vendredi 28 février 2025

mardi 25 février 2025

Il m'arrive parfois


 
Voilà, 
il m'arrive parfois, d'imaginer une ponctuation différente à certains livres que je lis et dont je trouve les phrases trop longues ou trop alambiquées.
 
il m'arrive parfois de ne pas avoir envie de sortir de chez moi pendant plusieurs jours d'affilée et de traîner longtemps au lit le matin

il m'arrive parfois d'avoir envie d'en finir avec ce blog

Il m’arrive parfois d’aimer certains paysages urbains après la pluie

il m'arrive parfois de m’endormir la radio allumée et de ne me réveiller au milieu de la nuit à cause d'un rêve induit par ce que j'ai entendu

il m'arrive parfois d'être sidéré par les reflets que j'aperçois dans le bus par exemple et je voudrais alors n'être plus qu'une vitre
 
il m'arrive parfois de penser que la mort c'est remonter le cours de sa vie dans un univers parallèle et retourner vers l'insouciance et la béatitude. Et qu'ainsi, comprenant au fur et à mesure le processus, on en vient à se réjouir encore plus des moments revécus

il m'arrive parfois d'imaginer des scenarii absolument apocalyptiques concernant l'état de nos sociétés, je voudrais m'en empêcher mais suis incapable d'y parvenir. Ce n'est même pas une activité consciente
 
il m'arrive parfois et même très souvent de vouloir être un petit personnage dans un paysage peint par Poussin, Le Lorrain ou quelque peintre védutiste italien

il m'arrive parfois d'être pris d'un grand découragement devant la nécessité des tâches domestiques
 
il m'arrive parfois, lorsque dans certains cinémas il faut acheter son billet puis ensuite remonter la files d'attente à l'extérieur  — comme c'est le cas au Champo et la la filmothèque du quartier latin — de dévisager mes futurs compagnons de salle. Le jour où je suis allé voir "les quatre nuits d'un rêveur" de Robert Bresson, j'ai trouvé que la plupart des gens faisant la queue étaient vraiment très moches.

il m'arrive parfois d'être pris de panique et de désespoir devant le spectacle du monde
 
il m'arrive parfois de me décourager et de penser que je ne parviendrais jamais à faire pousser un avocat (depuis le temps que j'essaie)

il m'arrive parfois d'envisager d'établir une liste des films que j'ai vus et dans lesquels il y a des scènes de rêve
 
il m'arrive parfois de consulter le blog d'un certain homme politique français, un imprécateur aux vociférations grotesques, dont la prose rappelle celles des apparatchiks staliniens au temps de la guerre froide. Selon ses propres standards on pourrait le qualifier de "hyène folle"

il m'arrive parfois de songer que des choses familières, qui ont toujours suscité ma curiosité, demeureront vraisemblablement inconnues jusqu'à la fin de mes jours, comme par exemple, l'intérieur de ces dômes et clochetons caractérisant tant d'immeubles haussmanniens.
 
il m'arrive parfois de penser que la troisième symphonie de Brahms c'est toujours un truc bouleversant 

Il m’arrive parfois de supposer qu’un jour peut-être j’irai chez le coiffeur sans me douter que ce sera la dernière fois

Il m’arrive parfois de me demander si je suis désormais capable d’écrire autre chose que des listes et des énumérations ce qui constitue encore une façon de s’exprimer même quand on n’a plus grand chose à dire
 
il m'arrive parfois de me demander si de nos jours, les medias ne font pas tout pour que l'on s'accommode peu à peu de l'injustice sans vraiment le réaliser

il m'arrive parfois d'espérer malgré tout

dimanche 23 février 2025

Immeuble d'angle

 
Voilà
le surprenant immeuble de la rue Boulard, à l'angle du 11 rue Froidevaux, fut commandé par M. Emile Gérondeau à l’architecte Léon Boucher (père de l'aviatrice Hélène Boucher), et sa demande de permis de construire fut publiée le 13 février 1911. C’est grâce à cette publication que l’auteur de l’édifice nous est connu, puisqu’il n’a pas trouvé nécessaire de le signer.
A cette époque déjà tardive, l’Art Nouveau commençait à vouloir se muer en un style à la fois plus sévère, plus anguleux, mais sans pour autant renoncer à une certaine sophistication décorative.
Cet immeuble très intéressant, propose un art assagi, mais "avec une réelle volonté d’originalité. Il se distingue par ses multiples ouvertures et balcons, et par la présence des motifs colorés, en mosaïques de grès aux motifs déjà très stylisés".

