vendredi 16 mai 2025

Le bon vermifuge Lune



Voilà,
tous ces objets qui nous survivent c'est tout de même étrange dis-tu
c'est vrai mais du moins n'a-t-on pas besoin de leur consentement pour les photographier.
J'aime ce visage effrayé qui dément le slogan publicitaire
première publication 06/8/2013 à 12:57
linked with signs2- friday face off - the weekend in black and white

jeudi 15 mai 2025

Une perspective insolite

Voilà,
je me souviens très bien, j'étais plutôt content lorsque j'ai réalisé ce cadre, l'été dernier. La perspective est plutôt insolite, prise sur le Rocher des Dombs où se trouve une modeste vigne. De la ville en contrebas on ne distinguait plus que la tour de l'horloge. Quelqu'un aurait pu, s'il s'était tenu au même endroit, voir la même chose deux siècles auparavant. 
J'ai aimé ce moment de suspension loin de l'agitation festivalière. 
Un moment j'ai oublié la fatigue et la peur.

mercredi 14 mai 2025

Tirage ce soir

 
Voilà
j'ai pris cette photo il y a fort longtemps, non loin du marché des enfants rouges dans le troisième arrondissement de Paris. Là se trouve la boutique "images et portraits" de Fabien Breuvart, photographe plasticien. Il s'est spécialisé dans la revente de photos trouvées, anciennes  et anonymes. J'aime bien, lorsque dans une image, apparaissent d'autres images et aussi lorsqu'il y a de l'écriture ou de la typographie. Je m’étonne de ne l’avoir encore jamais publiée sur ce blog.

lundi 12 mai 2025

Les temps sont flous

 
 
Voilà,
en fait les dirigeants corrompus d'Israël ont, en 18 mois, fait très fort. 80 ans après la libération des camps, ils sont, en devenant à leur tour génocidaires, parvenus d'une part, à insulter la mémoire de toutes les victimes de la Shoah autant que celle des victimes du 7 octobre, à d’autre part légitimer par leur action le Hamas et faire oublier à une bonne partie de la gauche française — et sans doute ailleurs dans le monde —  que c’est une branche armée des frères musulmans organisation radicale et fanatique islamiste dont nombre de groupes affidés ont perpétré ces quinze dernière années des actes terroristes un peu partout en Europe. Ensuite ils ont ravivé l'antisémitisme en France dans les milieux de la gauche dite révolutionnaire où, comme en témoignent certaines publications sur facebook, quelques néo-trotskistes perpétuent la ligne Pierre Guillaume. Enfin, Netanyahou et ses deux tarés Smotrich et Ben-Gvir, sont arrivés, après les avoir invités dans leur pays, à faire passer  les dirigeants de l'extrême-droite française pour des philosémites.
Bien sûr, des voix s'élèvent en Israël et dans la diaspora contre le nettoyage ethnique des palestiniens — qui n'est pourtant pas une nouveauté en soi —. Cela donne ainsi l'occasion aux juifs de montrer que lorsqu'ils ne sont pas d'accord entre eux, ils peuvent se haïr les uns les autres avec une férocité qui égale celle que certains parmi eux destinent aux arabes. A certains, en France, il est reproché leur prise de conscience trop tardive. Les voilà taxés "d'ouvriers de la douzième heure". On les accuse de ne s'occuper que maintenant du destin de Gaza. Au lendemain de la confirmation des dirigeants israéliens du projet d'annexion totale de ce territoire, il s'agirait pour eux de simplement sauver leur image médiatique. 
C’est là, de mon point de vue, une belle manifestation de connerie. Si tu milites pendant longtemps pour une cause — en l’occurrence la défense du peuple palestinien et la reconnaissance du génocide de Gaza —, tu devrais te réjouir de rallier à ton point de vue ceux qui, selon toi, ne cessaient de se tromper, et qui — si tu penses aussi cela — justement bénéficient de relais importants dans l'opinion. Si tu continues de leur reprocher ce qu’ils ont fait ou pensé antérieurement, cela montre simplement que ton action n’est pas si altruiste que ça. Que nous disent au fond ces imprécateurs ? Qu’il sont fiers d’avoir bien pensé avant tout le monde et d'avoir eu raison en premier ? La belle affaire ! Et que ceux qui n’ont pas pensé comme eux et en même temps ne méritent pas de reconnaissance ? C'est peut-être que pour tous ces gens leur ego et leur soif de pouvoir compte plus que la cause défendue. Pour eux, quoi qu’elle fasse, toute personne qui n’a auparavant pas pensé comme eux est porteuse d’une faute originelle. 
Que faire dès lors de ces gens là, qui n'ont pas eu la même clairvoyance ? Faudrait-il les envoyer dans des camps de rééducation idéologique comme au temps de Pol Pot au Cambodge ?  Ces nouveaux ralliés doivent-ils faire leur autocritique et s’humilier publiquement ? 
Sur les réseaux sociaux certaines de ces invectives s'achèvent par "nous n’oublierons pas". Quels règlement de compte ultérieurs cela laisse-t-il augurer si l'occasion se présente. Que signifient ces menaces ? Il me semble pourtant qu'on ne défend pas une cause au nom de la pureté idéologique mais pour la justesse de la cause. 
Ce que je vois là-dedans c’est qu’on n’a pas le cul sorti des ronces. La connerie est quand même bien chevillée à l'humain. C'est même ce qui le singularise.
Il faut lire ou relire "Quelque part dans l'inachevé" ce livre d'entretiens entre Jankélévitch et Béatrice Berlowitz (oui oui ce sont des juifs mais c'est bien quand même, je vous l'assure ). Le chapitre XVII intitulé "le piège de la bonne conscience" et le chapitre XIV intitulé "ces quelques fausses notes" éviteraient, à condition de les comprendre, les jugements hâtifs et péremptoires de certaines bonnes consciences.
Ah oui, pour ceux qui l'ignorent il existe un point d'ironie dans ce texte.
Pendant ce temps-là au Soudan, treize millions de personnes ont été déplacées de force depuis Avril 2023. Huit millions à l'intérieur du pays, et quatre millions dans les pays voisins. Une bagatelle. Mais à la bourse des émotions sur les réseaux sociaux, ce n'est pas une bonne affaire. Pas plus que le sort des ukrainiens qui depuis plus de trois ans résistent à l'impérialisme russe.
Nous vivons une époque formidable et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. 
A part ça, je note qu'à Paris à l’Orangerie des Tuileries une exposition est consacrée au flou, et qu'une rétrospective sur le même thème se tient à la cinémathèque. Faut-il y voir un signe des temps ? Tout se mélange tout est confus on a du mal à faire le point.  "Les gens sont fous, les temps sont flous" chantait déjà Dutronc à une époque qui rétrospectivement paraît bien légère. Cela m'offre en tout cas un prétexte pour sortir cette photo prise fin Juin 2021 (je crois me souvenir qu'il y faisait très chaud certains matins) du côté des jardins du Palais-Royal.

