mercredi 12 octobre 2016

Station balnéaire


Voilà,
C'était la dernière matinée de mon séjour, je m'apprêtais à quitter cette station balnéaire que je venais de découvrir avec ravissement et où je m'étais si bien reposé. Je regardais les maisons en songeant que cela devait être formidable d'appartenir à une de ces familles raisonnablement riche, catholique sûrement, où l'on se transmet du patrimoine de génération en génération. Bien sûr, pour l'avoir souvent entendu, je sais qu'une maison c'est coûteux à entretenir. Mais les pauvres ne se posent pas ce genre de question. Ils ne savent que bader et envier les bourgeois. Pour ma part je nourris à l'égard de ces derniers un mélange de fascination et de détestation, sans doute parce que je suis persuadé  que j'aurais été assez sournois pour profiter du confort et de l'éducation bourgeoise sans tomber dans le panneau de la subordination. J'ai tout de même eu affaire à pire dans mes jeunes années. Bref, j'étais sur la plage quasiment déserte et, un garçonnet, sans doute pour une mauvaise action (comme on dit au catéchisme) qu'il avait commise un peu plus tôt, tentait de s'excuser auprès d'une fillette en train de creuser un trou dans la plage. "Casse toi sale merdeux, dégage, je ne veux plus te voir" lui répondait celle qui semblait avoir sensiblement son âge. Était-ce une camarade de jeu, sa sœur ou une cousine ? Quoiqu'il en soit la violence de sa réaction sur la plage vide ("Ne t'approche pas, fous le camp petit con, je t'emmerde") contrastait avec le bon ton que j'avais pu constater les jours précédents, parmi ces familles catholiques qui fleuraient la France des rentes viagères de la gestion dite "de bon père de famille", et des banlieues cossues de l'ouest parisien. En me baignant j'avais même pu entendre, quelques jours auparavant cette savoureuse réplique d'une élégante et embijoutée quinquagénaire vêtue d'un maillot de bain deux pièces (ce qui me rendra la religion catholique toujours moins détestable que les autres) expliquant à une autre femme, "la semaine prochaine c'est la béatification de Mère Theresa, et c'est très important pour nous car notre paroisse possède des reliques de Mère Theresa". 

2 commentaires:

  1. Ces contrastes et étonnements sont sûrement le sel de la vie....non?
    (je ris toujours des innombrables "vraies" reliques de saints!)

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  2. its funny and interesting your observations...i used to wonder about mother teresa--she always appeared quite severe and frightful

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