Voilà
cela suffit, cette forme projetée. D'où vient-elle peu m'importe. Pour un moment me suffit. Ombre lumière sur le mur. Pourquoi autre chose, pourquoi autre part. Tous les voyages tous les ailleurs ramassés dans une fugitive apparition. Saisir l'image. Se fondre s'abandonner dans la contemplation de ces irisations. S'y fondre s'y retirer s'y oublier comme autrefois quand on était toute chose que le corps pouvait voir entendre sentir ou respirer. Quand on ne faisait qu'un avec le monde, absent à l'idée même de menace. Quand on était la feuille frémissante sous le vent, le souffle d'air frais, le chant des grillons, le nuage qui se dissipe le parfum soudain évanoui. Quand c'était là le seul langage pour un temps encore affranchi de la tyrannie du sens et de l'obscène nécessité des mots. Mon mantra dans ma rétine, puisse un état sans mesure à présent me changer en nuée.
j'aime beaucoup ce texte :) bonne journée
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