Voilà
une curieuse coïncidence. A. me fait parvenir hier soir et sans que je n'en comprenne vraiment la raison, un extrait de "La lettre au père" de Franz Kafka. Or dans les heures qui précèdent je viens tout juste de scanner cette photo prise à Prague durant l'été 86. A l'entrée du cimetière de Straschnitz, des gens vendaient des fruits enveloppés dans des caissettes à pâtisserie. Nous en avions acheté afin d'utiliser faute de kippa, l'emballage pour nous couvrir comme il est d'usage dans un cimetière juif. Que Kafka, dont l'œuvre témoigne d'une singulière solitude, fût enterré dans le même caveau que ses parents, et en particulier avec son père, m'avait à l'époque je m'en souviens, quelque peu perturbé. Deux saisons de suite j'avais joué le spectacle "Rêves de Kafka" et j'étais très ému de me retrouver là. J'ai déposé quelques cailloux sur sa tombe. J'aime cette photo prise par la Primevère. Je ne réalisais pas alors à quel point Pascal était le sosie de Franz...
une curieuse coïncidence. A. me fait parvenir hier soir et sans que je n'en comprenne vraiment la raison, un extrait de "La lettre au père" de Franz Kafka. Or dans les heures qui précèdent je viens tout juste de scanner cette photo prise à Prague durant l'été 86. A l'entrée du cimetière de Straschnitz, des gens vendaient des fruits enveloppés dans des caissettes à pâtisserie. Nous en avions acheté afin d'utiliser faute de kippa, l'emballage pour nous couvrir comme il est d'usage dans un cimetière juif. Que Kafka, dont l'œuvre témoigne d'une singulière solitude, fût enterré dans le même caveau que ses parents, et en particulier avec son père, m'avait à l'époque je m'en souviens, quelque peu perturbé. Deux saisons de suite j'avais joué le spectacle "Rêves de Kafka" et j'étais très ému de me retrouver là. J'ai déposé quelques cailloux sur sa tombe. J'aime cette photo prise par la Primevère. Je ne réalisais pas alors à quel point Pascal était le sosie de Franz...
Étrange aussi que "la lettre au père" soit dans ma table de chevet. En attente pour être honnête. Elle commence ainsi : "Liebster Vater, Du hast mich letzthin einmal gefragt, warum ich behaupte, ich hätte Furcht von Dir. " " Très cher père, tu m'as demandé il n'y a pas longtemps pourquoi j'avais peur de toi ". Ce commencement m'a toujours interrogé. Mon père ne m'a jamais demandé si et pourquoi j'avais peur de lui. Le père est souvent curieusement présent, curieusement absent. Veut-il se survivre en nous, veut-il nous lâcher comme du gibier ?
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