ce soir à la cinémathèque, présenté par Bulle Ogier dans le cycle qui lui est consacré, a été projeté l'excellent film de Sébastien Juy, "L'archipel du cas 'O" sur Marc'O, metteur en scène de théâtre, réalisateur, performer, agitateur d'idées et de formes, découvreur de talents (Kalfon, Bulle Ogier, Pierre Clémenti, Catherine Ringer). Agé de 85 ans, il a gardé la jeunesse et le sourire de ceux qui sont restés dans l'enfance de l'art. A travers ses compagnonnages et ses aventures artistiques, on découvre que cet homme est une figure majeure que sa radicalité a toujours plus ou moins maintenu dans les marges de la notoriété - mais comme dit Godard, ce sont les marges qui font tenir les pages -. Je ne développerai pas les éléments biographiques que relate le lien wikipédia. Dans le film il parle aussi brièvement de ses années d'enfance où, parce que son père travaillait pour Michelin à l'étranger, il s'est retrouvé en Allemagne en 1934 pendant l'accession des nazis au pouvoir et en Tchécoslovaquie en 1938 lors de l'invasion allemande. Il évoque aussi, lors de la présentation du film d'Isidore Isou qu'il a produit et qu'il présente hors compétition au festival grâce à l'entremise de Cocteau (on comprend implicitement qu'il dispose d'un certain capital social et économique sur lequel il est assez discret) sa rencontre avec un petit groupe de lycéens passionnés par le lettrisme au nombre desquels se trouve Debord, à qui il recommande de monter à Paris s'il veut mener à bien ses projets d'écriture. Son activité au centre américain est un peu abordée (je me souviens d'un excellent documentaire sonore rediffusé sur France Culture il y a quelques mois racontant l'extraordinaire effervescence artistique de ce lieu dans les années soixante soixante dix, et dont il fut l'un des des protagonistes - et c'est dommage qu'il n'existe aucun livre sur ce sujet). Le documentaire est constitué de nombreux extraits de ses films en particulier "Les idoles" qui fut un événement majeur de la scène parisienne en 1967. Il parle aussi de Maurice Girodias dont le lien Wikipedia ne dit pas qu'en plus de ses activités d'éditeur il fut le créateur d'un des tous premiers café théâtre de Paris. En 67 Marc'O se trouve en Italie, où dans une ville de province, il veut organiser un happening dans un théâtre. Suite à l'interdiction du préfet, le théâtre est occupé pendant trois mois. C'est la préfiguration de ce que l'histoire contemporaine italienne, appelle "le mai rampant". On voit aussi une photo de lui à Rome en compagnie de Dany Cohn Bendit avec lequel il a un projet de film auquel Godard devait être associé et qui finalement ne verra pas le jour. Plus récemment il a participé au mouvement social de 1995 avec son "laboratoire d'études pratiques sur le changement". Pour ma part je garde un souvenir assez intense de la première de son spectacle "Le triangle frappe encore" en 1976 ou 77 salle Gémier du théâtre de Chaillot, où il y avait entre autres Bulle Ogier, Clémenti, Louis Navarre, Raphaelle Devins... et du chahut qui avait suivi sa réception. je me rappelle du décor métallisé et d'une écriture totalement déconstruite qui rompait avec ce que j'avais jusqu'alors entendu au théâtre.
Un blog écrit en français, avec des photos des collages des dessins, des créations digitales, des récits de rêves, des chroniques des microfictions et encore bien d'autres bizarreries... A blog written in french with photos, collages, drawings, digital paintings, dream stories, chronicles, microfictions and a few other oddities.
jeudi 17 mai 2012
Marc'O
ce soir à la cinémathèque, présenté par Bulle Ogier dans le cycle qui lui est consacré, a été projeté l'excellent film de Sébastien Juy, "L'archipel du cas 'O" sur Marc'O, metteur en scène de théâtre, réalisateur, performer, agitateur d'idées et de formes, découvreur de talents (Kalfon, Bulle Ogier, Pierre Clémenti, Catherine Ringer). Agé de 85 ans, il a gardé la jeunesse et le sourire de ceux qui sont restés dans l'enfance de l'art. A travers ses compagnonnages et ses aventures artistiques, on découvre que cet homme est une figure majeure que sa radicalité a toujours plus ou moins maintenu dans les marges de la notoriété - mais comme dit Godard, ce sont les marges qui font tenir les pages -. Je ne développerai pas les éléments biographiques que relate le lien wikipédia. Dans le film il parle aussi brièvement de ses années d'enfance où, parce que son père travaillait pour Michelin à l'étranger, il s'est retrouvé en Allemagne en 1934 pendant l'accession des nazis au pouvoir et en Tchécoslovaquie en 1938 lors de l'invasion allemande. Il évoque aussi, lors de la présentation du film d'Isidore Isou qu'il a produit et qu'il présente hors compétition au festival grâce à l'entremise de Cocteau (on comprend implicitement qu'il dispose d'un certain capital social et économique sur lequel il est assez discret) sa rencontre avec un petit groupe de lycéens passionnés par le lettrisme au nombre desquels se trouve Debord, à qui il recommande de monter à Paris s'il veut mener à bien ses projets d'écriture. Son activité au centre américain est un peu abordée (je me souviens d'un excellent documentaire sonore rediffusé sur France Culture il y a quelques mois racontant l'extraordinaire effervescence artistique de ce lieu dans les années soixante soixante dix, et dont il fut l'un des des protagonistes - et c'est dommage qu'il n'existe aucun livre sur ce sujet). Le documentaire est constitué de nombreux extraits de ses films en particulier "Les idoles" qui fut un événement majeur de la scène parisienne en 1967. Il parle aussi de Maurice Girodias dont le lien Wikipedia ne dit pas qu'en plus de ses activités d'éditeur il fut le créateur d'un des tous premiers café théâtre de Paris. En 67 Marc'O se trouve en Italie, où dans une ville de province, il veut organiser un happening dans un théâtre. Suite à l'interdiction du préfet, le théâtre est occupé pendant trois mois. C'est la préfiguration de ce que l'histoire contemporaine italienne, appelle "le mai rampant". On voit aussi une photo de lui à Rome en compagnie de Dany Cohn Bendit avec lequel il a un projet de film auquel Godard devait être associé et qui finalement ne verra pas le jour. Plus récemment il a participé au mouvement social de 1995 avec son "laboratoire d'études pratiques sur le changement". Pour ma part je garde un souvenir assez intense de la première de son spectacle "Le triangle frappe encore" en 1976 ou 77 salle Gémier du théâtre de Chaillot, où il y avait entre autres Bulle Ogier, Clémenti, Louis Navarre, Raphaelle Devins... et du chahut qui avait suivi sa réception. je me rappelle du décor métallisé et d'une écriture totalement déconstruite qui rompait avec ce que j'avais jusqu'alors entendu au théâtre.
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