 
Des bandeaux arrondis se prolongent sur les façades pour former des gardes corps, et maintenir la rotonde d'angle. Des incrustations de pierre émaillées représentant des guirlandes de fleurs, décorent la façade en pierre de taille. On peut remarquer, s'évidant vers le haut, une rotonde d'angle à fenêtres géminées, avec des bow-windows, des balcons traités en lignes courbes. Rue Boulard, une porte d'entrée est ornée de sgraffites et de ferronnerie stylisés, aux motifs floraux. (source  Jean-Pierre Dalbéra wikipedia)

 
Prolongeant ma promenade, j'ai aperçu, Boulevard Raspail, à l'entrée d'une école d'art privée, ces fresques dans le hall d'accueil qui ont sûrement été réalisés par des étudiants. Mais les gardiens n'ont pas voulu que je rentre.

samedi 22 février 2025

Un autre monde


Voilà,
je ne vais pas chercher à analyser la situation, ni me livrer à des hypothèses  ou des projections futures. Seuls peut-être quelques spécialistes avaient idée de l'irrationalité dans laquelle nous nous trouvons. Je n'en connais pas qui envisageaient une si soudaine rupture des équilibres géostratégiques et des alliances  élaborées de longue date. Qui pouvait supposer une telle irruption de l'inconnu due à des décisions précipitées et inconséquentes. 
On a basculé dans un autre monde. 
Ce qu'on pressentait comme vaguement possible, tout en s'efforçant de le considérer comme hautement improbable advient avec la violence d'une déflagration, et saisit d'effroi les dirigeant européens qui n'y étaient pas préparés.
Partout les forces de la haine et du ressentiment sont à l'œuvre. Jamais la bêtise ne s'est donnée en spectacle avec une telle arrogance. Jamais elle n'a disposé d'une telle puissance de destruction. "Quelle époque terrible que celle où des idiots dirigent des aveugles", écrivait Shakespeare. Là on est particulièrement servis.
Après les quatre ans de gouvernance Trump on pouvait difficilement imaginer que le peuple américain en redemanderait. Je ne sais pas si ce sont les ravages conjugués de l'influence de médiocres médias, de l'acculturation croissante du continent nord américain, l'effet de la junk food, de la généralisation de l'usage des drogues, mais cette pulsion suicidaire collective nous exile dans une contrée située au delà des questions.
Tout est toujours possible, même le pire. Bien que je n'ai jamais fait preuve d'un grand optimisme, je n'ai jamais imaginé que la bêtise collective serait de nouveau à ce point possible.
Je pensais que les institutions américaines nous préserveraient de la possibilité d'un tel chaos.
La frénésie dévastatrice des dirigeants états-uniens, le délire psychotique du Président d'une nation en pleine débâcle, qui fait acte de reddition et se prosterne devant le dictateur russe qui n'en demandait pas tant, toute cette accumulation de comportements erratiques des dirigeants yankees mène à l'autodestruction rapide de la puissance américaine.
En devenant le caniche de Poutine, Trump ne trahit pas seulement ses alliés, il met en danger la nation qu'il est supposé gouverner entre deux parties de golf. Pour cette reddition, autant que pour son obstination à saper l'armée, les intérêts de la sécurité nationale, il devrait d'ores et déjà être traduit en cour martiale.
Le manque de réaction des chancelleries de l'Union Européenne, comme tétanisées par les violents propos du vice-président américain à leur égard, atteste de leur surprise. Ils découvrent que l'Europe est désormais seule, comme un animal domestique que les maîtres livrent en pâture aux chasseurs. Ils réalisent qu'elle n'est plus qu'un vestige de l'histoire et la survivance quasi fantôme d'une culture qui s'est peu à peu évanouie sans qu'on s'en rende compte. Notre avenir, notre illusoire sécurité disparaissent comme certains paysages ou certaines routes dans un gouffre
La bêtise abjecte et l'arrogance des puissants font passer par profits et pertes la démocratie, l'encyclopédie des lumières, les droits de l'homme et le droit en général, les lois internationales, les engagement passés, les traités  entre les nations, les échanges culturels. et j'en passe. Bienvenue dans le nouveau monde.
Ici aussi en Europe les peuples sont très cons. Ici aussi les masses sont gaillardement hystériques et d'ores et déjà  adoptent la posture de "l'esclave qui cherche un maître à dominer "selon la brillante et paradoxale formule de Lacan.
Tout ce pour quoi j'ai vécu, tout ce qui m'anime, l'amour de l'art, la pensée, le domaine des idées, l'admiration que je porte aux chercheurs (mathématiciens, biologistes, physiciens etc) aux inventeurs, aux artisans détenteurs de savoirs et de pratiques anciennes qu'ils perpétuent, bref tout ce qui ressortit de l'intelligence pratique ou conceptuelle, tout cela semble désormais battu en brèche, soudain inutile.
En fait toute ma vie j'ai essayé d'échapper à la connerie bien soldatesque bien fascisante qui sévissait dans ma famille. Et maintenant, avec ce que devient le monde, c'est comme si je me trempais la tête dans la cuvette des chiottes.
S'il ne s'agissait que de moi, je m'en foutrais. Le meilleur de ma vie est derrière. 
Mais je pense à ma fille. Et ses ami.e.s si sympathiques, et intelligents. J'ai peur de ce qui les guette. Car cette pandémie de connerie crasse qui se répand sur toute la surface du globe, cette précipitation affolée vers des horizons obscurs, il semble que rien ne puisse l'arrêter.
Je ne peux parler que de là où je me trouve et seulement de ce que je ressens. Ma compréhension du monde s'en tient à de vagues intuitions. Je file cependant  parfois la métaphore. J'ai récemment appris lors d'une leçon de Wajdi Mouawad au collège de France, (car quand j'ai le temps je vais assister à des leçons du collège de France) que "métaphore" en grec courant signifie "transport". Alors je me transporte des mots aux images. Je "déménage" — le français utilise parfois cette expression pour signifier qu'on devient fou ou gâteux—, je continue de radoter, de faire des associations. Europe n'a plus la prestance de la belle jeune fille que Zeus enleva prenant l'apparence d'un taureau blanc. Elle est bien vieille à présent. Presque moribonde. Attend aux urgences. Pas sûr qu'on puisse la réanimer. Pas sûr.

