Voilà,
il y a peu, au détour d'une rue, j'ai aperçu ma fatigue. Elle portait ces chaussures que je n'ai jamais mises et qui traînent dans un de mes placards. Essoufflée, en silence elle réclamait un peu de répit. Dans son petit bagage auquel elle semblait s'agripper, il y avait toute ma vie. Ça ne prend pas tant de place que ça une vie, et pourtant c'est fou comme on y tient. J'ai voulu aller à sa rencontre pour la récupérer de peur qu'elle ne l'oublie quelque part, et puis je ne sais pas j'ai eu la flemme, j'ai rebroussé chemin. J'ai laissé ma fatigue, j'ai laissé ma vie. Désormais je traîne. Les passants parfois me considèrent avec suspicion, le plus souvent m'ignorent. Je parle aux chiens, je parle aux piafs, les feuilles mortes sont mes amies. Je suis un courant d'air. C'est pas plus mal comme ça.
Too Funny
RépondreSupprimera great photo, she would fit right in a Beckett play...
RépondreSupprimerC’est très beau, touchant, Arnaud.
RépondreSupprimerBelle journée.
Pierre said it very nicely. A wonderful post.
RépondreSupprimerOh oui, très beau texte, le sac comme un bouée de sauvetage à la dérive...émouvant.
RépondreSupprimerMerci
parler aux chiens, aux piafs, aux blogueurs...
RépondreSupprimerle luxe de pouvoir traîner, de parler aux oiseaux... c'est beau la vie
RépondreSupprimertu dis si souvent que tu ne sais pas écrire ! c'est faux ! ce texte est un petit bijou.... vraiment
A wonderful little story to go with this interesting photo! I'm going to start looking for my fatigue but I think she found me already. :-)
RépondreSupprimerThanks for the comment. Thankfully the fire is not near my area. I hope your summer was good and not too hot.
Superb wordage to go with this image Kwarkito, you are a writer of distinction 💙
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