dimanche 4 octobre 2020

Dans l'instabilité

 

 
Voilà,
désormais, nous sommes, durant un temps indéterminé, condamnés à vivre dans l'instabilité, sinon dans une forme de débâcle. A quoi bon s'illusionner, plus rien ne sera comme avant. Et la promesse des jours heureux, que nous adressa notre président au début du confinement, va exiger de ceux qui sont encore assez naïfs pour les espérer, beaucoup de patience. Nous ne pourrons pas continuer à vivre sur le même système de valeurs, ni dans l'ordre, ou l'illusion d'ordre que nous avons connu, même si certains, inébranlables malgré les circonstances, continuent pourtant de l'affirmer. 
En raison de cette épidémie — que l'on s'obstine à nommer pandémie — la réalité doit se reconfigurer. Comment ? On ne sait trop encore, mais c'est sans alternative. Et il est vraisemblable que cela se fera dans la douleur, que cela engendrera beaucoup de révolte, de colère et aussi beaucoup de désespoir et de souffrances.
C'est tout un écosystème basé sur la circulation des marchandises, l'accumulation des biens, l'exploitation des ressources naturelles, l'organisation des services, la mondialisation des échanges qui depuis quelques mois se trouve perturbé et déstabilisé. Nos sociétés capitalistes apparaissent soudain vulnérables, fragiles. Et cette pandémie fait vaciller, mais vaciller seulement, l'idéologie de la croissance continuant de prévaloir pour le moment qui ne repose que sur l'ingénierie financière essentiellement spéculative.
Elle agit aussi comme un retour de refoulé. Et ce qu'on a refoulé jusqu'à présent c'est le principe de réalité. Le réel c'est, a écrit John Warren, paraphrasant Lacan, ce qui fait mal quand on a éteint l'ordinateur. Par exemple s'apercevoir que les tâches de maintenance du bien commun ne peuvent plus être convenablement exercées parce qu'on a tout fait pour les détruire ainsi que ceux qui les assurent. C'est principalement la raison pour laquelle nous sommes tous plus ou moins assignés à résidence.
Pourtant cette épidémie ce n'est pas grand chose au regard des désastres écologiques qui nous attendent et qui se manifestent déjà ici et là, et l'on peut d'ores et déjà entrevoir tout ce que les calamités à venir entraîneront de dérèglements économiques et de désordres croissants. Il est possible alors, qu'au sentiment de peur qui permet aux pouvoirs politiques en place de tenir pour le moment les populations dans un état de servitude sinon volontaire du moins consentie, succèdent paniques révoltes conflits migrations. C'est déjà le lot de bien des populations d'Afrique qui, en matière d'enfer, ont quelques années d'avance sur leurs anciens colons. Il est cependant à craindre que, d'ici peu, même en enfer, il n'y ait de place pour tout le monde. 
En attendant réjouissons nous que, par ces temps indécis, certains recouvrent d'un peu de couleur et de motifs étranges le morne horizon de notre intranquillité. (linked with monday murals).

6 commentaires:

  1. Unfortunately it’s worse here. We consume more carelessly, we disregard science more disdainfully, and our leadership is execrable. Further, our democracy has been proved much more fragile than we thought and it is likely to self-destruct in a few weeks. But otherwise you are right about everything.

    be safe! mae at maefood.blogspot.com

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  2. I agree with Mae. Our leadership is at odds with my thinking and the president has disregarded science and has now gotten himself in a heap of trouble. I agree this pandemic has already caused a LOT of anger and revolt. I have no answers, either, but I truly hope we get through it safely.

    I agree that mural is VERY colorful and it is VERY long, too.

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  3. J'ai particulièrement l'à-propos du tronc.
    Sinon ? Rien à part l'affolement des boussoles, ça c'est certain !

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  4. And then there is our guy... Putting people in danger and behaving stupidly while he is in the hospital. WOrse, the steroid he's getting heavy doses of is known to seriously mess with people's brains. I don't know how much worse his could get. Numbers are rising everywhere but New Zealand. Stay safe.

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  5. I'm glad something colourful has appeared to brighten people's days. Thanks for participating in Monday Murals.

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