mardi 25 juin 2013

Au marché de St Denis


Voilà,
ce que j'ai vu il y a quelques jours au marché de Saint Denis, presque au pied de la basilique. "Times they are changing" chantait Bob Dylan dans les années soixante. Mais il ne pensait alors sûrement pas que les temps changeraient de la sorte. J'ai trouvé cette vision obscène, parce qu'elle suggérait une tête d'enfant décapitée dans ce carton à foulards plus précisément appelés "hijab". J'ai repensé à cette photo prise à Téhéran par un(e) photographe dont j'ignore le nom, représentant des mannequins de celluloïd dont on avait mutilé la poitrine. Deux euros pièce, c'est le prix de l'aliénation des petites filles. Je me suis alors demandé si Hasbro avait déjà sorti pour l'exportation un modèle "barbie voilée". C'est sûrement un truc qui se vendrait bien dans les pays du Golfe. Cet que me raconte d'abord cette image c'est juste la fin de l'idéal républicain - ou de son illusion, car l'idéal républicain a bien été bafoué avec le colonialisme (ainsi dans les classes en Algérie, pendant l'occupation française, les enfants de famille maghrébines aisées qui avaient accès à la scolarité n'étaient cependant pas autorisés à figurer sur la photo de classe) -. C'est celui qui m'a cependant éduqué à l'école primaire dans le sud-ouest grâce aux instituteurs radicaux socialistes ou communistes. Je me souviens de messieurs Peyreigne et Despons. Cela compensait l'environnement familial militaire pétainiste et colonialiste bien représentatif d'une certaine France étriquée, raciste peu ouverte aux autres, celle qui de nouveau refait surface en ces temps incertains où les cartes se redistribuent dans une grande  confiusion idéologique. Cette image illustre les chaos de l'histoire. Au pied de cette basilique ou subsistent les reliques de tant de rois de France, sur cette même place, pendant une bonne partie du siècle dernier ce sont les prolétaires qui tenaient ici le haut du pavé. Les jours de marché on y vendait le journal "L'humanité" et le Parti était solidement implanté sur ces terres. Maintenant un prolétariat issu d'Afrique du nord et subsaharienne vit ici avec de tout autres valeurs et de tout autres coutumes. Le monde a changé, et le fait qu'aucun gouvernement de ce pays n'ai cru bon de considérer et d'anticiper cette situation, augure d'une période encore plus indécise et tourmentée. Pour ma part je m'en fous je n'y serai plus. Ce qui me chagrine, c'est le retour aux obscurantismes populaires, aux replis conservateurs, c'est le pouvoir grandissant des prosélytes de tous poils et de toutes obédiences qui veulent nous faire croire en un Dieu qui serait une autorité morale dont les injonctions devraient régir nos actes quotidiens. Ce qui m'inquiète c'est de laisser l'enfant que j'aime dans ce monde tel qu'il devient et où pour ma part j'ai de moins en moins envie de vivre

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