hier, un vent chaud soufflait fort sur la ville. Comme un vent venu du désert, mais le désert est loin pourtant. J'ai vérifié sur mon smartphone. C'était un vent de sud sud-ouest, un truc anticyclonique donc. Je ne me souvenais pas avoir vu quelque chose comme ça, dans les rues de Paris depuis que j'y habite. Cela créait une étrange ambiance.
(...)
Il semblerait que les gens soient rentrés. La ville se repeuple. La circulation est plus dense. Les piétons plus nombreux. Beaucoup de gens portent des masques. Quelques uns s'en dispensent. Les terrasses sont encore bondées, surtout le soir. Certaines petites rues sont même devenues des cafés et des restaurants à ciel ouvert en raison du dispositif adapté pour compenser les pertes des cafetiers durant le confinement. Bientôt ces terrasses provisoires qui empiètent sur les places de parking seront démontées. Il paraît que la vie doit reprendre son cours. Mais les informations sont confuses concernant une éventuelle reprise de l'épidémie. Tout le monde semble dans l'expectative. C'est un temps suspendu.
(...)
On semble avoir ou vouloir oublier le traumatisme de la première vague d'épidémie. Personne ne parle plus des mensonges de l'appareil d'État, comme si le remaniement ministériel de juillet avait suffit à résoudre les incohérences de l'époque. Plus rien concernant les sacrifices des médecins et des infirmières dans les hôpitaux, des aide-soignants dans les Ehpad dont le dysfonctionnement et la dimension carcérale se sont révélés au grand jour. La "raison économique" semble sournoisement avoir repris le dessus. Rien non plus au sujet des professions sinistrées par la pandémie et pour lesquelles des solutions peinent à être trouvées. C'est comme si ces visages d'infirmières marqués par les lunettes de protection et la fatigue, comme si ces vidéos de soignants vêtus de sacs-poubelle en guise de surblouses, ces messages désespérés de médecins éreintés, ces morgues provisoires dans le marché de Rungis, ces empoignades à propos de la chloroquine, ces parents désemparés avec leurs enfants à la maison, ces profs incapables d'assurer leurs cours, comme si tout cela s'était dilué dans l'été
(...)
On regarde le monde, la résistance populaire en Biélorussie, les velléités expansionnistes turques au large de la Grèce, la banquise qui fond, les incendies en Sibérie en Californie, les troubles civils aux USA, avec leurs cortèges d'émeutes, de meurtres, de revendications racistes perpétuelles, de menaces plus ou moins larvées de coup d'état, et l'on se prend à imaginer que ce pays peut possiblement imploser comme autrefois l'URSS, mais dans une violence et une folie sans commune mesure.
(...)
On ne peut pas faire autrement que de subir ça. On éprouve un terrible besoin d'amour. On en vient presque à envier les amis qui meurent dans leur sommeil. On songe à de calmes paysages.
(Linked with skywatch friday and weekend reflections)
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Il semblerait que les gens soient rentrés. La ville se repeuple. La circulation est plus dense. Les piétons plus nombreux. Beaucoup de gens portent des masques. Quelques uns s'en dispensent. Les terrasses sont encore bondées, surtout le soir. Certaines petites rues sont même devenues des cafés et des restaurants à ciel ouvert en raison du dispositif adapté pour compenser les pertes des cafetiers durant le confinement. Bientôt ces terrasses provisoires qui empiètent sur les places de parking seront démontées. Il paraît que la vie doit reprendre son cours. Mais les informations sont confuses concernant une éventuelle reprise de l'épidémie. Tout le monde semble dans l'expectative. C'est un temps suspendu.
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On semble avoir ou vouloir oublier le traumatisme de la première vague d'épidémie. Personne ne parle plus des mensonges de l'appareil d'État, comme si le remaniement ministériel de juillet avait suffit à résoudre les incohérences de l'époque. Plus rien concernant les sacrifices des médecins et des infirmières dans les hôpitaux, des aide-soignants dans les Ehpad dont le dysfonctionnement et la dimension carcérale se sont révélés au grand jour. La "raison économique" semble sournoisement avoir repris le dessus. Rien non plus au sujet des professions sinistrées par la pandémie et pour lesquelles des solutions peinent à être trouvées. C'est comme si ces visages d'infirmières marqués par les lunettes de protection et la fatigue, comme si ces vidéos de soignants vêtus de sacs-poubelle en guise de surblouses, ces messages désespérés de médecins éreintés, ces morgues provisoires dans le marché de Rungis, ces empoignades à propos de la chloroquine, ces parents désemparés avec leurs enfants à la maison, ces profs incapables d'assurer leurs cours, comme si tout cela s'était dilué dans l'été
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On regarde le monde, la résistance populaire en Biélorussie, les velléités expansionnistes turques au large de la Grèce, la banquise qui fond, les incendies en Sibérie en Californie, les troubles civils aux USA, avec leurs cortèges d'émeutes, de meurtres, de revendications racistes perpétuelles, de menaces plus ou moins larvées de coup d'état, et l'on se prend à imaginer que ce pays peut possiblement imploser comme autrefois l'URSS, mais dans une violence et une folie sans commune mesure.
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On ne peut pas faire autrement que de subir ça. On éprouve un terrible besoin d'amour. On en vient presque à envier les amis qui meurent dans leur sommeil. On songe à de calmes paysages.
(Linked with skywatch friday and weekend reflections)