Voilà,
Incendies
monstres en Australie, inondations sans précédent en Indonésie, glaciers
recouverts de suie en Nouvelle-Zélande – ce qui à terme en précipitera
la fonte –, lacs formés dans les hauteurs de la chaîne de l'Himalaya
en raison du réchauffement climatique, et qui un jour ou l'autre se
déverseront dans les vallée en contrebas ou provoqueront de considérables glissements
de terrains, menaces de guerre sur le Moyen-Orient, folie contagieuse
de dirigeants confits dans leur ego et sans autres visions que celles de
leurs intérêts particuliers, soulèvements populaires en différents
endroits de la planète contre les injustices croissantes que génèrent les oligarchies de tous poils ou des dictatures religieuses. Actes déments individuels, crimes de masse
perpétrés un peu partout dans le monde, par des déséquilibrés plus ou moins illuminés
Tout cela vu depuis le chaos, certes encore bien modeste, mais déjà fort instructif, d'une ville à certaines heures saturée de véhicules et de pollution en raison des grèves de transports et où s'exacerbent alors les tensions, les réflexes hideux du chacun-pour-soi, du ressentiment, de la peur aussi, de sorte qu'il m'arrive de plus en plus souvent d'avoir l'impression que c'est plié, qu'il ne sert plus à rien de protester, de s'indigner, de s'insurger, que le genre humain est désespérant. Accablé, découragé, puisque de toute façon les virus de la discorde de la connerie semblent se propager partout dans le monde, la tentation me gagne de lâcher l'affaire, de rendre les armes, d'abandonner définitivement la partie.
Je n'ai plus la force ni les moyens de nager à contre-courant. De toute façon mon temps est passé.
Tout cela vu depuis le chaos, certes encore bien modeste, mais déjà fort instructif, d'une ville à certaines heures saturée de véhicules et de pollution en raison des grèves de transports et où s'exacerbent alors les tensions, les réflexes hideux du chacun-pour-soi, du ressentiment, de la peur aussi, de sorte qu'il m'arrive de plus en plus souvent d'avoir l'impression que c'est plié, qu'il ne sert plus à rien de protester, de s'indigner, de s'insurger, que le genre humain est désespérant. Accablé, découragé, puisque de toute façon les virus de la discorde de la connerie semblent se propager partout dans le monde, la tentation me gagne de lâcher l'affaire, de rendre les armes, d'abandonner définitivement la partie.
Je n'ai plus la force ni les moyens de nager à contre-courant. De toute façon mon temps est passé.
(...)
"Cependant,
je peux aisément citer avec reconnaissance tout ce dont la vieillesse
nous fait grâce. Le présent le plus cher à mon cœur est le trésor
d’images que nous gardons en mémoire après une longue vie et vers lequel
nous nous tournons avec un nouvel intérêt lorsque notre activité
décroît. Les silhouettes des visages évanouis depuis soixante,
soixante-dix ans continuent de vivre en nous, font partie de nous-mêmes,
nous tiennent compagnie et nous regardent avec des yeux vivants. Les
maisons, les jardins, les villes que nous revoyons sont exactement comme
autrefois, alors qu’ils ont disparu ou totalement changé entre-temps.
Dans notre livre d’images nous retrouvons, vivants et colorés, les
montagnes et les rivages éloignés que nous avons aperçus en voyage des
décennies auparavant. Regarder, observer, contempler, devient
progressivement une habitude, un exercice, et, insensiblement, l’état
d’esprit, l’attitude que cela entraîne influencent tout notre
comportement. Comme la majorité des hommes nous sommes poursuivis par
nos désirs, nos rêves, nos envies, nos passions, propulsés à travers les
années et les décennies de notre existence, impatients, curieux, plein
d’espoir, violemment agités par tous nos bonheur et toute notre
déception. Mais aujourd’hui, feuilletant avec précaution le grand album
de notre vie, nous sommes étonnés de constater à quel point il est
merveilleux et bon de se retirer de cette course poursuite, de cette
course folle et d’accéder à la vita contemplativa", écrit dans "Éloge de la Vieillesse" Hermann Hesse.
Si nombre de ses livres accompagnèrent ma jeunesse, je dois bien admettre que pour justes que me semblent ses remarques, elles se révèlent cependant d'un piètre secours. Elles ont été écrites après la catastrophe de la seconde guerre mondiale, à un moment où l'histoire offrait en occident un peu d'espoir. Difficile aujourd'hui d'être contemplatif, quand on sait que le monde qu'on laisse à nos enfants ressemble déjà à l'enfer.
shared with weekend in black and white
Si nombre de ses livres accompagnèrent ma jeunesse, je dois bien admettre que pour justes que me semblent ses remarques, elles se révèlent cependant d'un piètre secours. Elles ont été écrites après la catastrophe de la seconde guerre mondiale, à un moment où l'histoire offrait en occident un peu d'espoir. Difficile aujourd'hui d'être contemplatif, quand on sait que le monde qu'on laisse à nos enfants ressemble déjà à l'enfer.
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Perhaps not so much withdrawing, but simply taking a leave of absence, a vacation, a respite, a chance to breathe. I won't tell them where you are, and you can do likewise for me.
RépondreSupprimerL'appel d'un monde, d'une vie plus simple, coupé de tout...
RépondreSupprimer...a useful device as we age.
RépondreSupprimerLooks lonely!
RépondreSupprimerfrom real life!!
RépondreSupprimernice to have your own chair along with you. :)
RépondreSupprimerGreat capture!
RépondreSupprimerA poignant image
RépondreSupprimerGreat photo. There is a man who refuses to give up. There is still hope for the world, faint though it must seem at times.
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