dimanche 11 mai 2025

Pêle-mêle avec peintures murales

Voilà,
au cours de mes promenades bellevilloises évoquées précédemment, je suis passé par la rue de la Villette où j'ai aperçu ces oiseaux multicolores sur la façade d'un groupe scolaire. C'est un quartier très prisé des muralistes qui s'en donnent à cœur joie un peu partout. 
Rue des cascades, où je suis déjà passé il y a longtemps, j'ai trouvé un autre motif animalier sur le rideau de fer d'un café littéraire.
 

Bien que le quartier ait beaucoup changé depuis, j'ai repensé à ce film de Maurice Delbez intitulé "un gosse de la butte" et rebaptisé "rue des cascades". On y voit en particulier Suzanne Gabriello, cette comédienne pour qui Jacques Brel aurait écrit "Ne me quitte pas" dans un autre café, situé sur la butte Montmartre. L'action du film se passe dans un café épicerie "Le postillon" qui n'a pas survécu, à la différence du Vieux Belleville, rue des envierges.


Le film de Maurice Delbez est disponible en streaming sur le net et je le recommande. Il était particulièrement audacieux pour l'époque.  Il raconte l'histoire d'Hélène, séduisante veuve quadragénaire interprétée par Madeleine Robinson et mère du petit Alain,  qui tient un café-épicerie-crémerie à Ménilmontant, alors en pleine évolution en ce début des années 1960. Lorsqu’elle essaie de refaire sa vie avec Vincent, un Antillais de vingt ans son cadet, Alain témoigne d’abord de l’hostilité à ce dernier avant d’être conquis par sa gentillesse et de devenir son ami. À cause d’un drame de la jalousie où sa voisine et amie Lucienne est assassinée par son mari qui l'a surprise en flagrant délit d'adultère avec son neveu plus jeune, Hélène prend conscience de sa grande différence d’âge avec Vincent et décide de mettre fin à leur liaison.Le film évoque sans détour le désir féminin, montre un couple mixte.  Au début des années soixante, l'histoire d'une mère blanche qui refait sa vie avec un jeune Noir de vingt ans son cadet, dans le décor presque sauvage du Belleville des années 1960, cela devait être trop audacieux. Le film n'a guère séduit les critiques et les directeurs de salles ont refusé de montrer le film. Le réalisateur Maurice Delbez, a du éponger 40 millions de francs de dettes. Il a pu cependant revoir son film ressorti en 2017 dans une copie neuve peu de temps avant sa mort. Il repose à présent dans un charmant petit village de l'Aveyron.

