Voilà,
ça me revient,
à un moment, j'ai cessé de réaliser des collages à la main, avec de la colle et du papier. Il me semble — mais je n'en suis pas tout à fait certain — que celui-ci fut le premier que j'ai conçu avec photoshop. Je l'avais intitulé "Les guetteurs". J'ai ensuite décliné plusieurs autres tentatives sous ce titre générique
ça me revient
lorsque
j'attendais le bus avec Cathy Farge pour aller à l'école de Biscarrosse-Plage je dessinais des profil du général de Gaulle sur le béton du
poteau télégraphique. Je me rappelle aussi qu'il y avait dans notre
classe un grand gars un peu lunaire et drôle qui s'appelait Kader
ça me revient
un jour le reporter journaliste, critique de cinéma
et écrivain François Chalais, aisément identifiable à sa voix très
particulière, nasale et d'une nonchalance un peu désabusée a collé un gros bourre-pif au plumitif Jean-Edern Hallier
qui l'avait bien mérité en tenant des propos insultants. J'aimais bien
François Chalais, qui était un baroudeur. Il a été viré de la télé simplement pour
avoir informé de l'existence du manifeste des 121 encourageant l'insoumission en Algérie, bien qu'il fût sûrement contre. Il a
aussi la particularité d'avoir interviewé le premier ministre du Nord
Vietnam en 1968 ainsi qu'un pilote détenu par les nord-vietnamiens qui
n'était autre que John Mc Cain, le futur sénateur américain et candidat
conservateur aux élections de 2008
ça me revient
à
l’époque des attentats — que ce soit celui de Charlie ou ensuite ceux de
novembre 2015 — tout le monde s’était promis que, après il faudrait
beaucoup s’aimer. Pendant le confinement on applaudissait les
infirmières tous ceux qui se dévouaient au jour le jour pour nous
sauver. Plus rien ne serait comme avant, disait-on. C’est dans la nature
des événements exceptionnels de susciter ce genre de réaction à la con,
ce sentimentalisme bien niais, suintant la bonne conscience et collant
comme de la barbe à papa. Les bonnes résolutions de début d’année m’ont
toujours fait gerber, tout comme les déclarations péremptoires, les
promesses politiques rarement suivie d’effets, les grands projets
qu’aucune logistique ne soutient. Mais il y a des gens assez crétins pour y
croire encore. Quand on se souvient que le slogan de Mitterrand il y a
40 ans était "changer la vie", rien de moins. On a vu le résultat.
ça me revient
Boutet
c’était le nom du poissonnier de Biscarrosse-Plage quand nous y sommes
arrivés. Son fils avec lequel j'avais fait une ma première excursion
vers Maguide s'appelait peut-être Jean-Marc
ça me revient
une
fois, quand j'avais quinze seize ans j’ai suivi pendant un petit moment
la fille d’un colonel de l’École Polytechnique dans les rues du
quartier latin. J’étais assez timide et en fait je n’ai jamais engagé la
conversation avec elle.
ça me revient, un soir j'ai vu Copi lire sa pièce "les escaliers de la Butte" au théâtre de la Bastille, et c'était réjouissant
ça me revient
dans la seconde moitié des années soixante Jean-Sebastien Bach a inspiré deux tubes planétaires : A wither shade of pale de Procol Harum et Bourrée de Jethro Tull
ça me revient
l’opulente
et sûrement pour elle encombrante poitrine de la jeune secrétaire
médicale dont la carnation suggérait qu’elle était métisse, et
l'intriguant prénom « Stiffanie » sur le badge permettant de
l’identifier. J'avais alors aussitôt imaginé un scénario : le père
immigré, ne parle ni ne
comprend bien le français. Voulant, pendant que sa femme est encore à la
maternité, enregistrer sa fille sous le nom de Stéphanie, il ne peut
toutefois prononcer correctement ce nom, encore moins l'épeler.
L’employé de mairie malveillant, retranscrit ce qu’il entend à l'état
civil, y prenant peut-être même un malin plaisir. Cela lui fera une
bonne histoire à raconter le soir en famille.. J’avais aussi imaginé les
cours de
récréation et les moqueries endurées par la petite fille qu'elle avait
été.
Ça me revient
la
première fois où j'ai vu "Amarcord", le film de Fellini, c'était un
dimanche après midi en famille avec Philippe Dominique et Agnès au
cinéma situé peu avant la station de métro Montparnasse en haut de la rue de Rennes qui abrite maintenant un magasin de fringues
ça me revient,
en première, notre professeur d'anglais était un jeune américain très sympa, vraiment cool, de quelques années à peine notre aîné. C'est lui qui m'a fait découvrir "Le plaisir du texte" de Roland Barthes, ainsi qu'un essai en anglais, pas si facile que ça à comprendre de Susan Sonntag (dont j'ai découvert il y a peu la tombe au cimetière Montparnasse) : Notes on "camp"
ça me revient,
une photo prise en mai 2014 avec
un Iphone et non avec le petit appareil que j'aimais beaucoup, un fuji
au boîtier métallique, que j'avais acheté en février 2009, juste avant
de partir en Guadeloupe, et qui venait de cesser de fonctionner peu de
temps auparavant à la fin de ma visite à l'exposition "Les Archives du
Rêve" conçue par Werner Spiess à l'Orangerie des Tuileries. S. m'accompagnait et quelques jours après, pour mon anniversaire, elle m'a
offert le magnifique catalogue de l'expo avec une jolie dédicace.
pendant les vacances du premier Noël passé dans l'appartement de l'école polytechnique en 1970, j'ai beaucoup écouté Strawberry fields forever. La pièce sentait très fort la peinture car elle venait tout juste d'être repeinte.
ça me revient
le
12 le 13 ou le 14 janvier 2010, au Havre, lors d'une des premières
représentations de la pièce de Benjamin Charlery, Nadine juste avant de
rentrer en scène m'a récité par cœur un extrait de "Vivre" de Milena
Jesenskà. J'avais alors beaucoup de chagrin, mais heureusement, il y
avait Nadine et Albert Delpy avec lesquels c'était bon de rigoler.
Shared with inspire me monday - ruby tuesday - wandering camera
So many memories of things you remmeber. Strawberry Fields in 1970, gosh year before I was born.
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