jeudi 20 février 2025

L'immensité des nuages

Voilà,
Assis seul en silence 
Un pâle rayon de lumière s'infiltre dans mon cœur
Le monde est pris par des agitations diverses 
Comment oublier la folie des hommes 
Quand par hasard une journée de sérénité est entre mes mains
Je comprends que j'ai connu trop d'années de vaine agitation
Mon cœur voudrait trouver refuge dans l'immensité des nuages
(Sôseki in "Oreiller d'herbes")

lundi 17 février 2025

Au milieu de la nuit


 
Voilà,
de plus en plus souvent je me réveille au milieu de la nuit avec la sensation d’être passé à deux doigts de la mort, d’avoir senti comme une force intérieure qui voulait me happer m’aspirer dans une sorte de gouffre, d’absence sans contour. Tôt ce matin, c’était très étrange. Dans mon rêve je lisais un texte vraiment bizarre que je prononçais à mesure que les mots apparaissaient. J’avais la sensation d’être particulièrement juste dans mon interprétation et que je ne pourrais pas faire mieux. En même temps je m’apercevais que ce texte racontait ma propre fin que j’étais en quelque sorte en train de la commenter. Je me suis réveillé, désolé d’être confronté malgré moi à des pensées morbides. Il m’arrive de penser parfois que mon cerveau est en train de me préparer à quitter ce monde à plus ou moins brève échéance. Cela me contrarie un tantinet bien sûr, mais tant qu’à faire ça serait somme toute pas mal que cela se passe comme ça. Que la mort me cueille sans souffrance et que je me déploie dans une fugace et très légère surprise.
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dimanche 16 février 2025

Stormy weather

Voilà, 
je suis allé à Romainville, en début de semaine. La ligne 11 ayant été prolongée récemment cette commune de banlieue est devenue beaucoup plus accessible. Je suis passé par une cité assez sinistre, que ce mural monumental et assez charmant, au pied duquel les gens déposent des ordures, ne suffit pourtant à égayer. Au moins les gens savent où passent leurs impôts. Il a été réalisé par Viniegraffiti. J'aime bien l'utilisation de la colonne de cheminée transformée en tronc d'arbre.
Sinon hier c'était le 120ème anniversaire de Harold Arlen, l'auteur entre autres, de "Over the rainbow" et de "Stormy weather" — une des rares chansons que je sais chanter (mais pas aussi bien que Billie Holiday —. Une émission lui est d'ailleurs aujourd'hui consacrée animée par un présentateur qui a un cheveu sur la langue.