vendredi 9 mai 2025

Énigmes



Voilà,
Est ce que j'avais déjà peur au moment où j'ai pris la photo ? La peur était-elle en train de faire son lent travail ? Est-elle venue un peu plus tard dans l'après-midi sans que je ne m'en rende compte ? À la terrasse du café par exemple ? Pourquoi ai-je pris cet instant ? Qu'est ce qui m'a retenu dans ce cadre ? Ai-je reconnu dans cette attitude quelque chose qui faisait écho à ce que j'éprouvais sur le moment ? Il m'a semblé bien sûr que cela ferait une belle photo. Cela ne m'a pas traversé l'esprit mais j'y songe à présent que j'écris ces lignes, un jour viendra où il y aura une dernière photo. Plus tard – l'après-midi tirait à sa fin –, la panique m'avait saisi sur le boulevard où je n'étais pas venu depuis si longtemps et qui ressemble à un ghetto, puis dans un lieu de passage bondé à cette heure où des  visions d'explosion et de carnage m'ont affolé quelques minutes, alors que j'avançais hébété, à cause de la vue qui baisse (oui peut-être devrais-je changer mes verres). J'ai eu la nette sensation de n'être plus tout à fait de ce monde comme si quelque chose en moi se résignait. Parvenu à destination, j'ai un peu marché. Mon regard a été attiré par la modestie sauvage de ces deux là. J'étais encore capable de les apercevoir, de me rapprocher d'elles. C'était ça la vie. La vie intense et fragile. J'ai songé aux photos de Bill qui célèbre les grands horizons, mais aussi les mousses et les lichens et dont les photos sont un hymne permanent à la nature toujours changeante

première publication 13/4/2016 ) 7:39

jeudi 8 mai 2025

Tourisme à Belleville (1)

Voilà,
il était entendu avec ma fille que je lui laisserais mon appartement début mai pour qu'elle accueille des amies qu'elles avait connues lors de son séjour Erasmus à Barcelone en 2023 et avec lesquelles elle est restée liée.  Mon partenaire de jeu de la pièce "cendres sur les mains" qui profitait du pont du premier mai pour partir en excursion avec sa douce, m'a proposé son logis pour cette période. 
J'ai donc, pendant quatre jours, fait le touriste du côté de Belleville, qui n'est pas un quartier où je viens souvent. C'était formidable. J'en ai profité pour me balader, — parfois tôt le matin — dans les alentours sous une chaleur estivale (un peu inquiétante pour la saison). Mes pas m'ont ainsi mené sur la butte Bergeyre, dont on aperçoit les vignes en premier plan et d'où l'on peut distinguer au loin la butte Montmartre. C'est un îlot résidentiel difficilement accessible habité par des célébrités, des artistes pour la plupart.


Je montrerai d'autres photos de ce bref séjour à l'autre bout de Paris. Belleville est un quartier très attachant avec une grande diversité de populations et de milieux sociaux. Bien sûr, les multiples rénovations urbaines de ces cinquante dernières années l'ont beaucoup transformé, mais il garde toutefois un cachet très particulier et n'a en rien perdu de son âme.

jeudi 1 mai 2025

Sur un rocher, face à la mer

 
Voilà, 
l'orage est passé, le jour décline doucement, bientôt on ne fera plus la différence entre un fil noir et un fil blanc. Ils sont là, au pied de la corniche devant la mer étale. Il est possible que ce paysage magnifique ne les étonne plus guère tant il leur est devenu familier. 
Je ne fais que passer, mais je les vois de loin. Ils me semblent jeunes et — je ne sais pas pourquoi — cela m'émeut, qu'ils soient là, comme ça, tous les deux. Ils sont dans le temps des commencements. Ils ne se doutent pas que ça passe vite, une vie.

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