mercredi 2 août 2017

Les Travaux en cours


Voilà,
Ces derniers temps je m'efforce de restituer dans les images que je fabrique la dimension trouble de certains états de veille où mémoire et inconscient se livrent ensemble un drôle de tango. Donc, des accumulations, du disparate, du bric-à-brac, des citations visuelles. Il me semble qu'il faudrait même que j'y ajoute des signes typographiques ou des fragments de textes ébauchés. 
Je cherche aussi à donner dans un même élan la sensation de l'opaque et du transparent, comme on peut l'éprouver quand on essaie de reconstituer un rêve par le récit qu'on veut en faire. Je suis traversé par tant d'énergies, non pas contraires, mais désordonnées. J'avance en proie à des pulsions si différentes et des désirs si variés qu'ils tendent parfois à se neutraliser. C'est aussi de cela que je souhaite rendre compte.
Je me sens souvent comme un champ de force et de tensions tel, que s'impose la nécessité de traduire ça, avec ce qui me paraît être le moyen le plus immédiat, le plus pratique, et le mieux adapté à mes capacités. Les mots, l'écriture ne peuvent y parvenir ou seulement en complément des images, et encore je n'en suis pas certain. Seul les cris les grognements les gémissements les râles, ou bien les notes précipitées rugueuses acérées de Steve Lacy ou bien d'Archie Shepp ou encore d'Ornette Coleman exprimeraient ce que j'éprouve et suis incapable d'expliquer, de conceptualiser, de décrire, en raison de mon manque de maîtrise du langage, sauf à y passer beaucoup de temps pour un résultat qui, je le sais, sera bien en deçà de mes attentes. 
Les images, bien sûr m'amènent ailleurs, elles suggèrent un état général plus qu'elles ne désignent avec précision des faits. Elles constituent une sorte d'écriture automatique, une série d'improvisations pour libérer la conscience des questions et des scénarios divers que l'angoisse du lendemain insinue plus ou moins sournoisement. J'ai tenté de m'obliger à un compte-rendu précis et factuel de la réalité de mes émotions ou de certaines situations sans toutefois y parvenir de façon satisfaisante. Il faudrait que je me sorte cette lubie de la tête. Je fabrique de images parce que c'est le moyen qui me semble le plus accessible pour exprimer ce que j'ai de brut, de sauvage et d'inaliénable en moi. 

1 commentaire:

  1. Really interesting work and perspective in terms of the depth and feel of it. Greetings!

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