Père Trumpubu


Voilà, 
donc si je comprends bien Trump et son gang ont décidé de foutre la merde partout. Pas seulement dans leur pays mais partout. Avec des méthodes de mafieux, de patrons voyous. Dans la jouissance du "you're fired" qui concluait souvent son émission "The apprentice". Le monde comme une gigantesque émission de téléréalité. Leur jouissance est d'abord dans l’expression de leur pouvoir, donnée comme un spectacle. Outre s'accaparer les richesses, ils n’ont pas d’autres projet politique, que d’asseoir leur pouvoir  et de montrer qu’ils sont les boss, les maîtres et que seule importe leur volonté. Étaler le spectacle de leur puissance, prime sur le reste, et en particulier sur le confort des citoyens et leur bien-être. Mais bon pour le moment la majorité est contente. Elle tient sa revanche. Elle va sûrement déchanter. Les peuples déchantent toujours.
Pour Trump et sa bande il n’y a pas d’Histoire. Ce qui a été tissé avant eux n’a pas de sens puisqu’il n’y ont aucunement pris part. Ils sont dans la logique "du passé, faisons table, rase". C’est étrange que ce slogan que braillaient les jeunes maoïstes occidentaux de la fin des années soixante, soit devenu aujourd'hui leur mode d'action. Paradoxalement cela va de pair avec le fantasme d'une grandeur passée. Grandeur acquise grâce aux élites et à la main d'œuvre européennes qui avaient fui le nazisme dans les années trente.
Les liens entre l’Europe et l’Amérique, le lien historique, les liens culturels, l’origine des États-Unis tout ça, ça n’existe pas pour eux. Pas seulement parce que ce sont des ignorants, mais simplement parce que ça va à l’encontre de leur volonté de puissance. 
En 2016, Michel Schneider dans le journal Le Monde brossait un portrait assez juste de Trump. Mais il faisait preuve d’optimisme en imaginant que les contre-pouvoir du système politique américain, pourraient éviter ce qu’il pressentait et qui pourtant est bien en deça de ce à quoi nous assistons
Ce que propose Trump, ce n’est plus ni moins qu’une révolution culturelle, un changement de paradigme. Évidemment. Il ne le formule pas comme cela. Ce sont des mots trop difficiles pour lui. Il est juste dans la logique commerciale, celle du deal. Celle de Corleone. "Je vais te faire une proposition que tu ne peux pas refuser." et aussi "si tu n'es pas à mon service tu es contre moi"
Hier en une soirée, avec les propos insultants de David Vance lors d’une conférence européenne, initialement consacrée à l'Ukraine, on a compris qu’il n’y avait plus d'alliance historique, de défense commune. Mais que les États-Unis, par la voix de leurs représentants crachaient sur l’Europe et la méprisaient autant que Poutine en utilisant les mêmes mots que lui. 
Il faut comprendre que désormais l’équilibre des forces géostratégiques patiemment établi depuis 80 ans n’a plus cours. L’Europe est considérée comme un vassal un peu prétentieux qu’il faut mettre au pas. Les dirigeants américains la virent comme une vieille maîtresse trop longtemps entretenue et devenue un peu encombrante. On est un peu dans le genre "t’as une semaine pour faire tes valises. J’ai beaucoup fait pour toi. Maintenant tu dégages ou tu fermes ta gueule.
Les dirigeants américains sont strictement dans la logique de la vengeance. De la rancune. La logique de "tu vas me le payer. Je n’oublie pas que tu as fait ça que tu as dit ça. J’ai été trop gentil maintenant tu vas en baver."
Évidemment, il est plus facile d’humilier ses amis en décrétant soudain qu’ils sont devenus des ennemis que de s’opposer à ses véritables ennemis. Le véritable ennemi des États-Unis et des démocraties du monde occidental jusqu’à présent c’était entre autres la Russie. Mais maintenant Poutine est devenu le grand ami de Trump. 
C'est normal. Poutine tient Trump par les couilles. Ils y a des vidéos de lui avec des putes russes dans une chambre d’hôtel alors qu'il n'était pas encore un homme politique. Est ce pour cela que Trump est prêt à tout brader ?
De toute façon Poutine est bien plus malin que lui, bien plus rusé. C’est un monstre froid. Poutine est patient. C’est un joueur de poker. C’est un fou sanguinaire, mais pour lui, contrairement à Trump, la vengeance est un plat qui se mange froid. 
Bref ici en Europe on est vraiment comme des cons. On s'aperçoit que sans le parapluie nucléaire U.S. on n'est rien. On a toujours nourri l'illusion que, à défaut d'aimer l'Europe, l'administration américaine y avait des intérêts, qu'on représentait un marché et qu'elle assurait notre défense pour cela. Bah non.
Pendant ce temps là, la Chine, prospère. En trente ans seulement elle est devenu une puissance en essor. Ce qu’étaient les USA dans la première moitié du siècle passé.
La Chine est mieux armée pour affronter les nombreux défis du XXIe siècle. Son Produit Intérieur Brut est actuellement plus de 30 % plus élevé et atteindra le double du PIB états-unien d’ici à 2035. 
Elle a des infrastructures neuves. Elle a investi dans la science dans la recherche dans l'éducation dans la défense. Elle dispose d'ingénieurs compétents. Les hommes qui sont au pouvoir ont le sens de l’histoire et de la politique et sont visiblement plus intelligents que les dirigeants occidentaux, et américains cela fait aucun doute.  Ils ont  juste à attendre que l’Amérique et l’Occident s’effondrent tout seul. Ils n’ont rien à faire. Juste regarder et être patients. 
Je n’ai aucune idée de ce à quoi le monde va ressembler dans la décennie qui vient. D’ailleurs personne n’en a aucune idée. On sent juste que cela va être assez chaotique, sanglant, guerrier, débile et le tout sur fond de catastrophes naturelles. En tout cas on ne sent pas une intelligence collective à l'œuvre, ça c’est bien certain. Si une météorite menaçait la terre on serait encore assez cons pour continuer à se taper sur la gueule en espérant que ça tombe chez l'adversaire.
Goddam ! C'est donc dans ce monde là que je vais devoir mourir ? Fichtre! autrefois le futur était bien plus rigolo


