Place de l'hôtel de Ville, Paris Juin 2010 |
parce que ce blog va au gré des humeurs sans souci d'ordre ou de cohérence, qu'il se joue des temporalités relevant plutôt de la logique du coq-à-l'âne, de l'association libre - quoique il m'arrive souvent de ne pas en dire autant que je le souhaiterais - eh bien pour aujourd'hui ce sera cette photo prise il y a quelques années sur la place de l'hôtel de ville à Paris. Un écran géant y avait été installé pour permettre aux passants de suivre le tournoi de tennis de Roland-Garros qui - du moins si la météo le permet, puisqu'après une brève embellie d'une semaine, il pleut de nouveau et que la température est retombée de cinq degrés - cette année s'achève aujourd'hui. Outre le fait que l'image suggère qu'il puisse aussi faire beau fin mai début juin à Paris (c'est fou ce qu'on oublie vite) ce qui me plaît là - comme sur bien d'autres photos publiées sur ce blog - c'est le rapport qui, dans ce moment fugace, s'établit entre ces spectateurs qui en regardent d'autres en train de voir quelque chose qui nous échappe. De plus, la distortion d'échelle entre ceux qui sont au loin dans l'écran, que l'image projetée rend plus grands et ceux qui se trouvent au pied de l'écran, spectateurs de ce qu'ils ne sont pas, crée un vague effet d'étrangeté qui me séduit. Cette fraction de seconde dévoile aussi un rapport de classe. Il y a les spectateurs privilégiés souvent des "people"confortablement assis dans les gradins au bord du court et que la retransmission nous montre parfois en plan de coupe quand les joueurs se reposent, et les autres réduits à la condition de badauds, tournés vers l'écran, ceux que l'ancien Premier Ministre Raffarin - personnage français bien grotesque - appelait "la France d'en-bas", celle en somme du parterre qui autrefois au théâtre levait la tête vers les loges pour y apercevoir les nobles assistant à la représentation.
i find this photograph exceedingly difficult. i want to turn it off but i know there is a tragic human truth to it centered again upon our failing, our bombastic egotistical nature, our desire to be larger than we are, over others. damn.
RépondreSupprimerxo
erin