mercredi 26 octobre 2011

Un jour historique, dit-on


Voilà
sommeil interrompu par un rêve absurde, où le voisin, moribond dans la réalité, cassait dans mon salon une bûche à coup de hachette. Mais avant d'ajuster son coup à chaque fois il tapait au sol, faisant des entailles sur mon parquet. Je lui disais donc que là c'en était trop et le poussais vers la sortie sans qu'il n'oppose une réelle résistance tant il paraissait hagard et comme absent. Je m'explique difficilement sa présence chez moi, et encore moins le fait que je le touchais alors que dans la vie il m'a toujours inspiré une vraie répulsion, rendue plus vive encore par le fait que depuis quelques mois c'est un vrai zombie, un cadavre ambulant. Ensuite me revient en mémoire cette séquence vue à la télévision, et à laquelle j'ai repensé plusieurs fois par flashes dans la soirée et qui suscite en moi un certain malaise dont je ne parviens à me débarrasser : c'est la parole d'un ouvrier qui travaille dans une entreprise de transport maritime, laquelle une fois de plus menace de licencier un grand nombre de ses employés. L'homme, manifestant sur un pont au dessus de la Seine dit devant un barrage de policiers ne pas comprendre  qu'on donne de l'argent à la Grèce et que l'on n'aide pas les gens qui ont un emploi en France, et se demande pourquoi les flics sont prêts à les tabasser comme des voyous. Tout cela se mélange avec les actualités radiophoniques qui brossent un tableau assez sombre des conséquences d'un échec du sommet de Bruxelles sur l'Euro, et ne se révèlent d'ailleurs guère plus optimistes en cas d'accord, puisque d'après le chroniqueur, cela ne serait là qu'une façon de différer à plus ou moins brève échéance les conséquences d'une catastrophe déjà présente. Puis c'est la lente litanie des mesures sociales adoptées par le parlement pour réduire le déficit en France. Je me lève. Insouciante,  ma fille, encore au lit dans sa chambre est en train de lire les dernières aventures de Jules "un plan sur la comète".  Elle me dit avec un grand sourire que cela fait une heure et demie qu'elle est réveillée. Dehors le ciel est d'un bleu très pur. Même s'il fait froid, il y aura, comme ces jours passés, probablement beaucoup de gens dans les jardins publics à profiter des ultimes rayons d'un beau soleil d'automne.

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