mardi 11 décembre 2018

Les Dormeurs du Centre Georges Pompidou


Voilà
" Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.

L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.

Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.

En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.

L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels.
 " Gunther Anders

Et pourtant il suffit parfois d'une étincelle pour que la démoralisation devenue colère se propage en un grand incendie. (linked with our world tuesday)

11 commentaires:

  1. Great street photography. I like that very much. Well done.

    RépondreSupprimer
  2. As "Christmas approached, the town became gorgeous".
    Christmas song flows, and a roadside tree is displayed with gorgeous neon.
    I am excited just to walk the town. "
    Ryoma.

    RépondreSupprimer
  3. Traveling is such an exhausting endeavor; one cannot help but doze off. Great capture.

    Worth a Thousand Words

    RépondreSupprimer
  4. De Gaulle avait dit il y a déjà longtemps que les Français étaient des veaux, ce que je trouve plutôt bienveillant. Il me semble que l'homme s'apparente plus au cochon, un animal toutefois intelligent et sensible. Mais il se peut que mon opinion souffre de mon tropisme juif.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Juifs et arabes s'interdisent le porc pour des raisons d'hygiène. Mais je pense qu'inconsciemment ils ont deviné qu'il y a peu de différence entre le porc et l'homme puisqu'on partage 98% de gènes. D'où l'interdit Ce que l'homme refuse du porc c'est sans doute son animalité. le porc fait avec moins de sophistication ce que nous faisons nous mêmes. Comme par exemple nous rouler dans notre propre merde, et bouffer nos déchets. D'ailleurs, les rugbymen qui avaient survécu dans la cordillères des hommes en mangeant les passagers morts avaient remarqué que la chair humaine avait un peu le goût du cochon.

      Supprimer
    2. enfin je voulais écrire la cordillère des andes

      Supprimer
  5. We had a nice little rest on those wonderful carpet-covered sofas when we were there last month. But didn't philosophize (or post the photos)! From the heights of the building we could see Paris burning.

    best... mae at maefood.blogspot.com

    RépondreSupprimer
  6. I like the photo. It reminds me how I feel when I am a tourist ;-)

    RépondreSupprimer
  7. I seem to recall that somewhere in the Asiatic South Pacific the natives did munch on people occasionally--- and they referred to humans as "long pig". I ended up seeing 3 faces in my picture by the way-- you know how my brain wants to see faces! Anyway--- A fine picture. It also reminded me that it's past my bedtime.

    RépondreSupprimer
  8. Ces "instructions" pour réussir à endormir toute vélléité de réaction est absolument effrayanest. Et quand on prend une à une les propositions, tant de points sont bien là. aujourd'hui. Pourtant...
    je retiens aussi: "On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux." un peu comme les bonobo.

    RépondreSupprimer
  9. Dans la dernière strophe, je crois reconnaitre les discours politiques actuels, tous à l’œuvre pour décrocher la queue de Mickey dans le grand manège européen.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires a été activée. Les commentaires ne seront publiés qu'après approbation de l'auteur de ce blog.

Publications les plus consultėes cette année