lundi 9 février 2015

A travers le hublot


Voilà,
quoique bien fatigué, pour tout dire assez lessivé, secoué, rincé comme il faut, essoré même, je me sentais malgré tout soulagé d'autant qu'il me semblait avoir un peu retrouvé des couleurs. J'éprouvais le sentiment d'être à la fois autre et neuf. J'étais pantalon, j'étais chemise ou culotte et même chaussette, mais uni à moi-même et non plus éparpillé dans ma propre diversité. J'avais cependant un peu froid. On viendrait bientôt me recueillir me sécher, cela ne faisait aucun doute. Il suffisait d'être patient. Contemplant le monde à travers le hublot, je savais qu'on qu'on ne m'abandonnerait pas. Je craignais juste d'être volé, ou qu'un morceau de moi ne soit oublié à l'intérieur de la machine.

4 commentaires:

  1. Perhaps a missing sock...? Those machines eat them, of course. Most enjoyable!

    RépondreSupprimer
  2. Beim Betrachten des Bildes fühle ich mich wie in einer Waschmaschine ... grossartiger Effekt!

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires a été activée. Les commentaires ne seront publiés qu'après approbation de l'auteur de ce blog.

Publications les plus consultėes cette année