Voilà
à quatre vingts ans passés, il raconte encore avec fierté et arrogance, comme si c'était là un fait d'armes digne d'être retenu, qu'avant de quitter la zone où il avait combattu et bien que la paix fût signée, il avait pris soin de disposer un maximum de mines afin de "laisser un souvenir" à l'ennemi. Et les enfants, les enfants qui ont peut-être perdu un pied une jambe ou la vie après avoir sauté sur une mine en se baignant dans un oued par exemple, ou en cherchant un mouton égaré ? Dommage collatéral répond il dans un grand rire. Mélange de dégoût et de honte à la simple évocation de ce vieillard malfaisant qui n'a que trop vécu. Où l'on voudrait que l'enfer décrit dans l'œuvre de Dante existât vraiment pour de telles ordures, jusqu'à la fin des temps, y expient en souffrance la connerie la lâcheté et l'abjection où elles se sont vautrées toute leur vie durant.
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