vendredi 10 janvier 2025

Flânerie et perplexité

 

Voilà,
dans ce jardin désert, devant cette ligne sinueuse de bancs, je songeais — peut-être à cause des douleurs nouvelles, des symptômes inexpliqués et troublants — qu'à plus ou moins brève échéance, viendra un temps où je ne porterai plus aucun regard sur les choses, que je ne serai plus au monde. 
C'est dommage, parce que j'aime bien m'y promener dans ce monde, j'aime bien y flâner. J'aime bien y distinguer et en retenir des détails qui paraissent insignifiants. Un rien m'y surprend, ou du moins suscite mon intérêt. J'aime bien m'y poser des questions. 
Par exemple dans ma flânerie, longeant cette allée je m'étais en même temps demandé, si le deuxième théorème d'incomplétude de Gödel dont un ami, quelques jours auparavant, m'avait longuement parlé, pouvait laisser supposer que, étant donné que les ordinateurs sont essentiellement des systèmes formels, ils auraient donc toujours des limites fondamentales dans leur capacité à résoudre certains types de problèmes ou à formaliser toutes les vérités mathématiques. 
Le matin même pourtant j'avais entendu à la radio qu'une étude réalisée par des chercheurs allemands avait conclu que l’IA était capable d’identifier un whisky avec plus de précision que des experts. 
Bref, dans la grisaille et dans le froid le cerveau suggérait bien des motifs de perplexité.

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