C’est incroyable d'assister à cela, cette décomposition accélérée, cet effondrement intellectuel, économique, politique. Cette accélération de l’histoire, l'émergence de ce chaos. Un truc équivalent à ce que les habitants du bloc soviétique ont connu à partir de 1986.
Pour en revenir à Trump, quelqu'un a quand même soumis cette proposition à la chambre des représentants. Ubuesque non ?
 
 
 
 
Sinon, je joins la liste des mots clés désormais proscrits dans les documents officiels aux USA 
Et puis aussi les pages et sites supprimés  sur ce lien.
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vendredi 14 février 2025

Comme si le monde se filmait


 
Voilà,
dans son ouvrage "Une éclosion continue", sous titré "Temps et photographie", Jean-Christophe Bailly note de façon à la fois pertinente et poétique que "le monde physique qui nous entoure est lui-même producteur d'images et par les ombres et les reflets il se dédouble continûment, ouvrant même, pas à ses cotés mais en lui, le champ d'une duplication à la fois discontinue et infinie. Ces images — c'est ce qui pour une bonne part détermine leur étrangeté —, ne nous sont pas adressées. À ce qu'elles font, nous assistons passivement, elles viennent, elles sont dans le mode pur d'une venue sans adresse. 
 
 
 
 Leur équivalent dans le monde sonore est l'écho, et comme l'écho, l'ombre et le reflet ont d'abord pour nous le sens d'une activité qui nous échappe ou qui en tout cas n'a pas besoin de nous pour exister. Par les images qu'il produit tout se passe comme si le monde se filmait, et lorsque nous sommes en mesure de voir ce film dont nous ne pouvons être que des spectateurs ou, au mieux, des figurants, il nous sidère toujours par sa puissance énigmatique"

jeudi 13 février 2025

Comme une Suisse aplatie

 
Voilà,
"tout au fond le Tage est un lac d'azur, et les collines de la rive sud semblent celles d'une Suisse aplatie. Un petit navire (un cargo noir à vapeur) quitte le port, du côté de Poço do Bispo, et se dirige vers l'embouchure du fleuve, que je ne peux voir d'ici" Fernando Pessoa

mercredi 12 février 2025

Bananes et Raisins

 
Voilà
une des choses qui m'avait tant étonné à Madère
les vignes poussant dans l'ombre des bananiers 
et c'était aussi émouvant que les fleurs splendides qu’on peut y trouver

