vendredi 28 juillet 2017

Dérives

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Voilà,
les étés se suivaient et se ressemblaient. Ces longues balades dans un Paris livré aux touristes le renvoyaient à son isolement et à son incapacité de s'extraire de cette ville. Le manque d'argent sans doute, et de perspective professionnelle, mais aussi la paresse et le goût de la solitude qu'il trouvait cependant souvent bien pesante l'empêchaient de partir et de se projeter ailleurs ou autrement. Il voulait toute chose et son contraire et finalement n'avait rien. Etre ceci et cela pour en fin de compte n'être personne. Désirer être ici et là et toujours se retrouver au même envers. Si longtemps qu'il s'était perdu, sans doute même l'avait-il toujours été plus ou moins. Il ne s'était jamais senti en adéquation avec la réalité. Oui bien sûr il avait eu des enfants, connu des femmes, vu malgré tout quelques pays. Mais que restait-il de cela. Il aimait pourtant ces moments de dérive urbaine sans but sans préméditation, mais rien de bien nouveau n'advenait. Parfois un irrépressible chagrin submergeait Pierre-François Joubertin, une poignante mélancolie lui serrait la gorge, lui nouait le ventre. Il se sentait si souvent défaillant non seulement au regard des autres, mais à son propre regard. Qu'avait il fait de sa vie qu'il avait laissé filer entre ses doigts ? Que restait il des amitiés anciennes ? Il avait trop souvent et trop mal dormi. Au lieu d'être un homme d'action il n'était demeuré qu'un contemplatif tourmenté. Rentré chez lui, il regardait ces livres alignés dans sa bibliothèque et songeait à tous ces voyages qu'il avait envisagés sans pour autant les faire. A présent les radios, les bilans sanguins, n'auguraient rien de bon quant à sa situation. L'horizon se rétrécissait considérablement. Il n'avait plus envie d'entreprendre quoique ce fut et parfois, le simple fait de devoir se rendre au Franprix du coin lui apparaissait comme une contrainte et un effort insurmontables. Il se souvint vaguement qu'en grec, existait le mot "aporia" pour qualifier cet état. (Linked with the weekend in black and white)

5 commentaires:

  1. Il me semble bien connaître ce Pierre-François Joubertin, et même de façon intime.

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  2. The grey sky is unwelcoming, but I like the different architectural lines.

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  3. How fine to walk along the river taking in the sights. Better yet, travel on a canal boat across the country.

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  4. That table full of people look like they're commencing to have a good time, especially if they fire up that grill.

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