trois ans jour pour jour que j'ai commencé cette entreprise... J'étais pourtant submergé de travail à cette époque ; les temps ont bien changé. Le bonheur cependant n'étais pas au rendez-vous. Sans doute pressentais-je déjà ce qui allait me dévaster. Aurais-je commis tout cela pour tenter de me soulager ? Pour faire face ? C'est possible. Si je l'ai commencé à la date anniversaire de ma fille, il y a peut-être aussi une raison qui m'échappe ou que je ne veux m'avouer. Qui sait si je n'écris pas juste pour elle, pour qu'elle en sache un peu plus sur mon compte quand elle sera en âge de me lire ? Pendant six mois, j'ai composé ce blog sans l'enregistrer en ligne. Je rédigeais quelques billets seulement pour me mettre dans l'hypothétique situation d'être lu. J'étais pris entre cette envie d'écrire et la crainte de ne pas trouver les mots justes qui correspondraient à ce que je pouvais penser ou éprouver. Un jour tout de même, avec force précaution et des pudeurs de jeune fille j'ai prévenu quelques amis proches. Les dés étaient jetés. Et puis je me suis laissé aller à en parler un peu plus souvent. J'ai eu quelques lecteurs. Un certain plaisir lorsque ceux-ci m'étaient inconnus et me renvoyaient leurs impressions. J'imaginais qu'à force d'entraînement je finirais par trouver mon style je ne l'ai pas trouvé. Je supposais que j'avais des choses intéressantes à raconter, l'insatisfaction demeure. Et si j'avais espéré n'étant ni photographe, ni écrivain opérer malgré tout une médiation juste entre texte et image, là encore j'ai des doutes. Parfois j'en dis trop, d'autre fois pas assez (je n'ai jamais eu le sens de la mesure) et la plupart du temps c'est à côté. Quoi qu'il en soit les posts se sont faits de plus en plus fréquents, sans pour autant toujours répondre à une vraie nécessité. Si je n'avais pas forcément les mots pour les accompagner, je disposais toujours de quelques images d'avance. La satisfaction n'est pas mon fort, mais je peux raisonnablement estimer que j'en ai encore quelques dizaines qui me plaisent vraiment, qui valent le coup d'oeil et que je peux montrer sans rougir. Plus celles que je n'ai pas encore faites et d'autres qu'il m'arrive de redécouvrir. C'est juste l'utilité, le sens de tout cela qui me laisse incertain. Et le fait que la qualité ne soit pas toujours au rendez-vous, que cette affaire soit devenue une sorte d'addiction. Je devrais passer à quelque chose de plus conséquent désormais. Mais je ne puis écrire que bref. J'ai le souffle court. Et peur aussi que chaque jour qui vient soit sans lendemain. Il y a encore tant à faire pourtant. Mais bon, je vais peut-être devoir lever le pied, là, car les temps risquent d'être plus difficiles encore.
Un blog écrit en français, avec des photos des collages des dessins, des créations digitales, des récits de rêves, des chroniques des microfictions et encore bien d'autres bizarreries... A blog written in french with photos, collages, drawings, digital paintings, dream stories, chronicles, microfictions and a few other oddities.
jeudi 8 novembre 2012
Faire face
trois ans jour pour jour que j'ai commencé cette entreprise... J'étais pourtant submergé de travail à cette époque ; les temps ont bien changé. Le bonheur cependant n'étais pas au rendez-vous. Sans doute pressentais-je déjà ce qui allait me dévaster. Aurais-je commis tout cela pour tenter de me soulager ? Pour faire face ? C'est possible. Si je l'ai commencé à la date anniversaire de ma fille, il y a peut-être aussi une raison qui m'échappe ou que je ne veux m'avouer. Qui sait si je n'écris pas juste pour elle, pour qu'elle en sache un peu plus sur mon compte quand elle sera en âge de me lire ? Pendant six mois, j'ai composé ce blog sans l'enregistrer en ligne. Je rédigeais quelques billets seulement pour me mettre dans l'hypothétique situation d'être lu. J'étais pris entre cette envie d'écrire et la crainte de ne pas trouver les mots justes qui correspondraient à ce que je pouvais penser ou éprouver. Un jour tout de même, avec force précaution et des pudeurs de jeune fille j'ai prévenu quelques amis proches. Les dés étaient jetés. Et puis je me suis laissé aller à en parler un peu plus souvent. J'ai eu quelques lecteurs. Un certain plaisir lorsque ceux-ci m'étaient inconnus et me renvoyaient leurs impressions. J'imaginais qu'à force d'entraînement je finirais par trouver mon style je ne l'ai pas trouvé. Je supposais que j'avais des choses intéressantes à raconter, l'insatisfaction demeure. Et si j'avais espéré n'étant ni photographe, ni écrivain opérer malgré tout une médiation juste entre texte et image, là encore j'ai des doutes. Parfois j'en dis trop, d'autre fois pas assez (je n'ai jamais eu le sens de la mesure) et la plupart du temps c'est à côté. Quoi qu'il en soit les posts se sont faits de plus en plus fréquents, sans pour autant toujours répondre à une vraie nécessité. Si je n'avais pas forcément les mots pour les accompagner, je disposais toujours de quelques images d'avance. La satisfaction n'est pas mon fort, mais je peux raisonnablement estimer que j'en ai encore quelques dizaines qui me plaisent vraiment, qui valent le coup d'oeil et que je peux montrer sans rougir. Plus celles que je n'ai pas encore faites et d'autres qu'il m'arrive de redécouvrir. C'est juste l'utilité, le sens de tout cela qui me laisse incertain. Et le fait que la qualité ne soit pas toujours au rendez-vous, que cette affaire soit devenue une sorte d'addiction. Je devrais passer à quelque chose de plus conséquent désormais. Mais je ne puis écrire que bref. J'ai le souffle court. Et peur aussi que chaque jour qui vient soit sans lendemain. Il y a encore tant à faire pourtant. Mais bon, je vais peut-être devoir lever le pied, là, car les temps risquent d'être plus difficiles encore.
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Trois ans, muy bien, ce serait si bien que tu poursuives.
Excellent weekend.
je viens te lire régulièrement, j'aime beaucoup tes petites touches et ton regard sensible. je ne dis rien... j'ai peut-être tort. mais je n'ai pas beaucoup d'inspiration, hélas !! Je me souviens d'un de tes commentaires chez moi qui m'encourageait à être ce que je suis et à développer mes talents. il m'avait beaucoup touché... Je pourrais te renvoyer la balle :) et te dire que la peur est mauvaise conseillère...mais d'une certaine façon, je crois que tu as un peu raison : le blog est peut-être une source de satisfaction à bon compte, qui empêcherait d'approfondir et de développer son potentiel. une forme d'addiction aussi... oui. je le crois. pour moi, ça a été le cas, moins maintenant.
En tout cas, je trouve que tes doutes sont exagérés : tu sais très bien rendre une ambiance et créer une symbiose entre l'image et le texte. c'est mon avis.
bon week end !!
one must, i think, make art because one must make art and for no other reason. all else is freedom. you owe no one anything but yourself and what you owe yourself is your authentic voice.
i see you in your new photograph as though you grow wings. you are beautiful here.
xo
erin