mardi 11 février 2025

Le passé qui ne passe pas

Voilà, 
quand on commémore la sinistre découverte, il y a 80 ans par les alliés, des camps de concentration et d'extermination, l'autre, là-bas, qui vit encore dans sa campagne — quand tant de gens dignes, intelligents, généreux, nécessaires pour leurs semblables proches ou lointains, ont trop tôt déserté ce monde — se souvient-elle qu'autrefois, quand elle travaillait à Paris, elle parlait de certains de ses collègues en les désignant comme ceux de "la mafia de Mauthausen". Elle prononçait ses mots-là, oui. "Mafia de Mauthausen". Rien que cet agencement, cette association de mots reste, plus de cinquante après d'une insupportable obscénité pour qui se souvient les avoir entendus, enfant. Elle disait cela. Elle osait dire cela. Elle se plaignait. Elle récriminait souvent, le soir à table, contre certains collègues de son bureau qui travaillaient trop lentement. "Des pistonnés qui, selon elle bénéficiaient de protection juste parce qu'ils avaient été à Mauthausen". L'un des colonels de cette enceinte militaire, où l'on engageait aussi des civils était le président de l'Amicale des Anciens de Mauthausen. Du camp de concentration de Mauthausen. Le fait que "ces gens-là" comme elle disait, pussent s'entraider l'offusquait. 
A quinze ans, je savais pourtant déjà de quoi il s'agissait et ce que ces rescapés avaient pu endurer. Et elle aussi savait. Je ne pouvais bien évidemment pas éprouver l'horreur, à peine me la représenter, mais les  groupe de mots "chambre à gaz" et "four crématoire" avaient assez de puissance pour me glacer d'effroi. Et puis j'avais un jour entendu, lors d'une rediffusion, le discours d'André Malraux et cette phrase "avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le derniers corps trébuchant des affreuses files de "Nuit et Brouillard" enfin tombé sous les crosses", le film de Resnais je l'avais aussi vu à l'école, et je ne pouvais imaginer que les survivants de cet enfer soient associés à des mafieux, à des bandits à des crapules. 
Il y a toujours des connards pour dire qu'à un certain âge la sagesse exige de cesser de se révolter ou de s’indigner. Non. Je pense qu'il est nécessaire de préserver sa capacité de révolte. Contre la méchanceté  par exemple — la philosophe Simone Weil  disait l'acte méchant est un transfert sur autrui de la dégradation qu'on porte en soi, — la révolte contre la bêtise aussi (qui ne va pas sans une certaine colère), c'est là ma façon d'exorciser la honte d'avoir si longtemps vécu a proximité, et d'en avoir été probablement éclaboussé. 
Aujourd'hui, la haine, le ressentiment, la stupidité réactionnaire, la tentation fasciste, le racisme sont devenus monnaie courante. Ce qui autrefois ne s’avouait que dans le strict cercle familial s’exprime désormais de façon totalement décomplexée à la radio, la télévision les journaux les réseaux sociaux, au point que cela semble même encouragé au nom de la  « liberté de s’exprimer ». On en vient de plus en plus souvent à essentialiser les gens pour les accabler des pires intentions. Cela rappelle de très sombres heures de notre histoire, et ce n’est pas de très bon augure.
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lundi 10 février 2025

Une photo retrouvée

 
Voilà, 
Éric Doye a disparu au cœur de l'été, un 31 Juillet 1996. Je ne ne l'ai pas su immédiatement. Je venais de terminer un spectacle éprouvant mais ô combien stimulant au théâtre municipal d'Avignon, lors du festival, une "Cerisaie" de Tchekhov montée par des metteurs en scènes bulgares. J'avais 80 dates en vue pour la saison suivante, l'horizon était dégagé, alors je me suis retranché du cocotier de l'espèce théâtrale avec mon amoureuse et on a filé loin du téléphone et de la profession. C'était plus facile à l'époque. Je n'ai appris la nouvelle que bien plus tard.
Cette photo d'Éric est plus lointaine. C'est une photo analogique prise en février 1987 à Montpellier dans la maison de ses parents absents. Il nous avait hébergé, Etienne Pommeret, Philippe Faure et moi, pour cette date de la tournée de Cymbeline de Shakespeare mis en scène par Gilbert Rouvière. Ce matin là, nous avions envisagé une petite virée dans les alentours avec la voiture de ses parents. Sylvie Laporte s'est jointe à nous. Voilà c'est le matin, on s'est réveillé peu de temps auparavant. Je me souviens très bien de cette journée, nous sommes allés à Saint Guilhem du désert. j'ai des photos de cette journée. On avait prévu de rentrer directement à Grammont, au théâtre des 13 vents où nous devions jouer.. Seulement la seule route pour Grammont été embouteillée, parce que ce soir là, il y avait un peu plus loin au Zénith local, un concert du chanteur Serge Lama. On n'avançait pas sur la route, on était un peu nerveux, on commençait à estimer la recette à rembourser. Et puis on s'est dit qu'il devait y avoir aussi des spectateurs venus nous voir dans notre cas... On est arrivés limite. Je cois que le spectacle a commencé avec un quart d'heure de retard. Nos camarades avaient disposés nos accessoires en coulisses. On s'est précipités dans nos costumes et on a joué, et tout s'est bien passé.
Sur la photo, on distingue un minitel et des annuaires – c’est vraiment un autre temps –, une toile aussi qui fut peut-être réalisée par Eric. Je me souviens qu'il m'avait montré des petits films qu'il avait réalisés en super8 , et des dessins aussi qui m'avaient beaucoup impressionné. C'était un être très beau très doué, très singulier. J'aime bien cette photo

dimanche 9 février 2025

Pérégrinations

 
 
