Voilà,
un peu moins seul que de coutume, me sentant toutefois étranger à la compagnie, cigale parmi les fourmis, mais n'ayant plus désormais la force de chanter, j'aurai cependant marché dans cette lumière, dans ce paysage. Il y aura eu ce moment de suspension, près de la rivière devant l'ancien moulin, avec le vieux clocher non loin. Une fois encore je n'aurai pu m'empêcher de songer qu'une autre vie m'eût été possible, si j'avais été un peu plus malin. Qu'importe à présent, il n'est plus temps d'y penser. Je peux encore marcher, découvrir, m'étonner, ce n'est pas donné à tout le monde.
Ainsi au pied de l'église aurai-je appris qu'au moyen-âge, alors que les décès de nouveaux nés
étaient fréquents et qu'ils entraînaient souvent l'absence de baptême
les privant de paradis, on avait coutume, afin d'apaiser les
parents de leur donner une sépulture dite "sépulture à répit".
Cela consistait en logettes creusées dans les fondations de l'église, où les corps étaient disposés recouverts d'une pierre. L'eau de pluie tombée du toit d'une église étant considérée comme bénite, elle purifiait le corps de l'enfant et symbolisait le baptême. Après un certain temps passé dans la logette, l'enfant nouvellement baptisé pouvait enfin être enterré au cimetière et son âme rejoignait ainsi le paradis.
En effet une bien belle lumière il doit être agréable de marcher ici et à penser à la possibilité d'une nouvelle vie. Une nouvelle vie ? une autre vie en laquelle vous auriez, si vous l'aviez vécue, pensé aussi qu'une autre vie vous eût été possible, et peut-être même votre vie actuelle ? A scruter le passé on énumère chacun nos opportunités manquées à saisir ce qui nous semblait meilleur, plus conforme à nos convictions, mais on en est tous là.
RépondreSupprimerInteresting information. And I like what philfff says.
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