Voilà,
l'impossibilité de parler. Lui parfois si disert en certaines circonstances, si prompt à la conversation lorsque l'échange est organisé, cadré, en quelque sorte ritualisé, le voilà qui se heurte en d'autres moments (au téléphone surtout) à l'impossibilité de l'adresse. Le moindre coup de fil à passer lui paraît une épreuve insurmontable. Que l'on vienne à l'appeler, malgré la solitude qui lui pèse, il ne se déplacera même pas vers l'appareil. Dans ces moments il voudrait totalement disparaître et même ne jamais avoir été. Souvent le gagne, lorsqu'il socialise, la pénible impression de jouer un rôle, de le surjouer même. C'est un effort terrible, même s'il n'en laisse rien paraître. L'enfant qu'il est resté n'a jamais été trop à l'aise dans son corps d'adulte. Alors il griffonne, dessine dans les marges. Les visages, les silhouettes qui viennent à lui sont ses compagnons clandestins, le peuple d'une région sauvage et fantôme où rien ne se dit, mais où dans le silence s'exprime cependant l'étonnement d'être là.
Fraternellement!
RépondreSupprimerGreat line: "The child he stayed has never been too comfortable in his adult body". I like the colors...
RépondreSupprimerLe texte luis vas bien, dessin magique!
RépondreSupprimerMerci pour la visite.
Je m'y retrouve...
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