerous. Capitalism checked by sensible humanity is not such a bad thing, but it is certainly rare. We are genetically structured to covet everything our neighbor has and make him like it.
RépondreSupprimerMost times it is hard not to despair about the future of the world Kwarkito, but then I have to have confidence in the up coming generation and hope that they are not so driven by money and power as this one is, more in tune with nurturing instead of raping the planet .. I can hope yes 😊
RépondreSupprimerBtw I like the juxtaposition of man made green and nature's green in you reflection 💚
RépondreSupprimer·.
RépondreSupprimerI very much agree with the interesting content of your post. I share the pessimism that this world has no solution since the virus is us.
I love to see that my thoughts can be the same as other enlightened minds. It comforts me that my reasoning ability is still on the right track.
I love the picture.
A hug
I'm sorry if the translation is not good.
.·
LaMiradaAusente · & · CristalRasgado
Fine reflections with these robot looking mannequins. Grace from Perth is absolutely correct.
RépondreSupprimerC'est beaucoup de texte pour une réflexion. Au fait, je suis d’accord.
RépondreSupprimerI don't like the dresses but the trees are reflected nicely. :-)
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