Voilà,
au cours d'une de mes récentes promenades dans le quartier j'ai remarqué ce papier peint collé sur un mur de l'immeuble qui fait l'angle de la rue Schœlcher et de la rue Victor Considérant. Simone de Beauvoir y a habité, et aussi, avant-guerre, Lee Miller, qui fut modèle sur de nombreuses photos de Man Ray son compagnon pour un temps, et aussi photographe de guerre. Elle compte au nombre de ceux qui découvrirent les camps de la mort en 1945. Elle est aussi connue pour cette photo d'elle dans la salle de bains de l'appartement d'Hitler à Berlin.


Continuant mes pérégrinations j'ai poussé jusqu'au cinquième arrondissement où sur un mur de l'ancienne faculté de Censier, j'ai vu cette fresque de Louyz une artiste dont j'ai déjà montré des réalisations dans ce blog. Elle est très présente du côté du quartier de la butte aux cailles qu'elle enchante de ses peintures très colorées peuplées d'animaux et de végétations tropicales.
 

Comme il faisait beau ce jour là, j'ai longtemps marché à pied, faisant maints détours et volé au passage cette photo du café restaurant La Gentiane, rue Stanislas dans le sixième, à cause de cette silhouette factice qui semble nous regarder à travers la vitre. Je crois que les amoureux étaient trop occupés pour faire attention à moi
Parfois j'ai l'impression de vivre une vie en trompe l'œil, une vie qui n'en est plus tout à fait une et dans laquelle je me laisse happer par les images des autres.

vendredi 7 février 2025

Égarements nocturnes


Voilà,
j'ai de nouveau rêvé, — car ce rêve je l'ai souvent fait autrefois — qu'il y avait une reprise du spectacle "Prends bien garde aux Zeppelins" de Didier Flamand. Cette fois-ci, c'était dans une sorte de théâtre baroque rappelant ce petit écrin qu'est le théâtre d'Erlangen où j'avais joué un autre spectacle. Dans ce rêve, je ne me souvenais plus de l'ordre des séquences de la pièce, je n'avais pas mis en place tous mes accessoires, enfin bref j'étais un peu confus mentalement, jusqu'à ce que je m'aperçoive que si on reprenait ce spectacle il fallait forcément qu'on le répète, et que donc ce cauchemar était strictement dans ma tête et non dans la réalité. Je me suis tout de même réveillé un peu ébahi, de me retrouver dans une semblable disposition mentale, après tant d'années, alors que cette affaire n'est absolument plus d'actualité. Je me suis demandé si même mon inconscient n'était pas en train de radoter et que c'était peut-être là un signe de démence précoce. 
 

C'est malgré tout pour moi l'occasion de ressortir quelques unes de ces vieilles photos que j'avais prises en 1981 avant que nous nous produisions à l'Opéra Comique. Nous répétions alors dans les locaux du jeune théâtre national, rue des fossés Saint Paul. 
 

Comme dans certaines séquences de la pièce, je jouais un photographe, un soir de répétition, je me suis amusé à utiliser un véritable appareil au cours de la scène dite de "la réception d'Ambassade". C'est étrange de revoir tous ces visages. Comme nous étions jeunes alors (même ceux que je considérais alors comme des vieux :-) 
(de haut en bas et de gauche à droite Agnès Tiry, Fore Hoffmann, Jean Vallière, Jean Reno, Chritine Paolini, Pierre Carrive, Elisabeth Mortensen, Francis Lemonnier)

