Il est des sensations qui sont des sommeils, qui occupent comme une brume toute l'étendue de notre esprit, qui ne nous laissent ni penser ni agir, et ne nous permettent pas d'exister clairement. Comme si l'on n'avait pas dormi de la nuit, il survit en nous quelque chose du rêve, et une torpeur de soleil diurne vient réchauffer la surface stagnante des sens. C'est une saoulerie de n'être rien, et la volonté est un seau renversé au passage dans la cour, d'un geste indolent du pied.
On regarde, mais on ne voit pas. La longue rue animée d'animaux humains, est une sorte d'enseigne couchée à l'horizontale, où les lettres seraient mobiles et n'auraient aucun sens. Les maisons sont simplement des maisons. On a perdu la possibilité de donner un sens à ce que l'on voit, mais on voit parfaitement ce qui est, cela oui. Fernando Pessoa in "Le Livre de l'Intranquillité"
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More food for thought... indistinct thoughts and half-perceived fancies. What is the yellow and red graffiti, that indistinct background to the ninja?
RépondreSupprimerbest... mae at maefood.blogspot.com
On regarde mais on ne voit pas. Je ne comprends pas
RépondreSupprimerSi bien écrite/ décrite cette sensation d'opacité...Pessoa, encore et toujours!
RépondreSupprimerYes--- I am so worn out by trying to make sense out the state of affairs here, I find myself withdrawing more and more. I like your picture. Yakitori always sounds like a description of steaming pile of politics to me.
RépondreSupprimerAlways be aware of corners.
RépondreSupprimerAn encounter on a unexpected place!
RépondreSupprimerThe last time I read Fernando Pessoa was in school. But that quote you mention is still contemporary.
RépondreSupprimerThanks for participating Kwarkito.