dimanche 16 septembre 2012

Touriste

Voilà,
hier j'ai fait le touriste dans ma ville. Je suis allé au Louvre voir les installations de Wim Delvoye. De très belles pièces comme celle exposée sous la pyramide.


Présentées dans la reconstitution des appartements de Napoléon III, d'autres plutôt kitsch. Amusantes cependant : ainsi ces pneus sculptés de motifs gothiques


Évidemment l'émotion est d'une toute autre nature avec les aquarelles d'Eugène Isabey que je ne connaissais pas. Ces paysages de Normandie et de Bretagne sont très émouvants. La technique est totalement aboutie, la palette subtile et nuancée, le dessin d'une incroyable précision. Mais au-delà du savoir faire, un petit quelque chose d'indéfinissable fait la différence. Une lumière saisissante. Ces dessins sont d'autant plus touchants qu'ils rappellent une réalité oubliée (je pense à ces images de maisons de pêcheurs au pied des falaises à Dieppe)

 
  
Par contre je suis passé à côté de l'exposition de dessins de Richter dont j'ignorais la programmation. Ensuite j'ai flâné dans les salles françaises et revu les tableaux d'Hubert Robert dont j'ai photographié quelques détails.


Découvert au passage un charmant tableau de Boucher, qui était à l'origine un dessus de porte, un autre de Pierre Patel, peintre que j'ai déjà évoqué précédemment,  ainsi qu'une toile de Joseph Vernet (le matin : les baigneuses)

Pierre Patel - Paysage composé avec ruines antiques (1647)

François Boucher - Le moulin (1751)

Joseph Vernet - Le matin : les baigneuses (1772)
 
Et puis bien sûr Poussin, Lorrain... Hallucinante puissance de suggestion de ces improbables paysages. Envie de se fondre, disparaître dans ces évocations bucoliques où tout est à sa place, harmonieux, équilibré. Recomposant la nature sur un mode paradisiaque, ces utopies témoignent d'un temps où le monde n'est pas fini comme aujourd'hui. On est dans le fantasme de domestication de la nature. L'humanité n'a pas encore perdu cette part d'innocence de merveilleux qui semble avoir disparu au fur et mesure du développement de l'industrialisation. Bien sûr, ces temps étaient difficiles, il y avait en Europe des famines, des pandémies, des guerres. On ne vivait pas vieux. Mais on honorait la nature. On souhaitait s'en accommoder, se marier à elle, comme au temps de l'Eden. Trois siècles ont suffi pour l'asservir et la souiller.

Bref, il faisait bon se perdre au Louvre. Quand je suis sorti la température m'a semblé très douce, et la lumière encore franche, l'air agréable. Une belle fin d'après midi quand décline l'été, que les ombres s'allongent. Il y avait de la nonchalance dans l'air, en dépit de cette période tourmentée où l'actualité donne peu de motifs de se réjouir. J'ai regardé les touristes se photographiant devant la pyramide sur des plots aménagés qui semblent destinés à cet usage. C'est un motif qui me plaît, celui du photographe et de son objet. Il y en a quelques exemples dans ce blog. Je n'ai pas résisté.

  

3 commentaires:

  1. On ne peut dire que des banalités, donc des vulgarités sur vous qui êtes la délicatesse, c'est-à-dire la force même. Vous aviez raison pour ce qui est de nous contacter. A bientôt.

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  2. C'est tout de même excessif. Délicat, oui sans doute en certaines circonstances, mais sans toutefois y parvenir toujours. Quant à la force il est peu vraisemblable qu'elle vraiment soit de mon côté.

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  3. Pour être brut, j'ai hâte d'être à la retraite pour profiter de ce genre de parcours. Ce n'est pas de l'envie. Ces images, ces minces commentaires, ne m'inspirent qu'un merci à vous. Et je me garde aujourd'hui - ce n'est pas un engagement - de commenter.

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