jeudi 6 février 2025

Comme un Aztèque

 
Voilà,
il y a une dizaine de jours en sortant de la station Luxembourg, en face du jardin du même nom, j'ai trouvé la lumière très plaisante. Je me suis senti bien, à cet instant à cet endroit. Des souvenirs de jeunesse sont remontés (je fréquente ce quartier depuis si longtemps). J'ai même espéré qu'avec un peu de chance le printemps serait précoce. Aujourd'hui cela n'en prend pas le chemin, il fait très froid. Ce jour là, donc, j'ai un instant oublié la marche du monde, chaotique. Mais depuis, chaque matin apporte son lot de nouvelles stupéfiantes, de situations au mieux absurdes, sinon démentes. En très peu de temps c'est devenu encore plus vertigineux. Je regarde à l’occasion les commentaires à ce propos sur les réseaux sociaux, sur les chaînes d’infos. Ils sont pour la plupart très alarmistes. C'est vrai qu'on a souvent l'impression d'une course à l'abîme. Je me demande si parmi les Aztèques certains se sont à l'époque rendus compte du tour irrémédiable que prenait leur situation. Je fais l'autruche. Ces derniers temps je reste chez moi. Aujourd'hui, par exemple j'écoute une émission consacrée à Ricardo Viñes ce pianiste espagnol virtuose dont on fête le 150 ème anniversaire de la naissance. Outre son talent, son amitié avec Maurice Ravel, Claude Debussy, Satie, Albeniz, Germaine Taillefer, Deodat de Séverac, et Manuel de Falla, qui lui a dédié sa "Nuit dans les jardins d'Espagne" ont favorisé sa notoriété. Il a créé nombre de pièces et de chefs d'œuvres des compositeurs de son temps. Il fut également le professeur de piano de Francis Poulenc. 
Je suis content de vivre dans un pays, certes plein de défauts, mais où il existe encore des radios d'état comme France-Musique ou France Culture qui permettent de s'instruire et de découvrir des choses inconnues.

dimanche 2 février 2025

Prendre la lune avec les dents

Voilà,
j'aime les peintures murales de ce groupe qui s'appelle au pied de la lettre, et qui illustre littéralement des proverbes ou des expression françaises, et dont j'ai déjà montré des réalisations. Prendre la lune avec les dents c'est parler d'une chose qu'il est impossible de faire. Au cours de ma vie, je n'ai pour ainsi dire jamais entendu cette expression dans une conversation.

samedi 1 février 2025

Liste des découvertes hasardeuses (2)

 
 
 
Voilà,
j'ai découvert il y a peu que l'endroit ou l'on vend les programmes dans les vieux théâtres s'appelle la boîte à sels parce que c'est là que se trouvaient les sels pour remettre d'aplomb les femmes lorsqu'elles s'évanouissaient
 
j'ai découvert que le riff de guitare sur le morceau" Girls ans Boys" de Prince, rappelle une chanson de Joe Cocker  mais je ne me souviens plus laquelle

j'ai découvert qu'aujourd'hui un enfant de huit ans a déjà consommé plus de sucre que son grand-père n’en a mangé tout au long de sa vie. En 30 ans, le taux d’obésité a doublé chez les adultes et a été multiplié par quatre chez les 18 - 24 ans. Les enfants sont particulièrement touchés par cette épidémie Avec 20 % des 6 -17 ans en surpoids en 2020, dont 5,4 % souffrent d’obésité.

J'ai découvert il y a peu la signification des labyrinthes qu’on trouve dans les cathédrales. Ils représentent la voie du salut. Les sinuosités symbolisant les tribulations de la vie chrétienne sont généralement constituées de chemins uniques menant de façon oscillatoire à un centre sans impasse appelé Paradis ou Jerusalem. Les plus vastes se trouvent dans les cathédrales françaises 
 
J'ai découvert il y a peu  cette étrange remarque du compositeur Vincent d'Indy. Écrivant ses impressions musicales au sujet de l’eau, il note : "Le torrent ne fait que la quinte diminuée ; j’ai été en observer beaucoup ; la mer, elle, fait une octave".
 
J'ai découvert il y a peu que lorsqu'un bébé de la tribu des Toraja, en Indonésie, meurt sans avoir encore formé ses dents (avant l'âge de 9 mois), il est enfoui dans un grand trou creusé dans un arbre. Le bébé est placé en position fœtale, enveloppé dans un tissu. Le trou est ensuite scellé avec des rondins de bambou et l'arbre se régénère autour du bébé et l'absorbe.
 
J’ai découvert il y a peu dans un film consacré à Michel Legrand, une photo de Chris Marker que je ne connaissais pas (Chris Marker ne se laissait guère photographier)
 
J'ai découvert que dans la Guinée de Sékou Touré dans les années 70, il ne fallait plus dire au téléphone “allo” comme les colonialistes, il fallait dire “prêt pour la révolution ?” Et l’interlocuteur devait répondre “elle est exigeante, camarade”
 
J'ai découvert que  selon des scientifiques la tête d’une planaire décapitée peut repousser en gardant ses souvenirs, mais je n'ai pas trouvé de quoi peut bien se rappeler une planaire

J'ai découvert il y a peu que parmi ses nombreux records établis en matière d'ingénierie la Chine a créé le plus grand vérin du monde capable de soulever 1 000 éléphants. Oui mais pourquoi donc soulever 1000 éléphants ?
 
Qui dira encore de la curiosité qu’elle est un vilain défaut
 

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